Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

En attendant la crue du siècle, qu’en est-il de la prévention ?
Article mis en ligne le 8 mars 2018

par siksatnam

L’AQUAVIT a été sollicitée hier par plusieurs lecteurs de La Nouvelle République ayant découvert avec stupéfaction le contenu d’une page consacrée à la gestion d’une inondation exceptionnelle sur le val de Tours. Les articles sont établis à partir de sources d’information manifestement peu fiables ou issues de « spécialistes » n’ayant jamais vécu l’impact d’un tel événement centennal. Et pourtant voilà moins de deux ans, une modeste crue décennale dans le val de Tours avait semé la panique auprès de nos décideurs.

Nous rappelons que la probabilité d’une crue dévastatrice est estimée à un retour de 70 ans par les scientifiques de la DREAL, compte tenu des incertitudes pesant sur la fiabilité de l’endiguement. La volonté de sanctuariser le val de Tours face au risque d’inondation est longtemps restée l’objectif avéré tant des services de l’Etat que de la Mairie, d’où un effort d’investissement continu du système d’endiguement. Depuis quelques années, un nouveau paradigme préoccupant semble s’imposer. Il faudrait maintenant laisser le libre passage à une crue dévastatrice et donc « accepter l’aléa ». C’est dans cette perspective qu’il faut replacer les menaces portant sur le système d’endiguement dont le déclassement récent (contesté par l’AQUAVIT) d’un certain nombre d’ouvrages : digue du Canal, digue de Rochepinard, digue Wagner. Il se peut que ces choix résultent aussi du transfert par l’Etat aux communautés de commune (Tours Métropole) du financement des travaux d’entretien des ouvrages.

Concernant la levée du canal, les propos de M. l’Adjoint en charge des risques majeurs illustrent cette évolution : la priorité n’est plus aujourd’hui de se prémunir des inondations, tout est bon pour remettre en cause les protections établies par les ingénieurs depuis des siècles. Rappelons que la levée du Canal a protégé Tours d’une inondation catastrophique lors de deux des trois grandes crues du XIXème siècle (1846, 1866). Quant à savoir s’il faut qualifier cet ouvrage de levée ou de digue, cela relève de la sémantique. Au départ, il formait un perré (en pierre) supportant un chemin de halage longeant le canal du Cher à la Loire. Il a été transformé en digue en 1860, après la crue catastrophique de 1856, et constamment renforcé depuis lors. Fin du siècle dernier, lors du comblement du canal (autoroute A10), les trois ouvertures franchissant cet ouvrage ont été équipées d’un système de batardeaux modernes. La dernière inspection, de 2012, concluait que l’ouvrage était en bon état.

L’étude de dangers de 2013 n’a aucunement mentionné la fragilité des fondations, tout en évoquant des fragilités potentielles amenant à s’interroger sur le renforcement ou l’abandon de l’ouvrage en fonction d’études complémentaires qui n’ont pas été effectuées à ce jour. Une digue de second rang renforce la sécurité, elle n’est pas secondaire. Dans le PPRI de 2016, n’y a-t-il pas une corrélation entre son déclassement et le passage d’un aléa "faible" à "très fort" sur le val de Tours ? Cette étude montre qu’en cas d’inondation de remous (aval vers amont), dont la probabilité est devenue plus forte (1982), c’est Saint Pierre des Corps et la Ville aux Dames qui seraient protégés. Pour prémunir Tours contre ce type d’inondation, Jean Royer avait programmé une autre digue transversale à l’Ouest de La Riche (1993). Nous apprenons aujourd’hui que la Commune de la Faute sur Mer et l’Etat ont été jugés coupables, par le Tribunal Administratif de Nantes, de manquement en n’exécutant pas des travaux de rehaussement d’une digue. L’aléa est-il davantage acceptable à Tours ?

Au-delà de déclarations municipales intempestives, l’histoire peut se répéter et la digue conserver toute sa pertinence. Que se serait-il passé début juin 2016 si, comme on l’a craint, la digue sur la Loire au niveau de Husseau (village évacué), avait cédé ?

Liens :

 L’article de La Nouvelle République du 6 mars 2018 sur la digue du Canal : https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/la-levee-du-canal-n-est-pas-une-digue

 Notre page sur la digue du Canal : http://www.aquavit37.fr/2015digue/