Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

26-27 septembre 2013 Tours.- "Autorité et liberté : l’anarchie et le problème du politique"
Article mis en ligne le 6 septembre 2013

par siksatnam

Université François-Rabelais de Tours, Groupe de Recherche « Interactions culturelles et discursives » (EA 6297).

Dates du colloque : 26-27 septembre 2013

Porteurs du projet : Jorge Cagiao y Conde et Alfredo Gomez-Muller

Autorité et Liberté : l’anarchie et le problème du politique

Argumentaire

Expression particulière de l’idéal moderne d’émancipation, l’anarchisme s’est distingué dans l’histoire des idées politiques et sociales par sa critique radicale du politique en tant qu’organisation étatique de la sphère publique : l’an-archie signifie d’abord la réappropriation sociale de la dimension publique, et, dans la tradition anarcho-syndicaliste, la résorption du politique dans l’économique et le social. Pourtant, l’histoire de l’anarchisme des XIXe et XXe siècles est traversée par une tension permanente entre le projet d’une organisation anti-autoritaire et anti-étatiste de la société (principe de liberté) et la nécessité d’utiliser la médiation politique-étatique comme forme d’action (principe d’autorité). La solution fédéraliste proposée par Pierre-Joseph Proudhon au XIXe siècle, la Commune de Paris en 1871, ou l’action des anarchistes de la CNT participant au gouvernement républicain durant la guerre civile espagnole en sont quelques exemples. Cette tension a traditionnellement été interprétée comme une forme d’incohérence : pour les critiques de l’anarchisme, elle révèle un « archaïsme » aveugle à la « modernité politique » qui serait indissociable de la forme étatique ; pour des anarchistes, l’« incohérence » a pu être assimilée à une inconséquence avec l’idée anarchiste voire à une « trahison ». Malgré leurs différences, ces deux lectures ont en commun d’effacer la tension de l’idée anarchiste et donc les questions dont elle est porteuse.

À distance de ces deux lectures établies, les travaux qui seront présentés dans le cadre de ce colloque chercheront à interroger cette tension non pas comme une incohérence, mais comme le symptôme d’un problème général qui touche au sens du politique comme tel, et dont on peut trouver une expression dans la crise contemporaine des formes établies de démocratie représentative et de la notion même de représentation politique, ainsi que dans l’émergence récente de nouvelles formes d’action publique – Indignados, Occupy, certaines formes de l’altermondialisme qui mettent en question la pratique politique en tant pratique spécialisée et professionnelle reproduisant les hiérarchies instituées et les systèmes verticaux de prise de décision ou engendrant de nouvelles hiérarchies qui échappent dans une large mesure au contrôle social.

En conjuguant des approches historiques réfléchies et des approches théoriques référées à des situations historiques concrètes, les différentes contributions s’organiseront selon les trois axes principaux du colloque :

a) Revisiter la notion du politique à partir de la critique anarchiste de l’État ainsi que des expériences anarchistes ou des « sociétés sans État » (Clastres) de construction de formes alternatives d’organisation de la société, non étatiques et non « politiques » au sens de la modernité libérale et de sa conception spécifique de l’État-nation, et fondées sur l’horizontalité des processus de prise de décision.

b) Reprendre, à nouveaux frais, les deux questions centrales du rapport entre culture (mode de vie) et politique, d’une part, et entre culture et transformation sociale, d’autre part.

c) Interroger les présupposés ontologiques de l’anarchisme et notamment sa croyance en une nature « bonne » de l’humain, et penser la relation entre l’anarchisme et le politique à partir d’une anthropologie post-freudienne.

Modalités de propositions

Le colloque aura lieu les 26 et 27 septembre à l’Université François Rabelais de Tours.

Les personnes intéressées souhaitant présenter une communication pendant le colloque sont priées d’envoyer leur proposition, un titre et un résumé d’environ 250 mots à Alfredo Gómez-Muller (alfredo.gomez-muller@univ-tours.fr) et à Jorge Cagiao y Conde (cagiao@univ-tours.fr) avant le 30 avril 2013.

Langues du colloque : français, espagnol et anglais.

Durée des communications : 40 minutes.

Frais d’inscription : 100 euros pour les conférenciers ayant répondu à cet appel. Les frais d’inscription comprennent le dîner de clôture du colloque et l’envoi d’un exemplaire de l’ouvrage collectif qui suivra le colloque.

Comité scientifique du colloque :

Jorge Cagiao y Conde (Université François Rabelais de Tours)

Anne-Sophie Chambost (Université Paris Descartes)

Oscar Freán (Université de Franche-Comté)

Alfredo Gómez-Müller (Université François Rabelais de Tours)

Michael Löwy (EHESS-CNRS)

Leopoldo Múnera (Universidad Nacional de Colombia)

Georges Navet (Université Paris 8)

courriel : cagiao [at] univ-tours [dot] fr