Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Déclaration sur le meurtre d’Andreu Nin
Article mis en ligne le 19 avril 2022
dernière modification le 8 avril 2022

par siksatnam

Cette déclaration de Léon Trotsky, en date du 8 août 1937, prouve, une nouvelle fois, que le POUM n’était "Trotskiste" contrairement à ce que continue à affirmer un certain nombre d’historiens peu scrupuleux. Elle souligne aussi le rôle assassin joué par le parti communiste en Espagne...

Quand Nin, le dirigeant du POUM, a été arrêté à Barcelone, il ne pouvait y avoir le moindre doute : les agents de la Guépéou ne le laisseraient pas vivant. Les intentions de Staline avaient été démontrées avec un cynisme exceptionnel quand la Guépéou, qui tient entre ses griffes la police espagnole, a lancé une déclaration dans laquelle elle accusait Nin et toute la direction du POUM d’être des agents de Franco.

Le caractère absurde de cette affirmation est évident pour tous ceux qui connaissent les données élémentaires de la révolution espagnole. Le fondateur et le dirigeant du POUM, J.Maurín, a été fait prisonnier et fusillé par le général Franco, au début de la guerre civile. Les militants du POUM se sont héroïquement battus contre les fascistes sur tous les fronts d’Espagne. Nin est un vétéran et un révolutionnaire incorruptible. Il défendait les intérêts du peuple espagnol et combattait les agents de la bureaucratie soviétique. C’est justement pour cela que les agents de la Guépéou se sont débarrassés de lui, grâce à une opération bien calculée, dans la prison de Barcelone. En ce qui concerne le rôle joué dans cette affaire par les autorités espagnoles officielles, nous ne pouvons qu’émettre des suppositions.

L’information envoyée, et inspirée par la Guépéou, qualifie Nin de trotskyste. Le révolutionnaire disparu a fréquemment protesté contre cette qualification. Et avec raison. Le POUM a toujours eu une attitude hostile envers la IV° Internationale, tant sous la direction de Maurín que sous celle de Nin. Il est certain que pendant les années 1931-33, Nin, qui à cette époque était en dehors du POUM maintenait une correspondance amicale avec moi. Mais depuis les débuts de 1933, des divergences sur des questions essentielles ont provoqué la rupture totale entre nous. Tout au long de ces quatre dernières années nous n’avons plus échangé que des articles polémiques. Le POUM a exclu les trotskystes de ses rangs. Mais pour faciliter sa tâche, la Guépéou appelle trotskystes tous ceux qui s’opposent à la bureaucratie soviétique. Ce qui facilite la répression sanglante.

Malgré les divergences qui me séparent du POUM, je dois reconnaître que, dans la lutte que Nin portait contre la bureaucratie soviétique, la justice était complètement de son côté. Il s’efforçait de défendre l’indépendance du prolétariat espagnol contre les machinations bureaucratiques de la bande au pouvoir à Moscou. Il a refusé de collaborer avec la Guépéou pour ruiner les intérêts du prolétariat espagnol. C’est son seul crime. Et il l’a payé de sa vie.