Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

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Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Theodore Kaczynski
mathématicien, militant anarcho-écologiste et terroriste américain
Article mis en ligne le 14 octobre 2022
dernière modification le 7 octobre 2022

par siksatnam

Theodore (dit Ted) Kaczynski, surnommé « Unabomber », né le 22 mai 1942 à Chicago, dans l’Illinois (États-Unis), est un terroriste américain, mathématicien de formation, activiste anarcho-écologiste et néo-luddiste (1).

Il a fait l’objet de la chasse à l’homme la plus coûteuse de l’histoire du FBI, ayant aspiré, deux décennies durant, à devenir le « parfait tueur anonyme ». Il est en même temps l’auteur de plusieurs textes et ouvrages[2].

Il s’est battu, selon lui, contre les dangers inhérents à la direction prise par le progrès dans une société industrielle et une civilisation technologique, une société qui s’éloignerait de l’humanité et de la liberté humaine pour la majorité sinon pour la totalité de la population[3]. Après des études et une courte carrière de professeur de mathématiques, il décide de se retirer dans la nature, et convainc son frère de prendre la même direction. À la suite de la disparition d’un lieu naturel où il se rendait régulièrement, il s’engage dans une campagne d’envoi de colis piégés de manière artisanale à diverses personnes au prétexte qu’elles construisent ou défendent la société technologique. Cette campagne d’attentats dure dix-huit ans, faisant trois morts et 23 blessés avec 16 bombes envoyées. Il est finalement repéré et arrêté le 3 avril 1996, avant d’être condamné à la prison à perpétuité.

Avant que son identité ne soit connue, le FBI se réfère à lui comme UNABOM (« UNiversity and Airline BOMber »). Plusieurs variantes de ce surnom seront utilisées par les médias : Unabomer, Unabomber et UniBomer.

Jeunesse

Theodore John Kaczynski est le premier enfant de Theodore Richard Kaczynski, ouvrier dans une usine de saucisses, et de Wanda Theresa Kaczynski, née Dombek[4]. Ses parents appartiennent à la seconde génération d’une famille d’émigrés polonais[5].

À l’âge de neuf mois, il développe une grave allergie médicamenteuse, son corps étant recouvert d’urticaire. Il est placé en isolement dans un hôpital pendant huit mois. Séparé de ses parents et de son milieu, il développe alors une altération de la personnalité. La naissance de son frère David le 9 octobre 1949 le perturbe aussi[6],[7].

Élève surdoué, il entre à l’école en avance et saute deux classes si bien qu’il se retrouve marginalisé. Dans des résultats de test de quotient intellectuel à 10 ans[8], Kaczynski obtient le score de 167[9], probablement sur l’échelle de Cattell, qui est la plus utilisée aux États-Unis. Il semble cependant que cette information soit à prendre avec précaution, la passation du WAIS-R en 1996 estimant le QI total de Ted Kaczynski à 136 sur l’échelle de Wechsler[10].

Il entre à Harvard à 16 ans[11], obtient sa licence en mathématiques avec des résultats moyens. Ses colocataires et d’autres étudiants de Harvard ont décrit Kaczynski comme une personne très intelligente mais socialement réservée[12]. Il devient docteur en mathématiques à 25 ans à l’université du Michigan[13].

Au Michigan, Kaczynski s’est spécialisé dans l’analyse complexe, notamment dans la théorie des fonctions géométriques. Il a impressionné ses professeurs. Le professeur Peter Duren dit de Kaczynski : « C’était une personne inhabituelle. Il n’était pas comme les autres étudiants diplômés. Il avait la volonté de découvrir la vérité mathématique. » George Piranian, un autre de ses professeurs de mathématiques à Michigan, déclare : « Il ne suffit pas de dire qu’il était intelligent[14]. » Kaczynski obtient 1 F, 5 B et 12 A dans ses 18 cours à l’université. En 2006, il dit qu’il avait des souvenirs désagréables du Michigan et qu’il pensait que l’université avait des normes de notation peu élevées, comme en témoignent ses notes relativement élevées[15].

En 1964, il trouve une preuve du théorème de Wedderburn n’utilisant que des résultats de théorie des groupes finis[16],[17]. Dans les années 1960, Kaczynski serait l’un des étudiants qui aurait subi certaines des expériences de Murray à Harvard liées au projet MK-Ultra (expériences de psychologie sociale, recherches sur le LSD dans le cadre de manipulations mentales…)[18],[19],[20].

Il devient en 1967 professeur assistant en mathématiques à l’université de Californie à Berkeley dont le département de mathématiques est considéré comme le premier dans le pays. Introverti, plutôt que de se tourner vers la recherche, il démissionne en 1969 et retourne vivre chez ses parents[21].

En 1971, il part vivre dans le Montana, y achète une terre et construit une maisonnette[22]. Marqué par les travaux néo-luddites, il adopte une forme de survivalisme et mène une vie proche de l’érémitisme[23].

Attentats

Son premier colis piégé est envoyé à la fin du mois de mai 1978 au professeur Buckley Crist de l’université Northwestern. Le paquet est trouvé dans un parc de stationnement de l’université de l’Illinois à Chicago, avec, pour adresse de retour, celle du professeur Crist et adressé au professeur E. J. Smith de l’Institut polytechnique de Rensselaer dans l’État de New York. Le paquet est retourné à Crist. Pris de soupçons devant un paquet qu’il n’a jamais envoyé, il en informe la police du campus. Un policier, du nom de Terry Marker, ouvre le paquet, qui explose ; Marker n’a que des blessures légères.

L’attentat de 1978 est suivi par d’autres à l’encontre de compagnies aériennes, avec l’objectif de faire exploser des avions, notamment un Boeing 727-223 opérant le vol 444 d’American Airlines, le 15 novembre 1979. Au début, les bombes sont l’œuvre d’un amateur et causent peu de dommages.

La première conséquence grave survient en 1985, quand un étudiant diplômé de l’université de Californie à Berkeley perd quatre doigts et la vision d’un œil. La bombe était empaquetée avec l’inscription « FC » — à ce moment-là traduit par « Fuck Computers » — que l’on traduisit plus tard par « Freedom Club ». Le propriétaire d’un magasin d’informatique californien est tué par un clou et des éclats qu’il reçoit d’une bombe laissée sur sa place de stationnement en 1985. Une attaque similaire contre un magasin d’informatique a lieu à Salt Lake City (Utah), le 20 février 1987.

Après six années d’inactivité, Kaczynski frappe de nouveau en 1993, expédiant une bombe à David Gelernter, un professeur d’informatique de l’université Yale et développeur de Linda, un système de programmation coordonné[24]. La même année, une autre bombe vise le généticien Charles Epstein. Kaczynski écrit une lettre au New York Times revendiquant pour son « groupe anarchiste », appelé FC, la responsabilité des attaques.

En 1994, un publicitaire est tué par un autre colis piégé. Dans une lettre, Kaczynski justifie le meurtre en expliquant que le travail d’un publicitaire est le développement de techniques permettant la manipulation des gens. Suit le meurtre du président de l’Association de sylviculture de Californie, Gilbert Murray, en 1995.

Identification et arrestation

Au cours de son enquête pour identifier celui qu’il surnommait UNABOM (« UNiversity and Airline BOMber »), le FBI a notamment fait un rapprochement avec le roman L’Agent secret de Joseph Conrad qui aurait inspiré Kaczynski[25].

Le FBI va toutefois identifier Kaczynski à partir d’un tout autre indice. En 1995, il envoie des lettres à ses victimes et aux médias dans lesquelles il demande que son manifeste soit publié dans un journal réputé ou une grande revue. Il menace de continuer de tuer si sa demande n’est pas satisfaite. Le département de la Justice des États-Unis, le directeur du FBI Louis Freeh et le procureur général Janet Reno recommandent d’accéder à son souhait dans un souci de sécurité publique et dans l’espoir qu’un lecteur reconnaisse l’auteur du manifeste. The New York Times et The Washington Post publient son pamphlet le 19 septembre 1995[26],[27],[28],[29].

Linda Patrik, la belle-sœur de Kaczynski qui n’a jamais rencontré son beau-frère, avait déjà interpellé son mari David sur les similitudes des propos de Unabomber rapportés par la presse et ceux de Ted rapportés par la famille. Après la publication du manifeste et comparaison avec une lettre haineuse que Ted avait écrite à son frère par le passé, David est un peu plus convaincu par sa femme et ils décident de signaler au FBI ces ressemblances. Entre-temps David découvre chez sa mère une sorte de proto-manifeste de jeunesse de Ted, totalement convaincu il recontacte le FBI avec ce nouvel élément. Une équipe de linguistes détermine que les deux documents ont été écrits par une seule et même personne[30]. Le FBI place la cabane de Kaczynski, où il vit en ermite dans les bois de Lincoln du Montana, sous surveillance contrôlée. Sa maîtrise des explosifs rend son arrestation délicate. Aussi, le 3 avril 1996[31], des centaines d’agents du FBI se positionnent autour de sa cabane. Ils utilisent la ruse en faisant appel à un garde-forestier pour l’attirer dehors. Les autorités découvrent dans la cabane tout le matériel servant à fabriquer des explosifs, la bombe numéro 17, prête à être envoyée, et 40 000 pages de notes manuscrites sur la fabrication d’engins explosifs[32].

Procès et emprisonnement

Au cours du procès, ses avocats plaident sans succès la démence, un expert psychiatre ayant diagnostiqué une schizophrénie paranoïde, mais jugeant l’accusé responsable de ses actes[33]. Kaczynski est condamné le 4 mai 1998 à la prison à perpétuité sans possibilité de liberté conditionnelle, à payer 15 millions de dollars à ses victimes et est enfermé à l’ADX Florence, dans le Colorado, une prison de très haute sécurité dite Supermax[34].