Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Sea Shepherd ? Réactionnaire mon cher Watson
Article mis en ligne le 3 octobre 2015

par siksatnam

Sea Shepherd, des camarades de luttes ?

Le groupe écologiste Sea Shepherd jouit d’une sympathie certaine dans les milieux gauchisants (comme en témoigne par exemple leur invitation au festival Unies Sont Nos Cultures à tenir une table de presse au côté de la CNT, d’AL, la FA, des collectifs antifascistes rennais et quimperlois… ).

Une promiscuité qui pique un peu les yeux, même si selon nos informations, son annonce ne s’est pas réalisée cette année, contrairement à l’année 2014 où Sea Shepherd étaient bien présents.

Ce qui séduit une partie de l’extrême gauche chez Sea Shepherd, c’est leur radicalité de façade, un mode opératoire punchy rompant avec l’image habituelle de l’écologie institutionnelle ainsi qu’une mythification de la clandestinité valant à Watson, qui a un mandat d’interpol au cul et est recherché par les polices de plusieurs pays, une certaine auréole de gloire.

Sea Shepherd, est ainsi connu pour ses actions d’abordage et d’éperonnage de baleiniers et thoniers. Ce n’est pas la première fois que nous attirons l’attention sur cette superficialité politique qui amène trop de camarades à juger de la pertinence à partir de la forme au détriment du fond. Or si la forme d’une action politique peut la condamner définitivement (par exemple une modalité d’action oppressive, raciste, sexiste, homophobe… ne peut être positive quels que soient son but et les revendications qu’elle promeut), elle ne peut suffire à en faire une action positive ou à définir ses auteurs comme de notre camp. C’est cette superficialité politique qui fait par exemple que de nombreux gauchistes diffusent régulièrement sur le net des images d’émeutes, de militants s’affrontant aux flics comme si cela en faisait systématiquement quelque chose de réjouissant, sans même vérifier s’il s’agit de fachos avérés voire de nazis.

En l’occurrence, Sea Shepherd a tout ce qu’il faut pour séduire qui ne veut pas y regarder de très près ; un discours écologiste et des actions pêchues à souhait.

Des amis dérangeants.

À la mi-juin 2015 un article du site d’information réunionnais zinfos974 dénonçait la présence en masse des néonazis dans les supporters facebook de Sea Shepherd. Nous ne partageons nullement les thèses de cet article sur différents points.

C’est d’ailleurs un point récurrent concernant nos sources sur cette organisation. Face à la cécité d’une majorité d’écologistes anticapitalistes sur Sea Shepherd, bon nombre d’informations compromettantes ne sont relayées sur le net que par des groupes dont nous ne partageons pas les idées, soit des groupes anti-écolos, soit le plus souvent des pacifistes bêlants outrés par les actions coups de poing de Sea Shepherd. C’est ce qui explique l’utilisation répétée de donotlink dans tout cet article dans les différents liens qui vous seront donnés. Nous ne reprenons pour autant que des infos confirmées et vérifiables, souvent assumées par Sea Shepherd même.

Et par ailleurs l’affirmation de l’auteur anonyme comme quoi la majorité des militants les plus actifs de l’organisation sont des nazis est largement exagérée. Cependant, on trouve en effet dans ses soutiens un certain nombre de fascistes en tout genre et notamment de néonazis paganistes et, pour ce qui est de la France, de membres de la mouvance Colibri.
.

Le gourou Paul Watson

Si ces soutiens ont de quoi alerter, on nous rétorquera aisément qu’une organisation n’est pas comptable des gens qui la soutiennent, que Sea Shepherd peut se vanter de millions de soutiens et que parmi ceux-ci, on en trouve de toute obédience, y compris comme nous l’avons vu, d’extrême gauche.

Intéressons-nous donc plus particulièrement aux idées et aux amitiés entretenues volontairement par Sea Shepherd et ciblons donc pour commencer son chef et fondateur Paul Watson.

Paul Watson financé par un des créateurs des Simpson … harponné dans South Park

Rien de ce qui concerne Watson ne peut être considéré comme anecdotique, tant la personnalité de celui-ci est importante au sein de cette organisation qui voue un véritable culte à son « Capitaine Watson ».

Cela mérite d’ailleurs de s’y attarder un petit peu. Avant de fonder la Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) en 1977, Watson était membre de Greenpeace qu’il a quitté après un vote où l’ensemble de ses camarades partageant son navire ont voté son débarquement dans une belle unanimité. Parmi les raisons de cette éviction, on trouve comme il le dira par la suite les désaccords de Watson avec la ligne non-violente de Greenpeace, mais aussi la personnalité propre à Watson. Bob Hunter, un de ses compagnons d’alors, dit de lui :

 » Il semblait possédé par une volonté trop débordante, un désir trop soutenu de se mettre à l’avant ou au centre de tout, écartant tout le monde sur son passage… Il allait constamment faire le tour d’autres antennes en agissant comme un mutin. Il a créée de la division partout où il s’est rendu… Nous avons tous ressenti que nous allions être piégés dans une toile que personne ne voulait voir se développer, et une fois que ce fut le cas, il n’y avait rien d’autre à faire que d’abattre le couperet, même si cela signifiait que c’était sur le cou d’un de nos frères. »

Par ailleurs, Watson, le pseudo fugitif semi-clandestin, ne peut passer quelque part sans poser au maximum, si possible au bras de sa femme Yana Rusinovich, une grande blonde mince entrant plutôt dans les canons de beauté de la société capitalo-patriarcale.

L’utilisation sexiste de l’image des femmes dans la communication de Sea Shepherd se remarque par ailleurs régulièrement.

La beauté est une norme sociale, un concept clé du patriarcat. A travers la recherche de beauté se cachent l’apparence, la soumission, l’aliénation, la contrainte et l’argent […] Les femmes sont soumises à une pression constante qui leur demande d’adapter leur corps à des canons de beauté. La séduction par la beauté est l’un des pivots de la construction de l’identité féminine. C’est un diktat en cela qu’il se présente comme absolu, qu’il est arbitraire (conforme aux codes en vigueur) et entraîne les femmes dans la voie de la soumission et de l’aliénation par la valorisation dont il gratifie les femmes belles. C’est de plus un marché juteux, une connexion entre patriarcat et capitalisme […] C’est une aliénation qui altère la confiance en soi car elle nie et refuse l’imperfection […] elle divise les femmes, les met en concurrence pour la séduction des hommes.

Ainsi sur la proue de leur trimaran le « brigitte bardot » cette dernière est peinte en maillot de bain fort décolleté dans un style très sexualisé.

De même, les publications de Sea Shepherd ou de ses membres vantent régulièrement la beauté et la douceur de Yana Rusinovich ou Lamya Essemlali. En février dernier, Watson n’a d’ailleurs pas hésité à faire de son mariage un événement de communication glamour et people.

Quand il ne pose pas avec sa femme, Watson s’affiche avec des célébrités ou avec des représentants locaux de SSCS, se trouvant alors auréolés de la gloire d’avoir côtoyé leur mentor.

Dans tous les cas, les photos sont abondamment diffusées sur les sites de l’organisation, les blogs personnels et les réseaux sociaux. En France, l’organisation est totalement personnifiée par son omniprésente porte-parole Lamya Essemlali qui ne risque cependant pas de faire de l’ombre à son mentor qu’elle qualifie dans plusieurs interviews de héros et dont elle ne manque jamais une occasion de rappeler quelle chanceuse elle est de le fréquenter.

En France les antifascistes critiquant Paul Watson, le font le plus souvent pour ses liens avec Brigitte Bardot et sa fondation.
Paul Watson et Brigitte Bardot, c’est une histoire qui commence à dater.

Paul Watson et Brigitte Bardot

A dater de 1977, justement l’année du départ de Watson de Greenpeace, l’année où, préparant la fondation de sa propre organisation, Watson en recherche de médiatisation emmène BB sur la banquise canadienne pour dénoncer les massacres de bébés phoques dont elle parlera par la suite des trémolos dans la voix. Depuis lors, leur proximité tant affective que militante ne s’est jamais démentie. SSCS et la fondation Bardot ont ainsi mené nombre de campagnes communes comme la campagne Féroë en 2010 ou grind stop 2014. Surtout, la fondation Brigitte Bardot a en grande partie financé l’acquisition en 2011 d’un trimaran high tech, ancien détenteur du record de vitesse du tour du monde, qui sera rebaptisé en son nom.

Ce lien entre Watson et Bardot, antérieur aux engagements racistes et pro-FN de Bardot y a très bien survécu. Ceci peut s’expliquer par l’apolitisme revendiqué de Watson qui s’explique de cette amitié p 67 de son livre d’entretien avec Lamya Essemlali Entretien avec un pirate paru en 2012 en expliquant qu’il se fout de l’obédience politique des gens tant qu’ils sont « écologiquement correct ».

Lamya Essemlali rejoint Sea Shepherd en 2005. Elle devient présidente de Sea Shepherd France en juin 2008.

Mais cela s’explique surtout par les positions politiques de Watson, qui ne sauraient se résumer à ses seuls liens avec Bardot.

Dave Foreman, le compagnon idéologique raciste de Paul Watson.

Pour comprendre le fond de la pensée politique de Paul Watson, il est indispensable de se pencher sur son mentor et sa principale source d’inspiration : David Foreman, co-fondateur de l’organisation écologiste Earth First ! (la terre d’abord).
Comme première approche du personnage, on lira avec profit cette interview qu’il a donné au Sun en 2005 précédée d’une présentation flatteuse. On y retrouve un David Foreman revendiquant son appartenance au parti républicain et qui, bien que dénonçant une rupture entre ce parti et l’écologie, revendique « un lien historique entre réel conservatisme et écologie » (jeu de mot entre le conservatisme au sens de réactionnaire qui se dit conservatism et l’écologie qui se dit conservation dans la langue de Bush). Affirmant mettre une grande partie de son énergie dans le fait de recréer des liens entre les conservateurs du parti républicain et l’écologie, liens brisés depuis Reagan. L’écologie de Foreman est une ode patriotique à l’Amérique sauvage du far-west. Le journaliste explique qu’ « initialement Earth First n’avait rien à voir avec l’organisation contre-culturelle qu’elle est finalement devenue. Ouvertement patriotique et basée sur la mythologie des cowboys (…) ». Cette vision est totalement corroborée par Foreman qui explique avoir quitté Earth First ! En 1989 car l’organisation aurait été négativement influencée par des membres marxistes et anarchistes.

Dave Foreman est un conservateur au sens premier du terme : pour lui, c’était toujours mieux avant. C’était mieux du temps du far-west, c’était mieux avant la révolution industrielle, c’était mieux avant la naissance de l’agriculture, c’était mieux avant le développement de l’humanité.

Selon lui, la destruction de l’écosystème ne vient pas tant de choix politiques de société, surtout pas de la recherche effrénée de profits inhérente au système capitaliste et aux rapports de production l’ayant précédé, non, le problème vient des progrès scientifiques et technologiques (et non de leur utilisation) et de l’existence même de l’humanité, et en particulier de sa croissance numérique continue. Ainsi, Foreman considère que son principal combat aura été de lutter contre la surpopulation exponentielle de la terre. Le site climat et capitalisme dans son étude de l’ouvrage de Foreman Man Swarm and the Killing of Wildlife publié en 2011, démontre que le combat théorique de Foreman contre la surpopulation se mue dans la pratique en un combat contre l’immigration. Notant que dans les faits Foreman ne propose rien de concret comme mode de lutte contre la surpopulation (nous verrons cependant dans un plus long développement sur le néo-malthusianisme que Foreman et ses amis dont Sea Shepherd ont une piste, purement réactionnaire, dans cette lutte contre la surpopulation), ils montrent, citations à l’appui que chaque fois que Foreman parle de mesures à prendre contre la surpopulation, il s’agit de lutte contre la surpopulation aux états-unis et que cette lutte se résume dans les faits à la lutte contre l’immigration, notamment la lutte contre l’immigration pauvre.

Bien que se défendant d’appartenir à « l’extrême-droite nativiste et anti-immigrée » Foreman appuie son argumentation sur différents groupes racistes ayant fait de la lutte contre l’immigration leur crédo : Center for Immigration Studies, Progressives for Information Reform, Californians for Population Stabilization, and NumbersUSA ! C’est en s’appuyant sur ce genre de sources que Foreman en arrive à dire :

 » Ce que nous faisons en vérité est d’être un bassin de débordement pour les irresponsables se sur-reproduisant en Amérique centrale et au Mexique (et pour les Philippines et l’Afrique etc …). Tant que nous leur offrons ce bassin de débordement, il est moins nécessaire de baisser les taux de natalité dans ces pays … »

Ainsi, en une phrase, il arrive à la fois à expliquer que si il y a surpopulation (et donc selon lui destruction de l’écosystème) aux USA, c’est à cause des immigrants irresponsables qui se reproduisent trop, et à expliquer que si il n’y a pas de contrôle des naissances dans les pays pauvres c’est à cause du fait que les USA ne fassent pas assez la chasse à l’immigré. Si on ose dire à Foreman que ses thèses sont racistes, il fait comme tout bon facho et s’en prend « aux gangs majoritairement de gauche du super-politiquement correct ». Et si on est écolo et qu’on critique ses thèses sur l’immigration, Foreman nous accuse tout simplement de s’en foutre dans le fond de la protection de la nature :

 » Si vous ne croyez pas au plafonnement de l’immigration aux États-Unis, alors vous êtes pour les États-Unis passant de 307 millions d’habitants à plus de 700 millions en 2100. Si la population américaine croît à plus de 700 millions d’habitants en seulement 90 années, nous n’aurons plus d’espoir de préserver les espaces naturels et les paysages sauvages. »

Et comme de bien entendu, jamais Foreman ne se propose de lutter contre ce qui pousse des millions de personnes à quitter leur pays, leurs terres, leurs familles (comme le capitalisme, l’impérialisme, le néo-colonialisme ou le dérèglement climatique), non sa solution de redneck républicain est toujours la même : plus de répression et de lutte contre l’immigration.

Le disciple

Le terme de disciple ne semble pas exagéré tant la filiation idéologique entre Watson et Foreman est prégnante. Les deux hommes ne sont pas de simples amis ou compagnons de luttes. Ils ont les mêmes références intellectuelles, en premier lieu Coyotes and Town Dogs de Susan Zakin mais surtout The Monkeywrench Gang de Edward Abbey.

En 1993, la première édition de Earth Force de Paul Watson est préfacée par son ami Dave Foreman.

Dans les années 1980 (c’est à dire quand Earth First ! était encore l’organisation patriotique et conservatrice dirigée par Dave Foreman), Watson définit la SSCS comme la marine (au sens militaire du corps de marine d’une armée puisque Watson se considère comme un soldat en guerre) de Earth First !.

Les deux hommes ont milité ensemble au sein du Sierra Club. Fondé en 1892, le Sierra Club est une des plus anciennes et importantes organisations écologistes américaines. Apolitique, le Sierra Club penche depuis la fin des années 1990 vers un vague progressisme, ayant soutenu Obama à la présidentielle, ils ont adopté une position neutre sur les questions d’immigration. Mais dans les années 1970 et 1980, elle était dominée par les partisans de la lutte contre l’immigration, partisans parmi lesquels Watson et Foreman étaient très actifs ! Foreman et Watson ont ensemble participé aux travaux racistes de l’ultra réactionnaire sénateur Jack Metcalf (pourtant dénoncé par Foreman comme la principale influence anti-écolo à la solde du lobby industriel de Reagan). Les deux hommes ont également collaboré au livre Life on the Brink : Environmentalists confront overpopulation, recueil raciste dirigé par Philip Cafaro et Eileen Crist de textes sur la lutte contre l’immigration et la surpopulation.

Watson y développe sa thèse malthusienne et sa « solution humaine » de n’autoriser la reproduction « qu’aux personnes pouvant prouver leur capacité à subvenir financièrement et pédagogiquement aux besoins de leur progéniture. »

Pour se définir lui-même, Watson reprend d’ailleurs le jeu de mot de Foreman « conservative conservationnist ». Watson partage donc les positions de Foreman contre l’immigration. Dans cette interview par exemple, Watson explique qu’il faut limiter l’immigration pour stabiliser la population US parce que :

 » chaque année près de 3 millions de personnes s’ajoutent à la population des États-Unis et la plupart viennent de l’immigration. En fait, tout ce que nous préconisons est que le nombre d’immigrants doit être réduit à des niveaux faibles pour obtenir une stabilisation de la population. Par le seul taux de natalité aux Etats-Unis, vous n’aurez pas une telle augmentation. L’immigration est la seule responsable. « 

Dans cette même interview, il confirme d’ailleurs que l’immigration est pour lui une question suffisamment importante, pour être une des deux qui l’ont amené à démissionner du conseil d’administration du Sierra Club quand celui-ci a abandonné la position anti-immigration pour une position neutre.
Watson a également entretenu des liens avec Willis Carto – suprémaciste blanc, antisémite et négationniste proche du KKK et des milieux skinheads néonazis – et s’est fait publié dans sa revue The Spotlight.

Nous pourrions disserter des pages sur le positionnement ultra-réac de Watson dans la lignée de celui de Foreman. Mais par, expérience, quand on donne tous ces arguments à des écolos français sensés être antifascistes, ils se contentent sans chercher à nier de dire que ça, c’est Watson, mais que les militants locaux n’ont pas pour autant les mêmes positions réactionnaires. Répondons donc rapidement à ce non-argument.

Et en France ? Nous l’avons vu, le principal reproche fait par les antifascistes à SSCS, sont ses liens avec Brigitte Bardot et sa fondation. Or, s’il y a une section nationale de SSCS dans laquelle personne ne peut ignorer ces liens (d’ailleurs pas du tout dissimulés et au contraire vantés à longueur du net) et où personne ne peut ignorer le soutien de Bardot au FN et ses positions contre les immigrés, les arabes et les musulmans, c’est bien Sea Shepherd France. Les militants de Sea Shepherd France sont donc a minima des gens acceptant de collaborer régulièrement avec la fascisante Bardot, ce qui devrait suffire à les décrédibiliser totalement. Mais ce n’est pas tout.

Au-delà des nombreux soutiens fascisants individuels, il y a au moins une branche de l’extrême-droite française avec laquelle Sea Shepherd France entretient des liens organisationnels : Pierre Rabhi et ses colibris.

Vous verrez que sur les événements Facebook de Sea Shepherd France, de très nombreux participants revendiquent leur appartenance aux Colibris.

En juin 2015, Lamya Essemlali, porte-parole de Sea Shepherd France, donnait une interview au magazine Kaizen dont la devise « construire un autre monde pas à pas » comme le manifeste ne sont pas sans rappeler la prose mystico-sectaire de Rabhi et ses amis.

Un Pierre Rabhi d’ailleurs omniprésent dans ce magazine. On ne sera donc nullement surpris de retrouver les Colibris en tête des partenaires du magazine. Dans les autres partenaires, on trouve la NEF (société coopérative de financement solidaire), banque anthroposophique fondée par des membres de la Section Sociale de l’Ecole de Science de l’Esprit. Bien que le mot, trop sulfureux, n’apparaisse jamais dans le magasine, Kaizen magazine est clairement un relais médiatique de l’anthroposophie.

Steiner, le père de l’anthroposophie, justifie ici sur ce croquis l’existence de « races » décadentes et destinées à disparaître pour servir les « races » élues. Et qui trouve-t-on comme par hasard parmi les « races » élues ? Les blancs bien évidemment, qui semblent avoir un très bon karma pour Steiner à l’inverse des autres composantes de l’espèce humaine pour qui la disparition en masse, à commencer par celle des indiens, fut une forme d’épuration de « branches décadentes » de l’humanité.

La promotion de l’anthroposophie est faite plus subtilement (façon de parler) via la promotion de personnes liées à l’anthroposophie comme Marleen Kaptein ou de personnes niant appartenir à l’anthroposophie mais y étant très liées comme Rabhi. Le même mois on trouve dans la presse une interview croisée de Paul Watson et Pierre Rabhi.

Cet entretien croisé a vraisemblablement été réalisé à l’occasion de la conférence organisée par le mouvement Colibri à Paris le 12 juin sur le thème « une histoire de violence, un rendez-vous à l’intérieur », dans le cadre de leur grande campagne « une (R)évolution intérieure ».

Le vrai visage d’Etienne Chouard

•Pour 10€, rien n’est gratuit avec ces gens là, on pouvait ainsi entendre à la même tribune Paul Watson (traduit en direct par Lamya Essemlali), Pierre Rhabi, Nancy Huston et Thomas d’Ansembourg qui se présente comme « auteur, conférencier international, formateur à la connaissance de soi et en communication NonViolente », tout un programme, la liste de ses conférences et des colloques auxquels il participe, entre coaching en développement personnel, comportementalisme et mystique zen, achève de cerner le personnage.

Trois mois plutôt, Watson donnait une conférence à La Rochelle dans le cadre des Journées Environnement organisées par Lea Nature.

A cette occasion, Watson a invité le Pdg de Lea Nature, Charles Kloboukoff sur son navire.

Celui-ci, outre le fait d’être à la tête d’un groupe de près de 1000 salariés au Chiffre d’Affaire annuel se comptant en centaines de millions d’euros est un très proche du mouvement colibri et donc de l’anthroposophie. Il est l’un 7 membres fondateurs de la fondation Pierre Rabhi, a co-écrit un livre avec Rabhi…

Un problème de fond

Le fond du problème de Sea Shepherd n’est ni ses amitiés pourries ni les phrases chocs de son dirigeant qui ne sont que les symptômes et les conséquences du réel problème de fond, un problème éminemment politique : le néo-malthusianisme de cette organisation.

La thèse de Malthus était que la population humaine croissant plus vite que les ressources naturelles, sauver l’humanité passait par en limiter la croissance et préconisait donc que les pauvres devaient cesser de se reproduire (mais contrairement à Watson de manière volontaire, par la chasteté).

Les thèses de Malthus ont été contredites par nombre de scientifiques et d’économistes, mais nous ne nous lancerons pas ici dans la controverse scientifique. Car l’important est que depuis, le malthusianisme a été prolongé et radicalisé par de nombreuses personnes et notamment nombre d’écologistes réactionnaires (on trouvera ici quelques citations saisissantes de personnalités engagée dans la conservation de la nature, dont ce cher Watson). Malthus avait identifié deux types d’obstacles possibles à la surpopulation exponentielle : les preventive checks (actions humaines visant à limiter la natalité de manière préventive) et les positive checks (éléments « naturels » faisant baisser la population brutalement comme les épidémies et les famines). Le courant néo-malthusien auquel appartient Sea Shepherd se propose d’influer sur les deux. D’une part en prônant un contrôle des naissances accru, y compris à l’aide de la science : avortements et contraceptions (voir stérilisation pour certains) forcés (voir l’itw de Watson citée supra). D’autre part en laissant les famines et épidémies tuer massivement. C’est ce qui a par exemple poussé David Foreman à répondre en 1987 à Bill Deval de la revue australienne Simply Living que « Le pire que l’on puisse faire en Éthiopie serait d’aider les indigents. Le mieux serait de laisser la nature trouver son propre équilibre, de laisser les gens là-bas mourir de faim », pour plusieurs années plus tard revenir partiellement sur cette déclaration à l’occasion d’un débat avec Murray Bookchin.

Paul Watson, moins direct peut-être, ne dit cependant pas autre chose quand il conclut son interview à Reporterre par

« Il faudrait des décisions politiques pour limiter la natalité mais cela n’arrivera pas. Encore une fois, c’est la nature qui réglera le problème.  »

Il y a chez les écolos réactionnaires néo-malthusiens des illuminés complets qui prônent (somme toute assez logiquement) l’abandon des médicaments et de la médecine développée, de l’agriculture, de toute aide sociale et globalement de toutes les technologies et organisations sociétales permettant de faire baisser la mortalité dans nos sociétés. Mais Sea Shepherd n’en est pas, ils sont sûrement moins illuminés mais plus dégueulasses encore. Car leur néo-malthusianisme est purement de classe. Il ne doit pas s’appliquer aux riches des pays riches qu’ils enjoignent juste à plus de sobriété énergétique, à mettre un terme à la surconsommation et à l’élevage et la chasse intensifs, des préconisations somme tout très raisonnables et peu contraignantes par rapport à la contraception forcée, la famine et la maladie proposées aux pauvres et aux pays pauvres.

Non seulement, Sea Shepherd ne s’attaque pas frontalement au capitalisme , mais au contraire, leur stratégie pour sauver la planète est basée sur un renforcement des inégalités du capitalisme. Rappelons que s’il y a des pauvres et des pays pauvres, c’est évidemment du fait de leur domination et de leur exploitation par des riches et des pays riches. Et bien Sea Shepherd et leurs amis néo-malthusiens proposent tout simplement de renforcer cette exploitation en laissant crever les pauvres, en les empêchant de se reproduire (sans jamais aborder l’idée que le taux élevé de natalité peut être lié à un taux élevé de mortalité, donc justement à leur niveau de pauvreté et d’exploitation). Et pour que ces pauvres, leur misère et leur natalité ne viennent pas gâcher la vie et l’écosystème des riches, on combine ce beau projet de société avec une lutte acharnée contre l’immigration : les pauvres doivent crever, mais chez eux !

Après ça, Sea Shepherd peut se targuer d’un pacte de non-discrimination pour affirmer qu’ils ne sont pas racistes. Après ça, ils ont beau jeu de se fendre de temps en temps d’une tirade contre les grandes sociétés avides de profits et les lobbys industriels et de l’élevage, tirade toujours très oiseuses et sans conséquences puisque comme Watson le dit très bien pour résumer leur impuissance sur ce registre : les riches ne veulent pas devenir pauvres ! (cf lien précédent)
Cette vision des choses n’est pas seulement réactionnaire, elle est tout bonnement fondamentalement fascisante.

La vision politique de Sea Shepherd est très empreinte de mysticisme.

D’ailleurs, Watson ne s’est jamais caché de ce mysticisme qui l’a poussé à s’intéresser aux amérindiens non pas en tant que peuple opprimé mais pour leur rapport à la mère nature. Il affirme même que son combat en faveur des baleines prend racine dans l’interprétation d’un de ses rêves par un chef indien à Wounded Knee (même si il est évident que le mégalo et mythomane Watson a postérieurement totalement exagéré ses engagements auprès de l’AIM que ce soit à Wounded Knee ou par la suite en soutient à Léonard Pelletier voir le texte déjà cité de Jim Craven , l’important ici est bien ce qu’il prétend et non ce qui fut). On retrouve chez nombre de membres éminents de SSCS les expressions de terre-mère (y compris la branche française) ou de mère nature et l’analyse de la situation écologique chez Sea Shepherd tient bien souvent plus de la croyance mystique que de l’analyse scientifique.Si Sea Shepherd est généralement en froid avec les grandes religions monothéistes (accusées notamment d’être natalistes étant opposées à l’avortement et la contraception et prônant la charité), leur écolo-mysticisme les a rapprochés des instances bouddhistes (probablement plus à des fins de promotion et de médiatisation que par conviction), ainsi, quand Watson se targue du soutien et des cadeaux reçus du Dalaï-Lama, Lamya Essemlali pose avec Matthieu Ricard, son principal représentant en France.

Une écologie réactionnaire, un projet de société fascisant et un logiciel totalement mystique ne peut que rapprocher Sea Shepherd de milieux fort peu recommandables.

" L’attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur, mais il n’y a rien de pur dans le corps d’une femme. De même qu’un vase décoré rempli d’ordures peut plaire aux idiots, de même l’ignorant, l’insensé et le mondain désirent les femmes ; la cité abjecte du corps, avec ses trous excrétant les éléments, est appelée par les stupides un objet de plaisir. "

Dalaï-lama, dans son ouvrage « Comme la lumière avec la flamme »

Des propos ébouriffants de bêtise crasse et de misogynie, où les femmes sont chosifiées, comme dans toute religion.

Les liens entre Sea Shepherd et les colibris de Rabhi et leurs amis anthroposophes (notons au passage que l’anthroposophie utilise aussi les notions de terre-mère et de mère nature), ou le soutien affiché à Sea Shepherd par un nombre certain de paganistes nazis (appréciant en plus, le rejet des grandes religions monothéistes) ne peut ainsi plus apparaître comme un simple hasard mais comme nous le disions plus haut, ces amitiés douteuses ne sont pas la cause de l’infréquentabilité de Sea Shepherd, mais une simple conséquence de leur ligne politique totalement réactionnaire.
Le site écolo-confusionniste Mr Mondialisation ne s’y trompe d’ailleurs pas en relayant abondamment l’organisation.

SSCS, drôles « d’antisystèmes »

Nous l’avons dit, non seulement Sea Shepherd refuse d’intégrer une vision de classe dans leur combat et de lier la destruction de l’écosystème au capitalisme mais ils pratiquent de fait la lutte des classes du côté de la bourgeoisie et donc des principaux destructeurs de cet écosystème. Pour autant, nombre de gauchistes ont encore une vision fantasmatique de Sea Shepherd comme » antisystèmes « , formule très connotée politiquement en raison de ses origines fascistes.

Un système qu’ils combattent tellement que celui-ci le lui rend bien ; remise du prix Jules Vernes par Richard Dean Anderson en 2012, qualifié de héro par son ami Hulot, il n’est pas dit que Watson connaîtra un jour plus grande consécration que quand le Time Magazine l’a sacré héros de l’écologie en 2000.

Le plus intéressant est de regarder ce que Sea Shepherd disent d’eux-même, loin de prétendre combattre le système, ils disent vouloir en faire respecter le Droit, puisant leur légitimité dans une charte des nations unies.

Dans leur présentation, Sea Shepherd dit vouloir « faire respecter les règles internationales concernant la conservation de la nature » et ajoute « Sea Shepherd coopère avec toutes les instances juridiques internationales. Pour faire respecter les droits, nous agissons en conformité avec les pratiques légales communément admises. Sea Shepherd adhère aux principes de non-violence lors de ses actions visant à protéger les océans. ».

C’est en pleine cohérence avec cette logique cogestionnaire que Sea Shepherd France a participé à la Conférence Environnementale organisée par le gouvernement français en septembre 2012 au sein du rassemblement pour la planète, soutenu par 4 anciens ministres et une sénatrice, qu’ils ont pleuré de ne pas avoir été invité en 2013 et que Watson affirme qu’il restera en France pour la version 2015 (COP 21) dont il espère que l’Europe prendra le rôle de meneur et la France le leadership, alors même que toutes les organisations écologistes conséquentes, sans forcément être anticapitalistes, se préparent à manifester contre cette même mascarade de COP 21, sachant ne rien devoir attendre de nos dirigeants (on retrouve par ailleurs souvent cette tendance chez SSCS, comme à la fondation Brigitte Bardot à opposer les bons pays (l’Europe, à l’exception de la Norvège et du Danemark, et notamment la France) aux méchants pays (Chine, Australie, Japon, Canada, USA…), une tendance qui peut les rapprocher du campisme qu’on retrouve et dans la gauche dite radicale française (autour du Front de Gauche) et chez les fachos type Colibris.) Sea Shepherd prétend n’avoir un budget annuel que de 21 millions d’euros, ce qui paraît bien peu pour une organisation possédant une flotte de 8 navires amiraux (dont la plupart sont du haut de gamme high tech, deux d’entre-eux ont battu des records de vitesse du tour du monde) qui naviguent quasiment en permanence, « beaucoup d’autres petits bateaux et scooters des mers » , des hélicoptères, des drones, deux sièges permanents, qui est présent dans des dizaines de pays…

Mais quelque soit le chiffre exact, même 21 millions ça fait une grosse somme quand on dit ne recevoir ses fonds que de dons de particuliers et d’entreprises et d’un autre côté une bien faible somme qui explique le fait que Sea Shepherd n’a quasiment pas de frais de communication contrairement aux autres organisations comparables (une grosse part de leur communication se fait d’ailleurs avec brio gratuitement sur le web). La conséquence de cette double contrainte budgétaire (un budget à la fois gros et trop petit), c’est que Sea Shepherd est en permanence en recherche de riches financiers et de médiatisation. Deux quêtes les amenant à frayer autant que faire se peut avec le gratin mondial.

Ils ne manquent donc jamais une occasion de se vanter de leurs nombreux soutiens très anti-système comme Pierce Brosnan, Martin Sheen, Richard Dean Anderson, Sean Penn, Christian Bale, Pharrel Williams, Mick Jagger, Pamela Anderson, Aidan Quinn, William Shatner, Edward Norton, Orlando Bloom, Uma Thurman…

En France, c’est un peu plus difficile et ils doivent le plus souvent se contenter de vieilles gloires un peu has-been comme Brigitte Bardot, Nicolas Hulot, Jacques Perrin ou Pierre Richard, tant pis ils n’hésitent pas à faire avec.

Ça c’est surtout pour la médiatisation, mais la flotte de Sea Shepherd est également en grande partie financée par de riches donateurs.

Ainsi, c’est le don de 5 millions de dollars de la vedette TV américaine Bob Barker qui a permis de financer l’achat de l’ancien baleinier portant son nom ainsi que d’un hélicoptère. Un don à six zéros de Sam Simon (multi-millionnaire co-créateur des Simpson) a également permis d’acheter un navire de 56 mètres de long portant maintenant son nom. De même l’Ady Gil, petite merveille futuriste capable d’aller à 50 nœuds (coulée en 2010 par un navire japonais) tenait son nom de la société Ady Gil, un magnat de l’éclairage hollywoodien qui a donné 1 million de dollars à Sea Shepherd, sans oublier le financement reçu de la fondation Brigitte Bardot…
Pour ses campagnes, Sea Shepherd s’associe à des multinationales comme G-Star et Bionic Yarn ou la très philantropique firme Adidas…

C’est évidemment leur droit d’être des légalistes non-violents souhaitant collaborer avec les instances internationales, proches du star-système et des milieux d’affaires, misant sur les individus plus que sur le collectif mais il serait bon que les gauchistes de pacotille respectent ce droit en arrêtant de vouloir en faire des partisans de l’action directe, anti-système, etc…

Ce dernier chapitre ne fait pas de Sea Shepherd des fachos, mais renforce par contre l’analyse d’une organisation se dotant de moyens bien peu en adéquation avec leur but de préservation de l’écosystème.

Le capitalisme est inséparable de la surproduction, il est inséparable des logiques de rentabilité immédiate dans un but de plus-value flash, il est inséparable de la logique de compétition contraire à toute planification écologique. Bref le capitalisme est inséparable de la destruction de l’écosystème et la préservation de l’écosystème est inséparable de la destruction du capitalisme. Alors évidemment, tout étant une question de choix tactique, on peut être d’accord avec cette dernière affirmation et quand même choisir de militer dans un « cadre large » dans une organisation ne se posant pas clairement comme anticapitaliste. Mais à condition encore que celle-ci ne soit pas un pur produit du capitalisme dont elle reprend toute la logique, y compris dans ce qu’il a de plus abject.

Surtout, rien au delà des divergences idéologiques au sein de notre camp, ne peut justifier de militer avec des fachos au sein d’une organisation fondamentalement fascisante.

Conclusion Il reste un argument que ne manqueront pas de nous opposer ceux qui tiennent malgré tout à travailler avec des groupes locaux. On nous dira que certes, Sea Shepherd est dirigée par des néo-malthusiens racistes et réactionnaires, que certes Sea Shepherd est cul et chemise avec l’élite du système et s’associe avec les pires racailles fascisantes. Certes, mais. Certes mais il y aurait au sein de Sea Shepherd des militants ni racistes, ni réactionnaires, ni néo-malthusiens, des militants vraiment écolos et sincères qui travailleraient avec Bardot et Rabhi a l’insu de leur plein gré…

Pourquoi pas, beati pauperes spiritu. Mais quand bien même, à quel moment cela justifierait-il de soutenir ou travailler avec leur organisation ? Cette idée n’est pas sans rappeler l’argument souvent apporté d’une base de sympathisants du FN où il y aurait des gens ni racistes, ni homophobes, ni sexistes, ni libéraux… des espèces de brebis égarées tombées dans le piège démagogique du discours sur les petites gens. Et bien dans ce cas là, personne n’ose quand même encore proposer de soutenir ou de s’allier avec les sections locales du FN ? Il n’existe alors que deux solutions, ne s’excluant pas forcément : faire preuve de pédagogie pour leur expliquer que leur organisation est une merde puante raciste ou rentrer dans le tas et comme disait Nizan « Tuez-les tous, le prolétariat reconnaîtra les siens » !
Par cet article, nous appliquons à Sea Shepherd la première solution, mais nous savons marcher sur nos deux jambes.

Failfaf & Les Enragé-e-s