Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Disparition de Julos Beaucarne, chansonnier écologiste et humaniste
Article mis en ligne le 22 septembre 2021
dernière modification le 21 septembre 2021

par siksatnam

Le musicien s’est éteint le samedi 18 septembre à Beauchevain, commune de cette Wallonie qu’il avait aimé et chanté. Amoureux des mots, il avait publié 49 albums illustrant son engagement humaniste et écologique. Il avait 85 ans.

’est à quelques kilomètre de sa maison de Tourinnes-la-Grosse où il vivait depuis les années 1970 que s’est éteint Julos Beaucarne. Il avait pendant plus de 50 ans fait la musique qu’il aimait, suivant sa propre voie de musicien et de poète un peu à l’écart des grands circuits médiatiques.

Né le 27 juin 1936 à Bruxelles, le chanteur grandit dans la campagne, à Écaussines, son père étant vendeur de machine agricole. Attiré d’abord par le théâtre, il décide de partir de chez lui, abandonnant des études qu’il ne finit pas pour vivre de divers métiers. Il commence à chanter en 1961 alors qu’il est en Provence, se produisant sur les places publiques pour gagner de quoi réparer sa voiture. Débute alors pour lui une carrière de comédien en Belgique suivit d’un premier album en 1967 Julos chante Julos, le premier de presque 50.

Sa popularité devient vitre grandissante, et dans les années 1970 il chante notamment à l’Olympia. Le musicien restera pourtant un peu à l’écart des projecteurs, se méfiant de la publicité et de la communication, préférant son indépendance et le contact direct avec son public. Sa vie est marquée par un évènement tragique : le 2 février 1975, sa femme Louis Hélène Brunfaut, surnommée « Loulou », est assassinée de 9 coups de couteau par un jeune homme déséquilibré que la famille hébergeait. Julos Beaucarne écrit alors une lettre ouverte bouleversée où il appelle notamment « à reboiser l’âme humaine »

C’est du nom de cette épouse regrettée qu’il baptise sa maison d’édition (éditions Louise-Hélène France) avec laquelle il éditera ses nombreux albums mais également plusieurs livres. Passionné et créatif, le musicien s’était même lancé dans la sculpture, composant ses œuvres en détournant des objets de leur usage, et était également revenu au cinéma, devenant le Père Jacques dans le diptyque de Bruno Podalydès Le Mystère de la Chambre Jaune (2003) et Le Parfum de la dame en noire (2005).

Interrogé par le journal La Voix du Nord en 2014 sur son engagement politique, Julos Beaucarne déclarait se reconnaître dans le terme « anarchiste » :

" Ça me va parfaitement. Anarchiste, je le suis jusque dans la moelle de mes os ! Anarchiste, selon moi ça veut dire proposer des pistes que les autres n’ont pas encore explorées et enfoncer des portes qui n’ont pas été encore ouvertes. C’est ce que je fais depuis cinquante ans maintenant ".

Le musicien avait ainsi tracé sa propre route, créant deux rassemblements politiques sans étiquettes : le Front de Libération de l’Oreille et le Front de Libération des Arbres Fruitiers. Poète, il aimait les mots passionnément, se nommant lui-même « obsédé textuel », écrivant plus de 500 chansons. Il reprenait parfois les mots des autres pour ses chansons : Hugo ou encore Verlaine qu’il a mis en musique.

Très Attaché à la Wallonie et à sa langue, il avait également raconté son pays dans de nombreuses chansons, notamment avec « La P’tite Gayole », faisant de cette chanson traditionnelle un hymne de la région. C’est cette même région, mais pas seulement, qui lui rend hommage aujourd’hui, célébrant un amoureux des mots et du genre humain.