Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

L’anarchie douce de l’" expérimentateur "
Article mis en ligne le 3 mars 2013

par siksatnam

Quand la "Nouvelle République" nous parle d’anarchisme.
Article du 3 mars 2013.

C’est une erreur répandue, y compris chez ceux qui s’en réclament, de croire que l’anarchie s’assimile au chaos. Anarchie ne veut pas dire absence d’organisation, mais absence de domination, grâce à la coopération de tous.

En un sens, c’est un peu ce que propose le Lochois Brice Desrez (1) dans son premier ouvrage, « Le jardin des possibles », qu’il vient de publier, même si le mot n’y figure pas.

C’est peut-être aussi l’une des sources lointaines de l’école alternative, dont il est l’une des chevilles ouvrières et qui a vu le jour en septembre dernier à Beaulieu-lès-Loches.

Brice Desrez lui-même fut élève d’un établissement scolaire à pédagogie innovante : l’école Decroly (2) qui base son enseignement sur trois maîtres-mots : observation, association, expression. Ce qui lui permet de se définir comme « expérimentateur né ».
L’école est justement la voie principale qu’il dessine dans son essai afin de sortir de l’impasse qui le préoccupe : d’un côté, un système fou basé sur le « toujours plus » et, de l’autre, « des manifestations sans fin » qui n’y changent rien.

L’auteur invite à dépasser le célèbre « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel, qui vient de disparaître : « L’indignation est le sang dont a appris à se nourrir le système pour maintenir un statu quo. […] Depuis combien de temps nous indignons-nous ? […] A force de répétitions, la colère calcifie les positions, […] arthrose les velléités de mouvements dans nos sociétés occidentales, où nous avons tous quelque chose à perdre, hormis ceux qui ont déjà tout perdu. »

Nous sommes tous coresponsables du système qui n’est que l’émanation de nous, ajoute l’auteur.

L’école de l’individu

La solution ? On l’a dit : pour Brice Desrez, c’est l’école. Mais une école où l’on aimerait à « valoriser le singulier que chacun porte comme une fleur de peau. […] L’école doit cultiver les différences, les centres d’intérêt de chacun [afin qu’il] puisse d’abord [les] confronter à l’autre pour pouvoir ensuite passer au désir de [les] partager avec l’autre ».
Étendant cette idée à l’ensemble de la société, Brice Desrez appelle à « remettre les clefs de la ville à chacun d’entre nous ». Rien à voir, précise-t-il, avec « une vision libérale poussée à l’extrême du " débrouille-toi tout seul " ».

Il s’agit, au contraire, d’une « mise en commun de nos réflexions, de nos actions […]. Et, demain, ce sont les enfants qui grandissent à côté de nous en ce moment qui devront avoir appris à mettre en coopération leurs talents, leur vision du monde, leur intuition pour qu’ils puissent trouver, solidaires, des solutions environnementales d’un autre acabit que nos élucubrations actuelles ».
La feuille de route peut séduire. Brice Desrez le reconnaît néanmoins : cela demandera du temps.

(1) Brice Desrez est photographe de profession. (2) Il lui dédicace d’ailleurs son ouvrage.

« Le jardin des possibles », Éditions Garamond & Compagnie, 6 €

Pierre Calmeilles