Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Un témoignage sur la violence ordinaire de la police nationale à Tours
Article mis en ligne le 30 juillet 2013

par siksatnam

"Salut,

Dans la nuit du 04/07/2013 au 05/07/2013, vers 4h du matin, je retourne chercher mon vélo garé aux abords de la guinguette. Seule l’interpellation d’une jeune femme à proximité vient troubler une nuit très calme. Témoin de la scène, je m’assieds sur le rebord d’un parapet et observe silencieusement.

Les policiers remarquent ma présence et me braquent avec leurs torches. Les commentaires moqueurs des fonctionnaires fusent, je leur fais un signe de la main (du style "Nanananère, je vous regarde"). L’un d’eux monte, je lui tends ma carte d’identité, il s’en fout, m’attrape fermement sous le bras, me fout par terre, je me relève, ses collègues arrivent, j’ai les pinces.

Direction Trousseau à l’arrière d’un véhicule en compagnie de trois policiers, toute sirène dehors, 150 km/h sur l’autoroute. La tension monte. "Pourquoi ?". "Ivresse manifeste sur la voie publique". J’ai quelques coups dans le nez, mais rien de bien méchant. Ils me chambrent, je leur réponds parce que moi aussi j’aime bien vanner. Le passage par l’hosto, c’est pour attester que jeux passer une nuit au niouf sans risquer de leur péter dans les main.

Salle d’attente, on me retire les pinces. Je suis gardé par mes trois fonctionnaires, ils m’interdisent d’utiliser mon portable pour prévenir quelqu’un. "Y a des appareils électroniques ici". Les leurs doivent être différents car l’un d’eux envoie des textos. Dans le couloir, c’est le défilé des infirmier-e-s et des toubibs de garde. Les trois lurons baillent sur leur chaise, je reste debout et tourne en rond.

Encore une vanne de ma part (pas une insulte : "Madame, vous auriez pas un Guronsan pour mes gardes du corps, ils ont l’air un peu fatigué ?") et ça part en sucette : l’un s’approche de moi, regarde s’il n’y a personne dans le couloir, me porte un coup au visage avec son avant-bras, je tombe, les deux autres rappliquent, me relèvent et m’aboient dessus. "C’est pas cool ça, t’étais pas obligé". "Pas de tutoiement monsieur". Les mystères des bonnes manières m’échappent un peu. "Bon, on fait quoi pour le coup dans la tronche ?". "Ben allez-y, plaignez-vous. Nous on se plaindra pour rébellion-injure-provocation blablabla". "D’accord, on fait comme ça". "Il doit être étudiant en droit". "Non".

La toubib arrive enfin, ferme la porte, constate que mon haleine est chargée (pas de contrôle d’alcoolémie pour autant) et signe un papelar comme quoi c’est bon, je suis apte. Je lui parle du coup dans la gueule, elle me répond qu’elle n’a rien vu de la scène et que je ne porte pas de marque au visage. "Alors c’est ça votre métier cette nuit ?". "Vous croyez que ça m’amuse de signer ça ?".

Je vous passe la nuit à l’hôtel de la rue Marceau. La déco est merdique, c’est mal isolé, la literie est à chier. Petit déj’ non inclus.

Je ressort du comico et je speede chez mon toubib où j’ai rendez-vous avec ma compagne. Elle m’y attend morte d’inquiétude avec la première écho dans une enveloppe kraft.

J’ai la pommette droite qui me pique et des bleus sous les aisselles.

"Tout va bien", dit le toubib en regardant les clichés".

PJ M