Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

C’est Octave Mirbeau qu’il nous faut
Article mis en ligne le 22 février 2017

par siksatnam

La grève des électeurs est un texte-clé de Mirbeau qui paraît au moment du centenaire de la prise de la Bastille, quand le général Boulanger, le Monsieur Propre du moment, s’applique à renverser la table. Le boulangisme veut opérer comme une lessiveuse mais, au sentiment de Mirbeau, il fait du pays entier une loge de concierge, pis : une immense latrine : « On va marcher dans l’ordure, enlisés jusqu’au cou ».

Le Mirbeau de cette époque ne croit pourtant ni à la sincérité de la République ni au bilan positif de la Révolution française. Pour lui, elle n’a fait que déplacer le centre de gravité des privilèges. Aussi s’affirme-t-il clairement anarchiste. Il est peu d’écrivains qui soient allés aussi loin que lui dans cet engagement.

Se sent-il le porte-parole du peuple ? Il aime plutôt parler au peuple. Mais le peuple ne porte pas que des valeurs d’humanité. On peut même trouver de l’humanité chez les richards et jusque chez les galonnards. Le capitaine Dreyfus se trouve porter ces deux stigmates. De surcroît, il est juif – et Mirbeau a publié dans sa jeunesse des textes antisémites, comme nombre de plumitifs de gauche. Risquant le tout pour le tout, il apporte néanmoins son soutien tonitruant au capitaine. L’anarchiste naviguait pavillon haut, l’acharniste de la cause de Dreyfus pareillement mais cette fois avec le souci de ne pas rester seul, de former escadre avec Zola, Clémenceau…

Les mêmes qu’il retrouve dans son activité de critique d’art. Car Mirbeau fut aussi un œil sans pareil. Les grands artistes les plus modernes de l’époque lui doivent beaucoup. A commencer par Rodin, antidreyfusard pourtant - mais Mirbeau savait que la politique ne dit pas nécessairement toute la vérité de l’homme.