La CGT et SUD s’indignent de l’entrée, pour la première fois dans l’histoire de l’Agence, d’un membre de l’extrême droite au sein d’un de ses organes de gouvernance.
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre vendredi dernier : la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale a désigné le député RN Bruno Bilde pour siéger au Conseil supérieur de l’AFP.
Cette institution est chargée de “veiller au respect des obligations” de l’Agence, parmi lesquelles figurent la production de la fameuse “information exacte, impartiale et digne de confiance” qui fait notre fierté. Y figure également, pour rappel, la protection contre le contrôle “d’un groupement idéologique, politique ou économique”.
L’arrivée prochaine de M. Bilde en son sein a causé l’effroi dans notre rédaction. D’abord parce que l’AFP a été fondée en 1944 par des résistants sur les ruines d’un organe collaborationniste. Que l’extrême droite y mette un pied est une régression sans précédent. Ensuite parce que ce n’est pas n’importe quelle personnalité d’extrême droite qui a été nommée. Depuis dix ans, Bruno Bilde s’est illustré à de nombreuses reprises par ses tentatives d’intimidation et ses méthodes de harcèlement de journalistes – dont certains à l’Agence ont fait les frais – et d’adversaires politiques.
L’arrivée prochaine de M. Bilde en son sein a causé l’effroi dans notre rédaction.
D’abord parce que l’AFP a été fondée en 1944 par des résistants sur les ruines d’un organe collaborationniste. Que l’extrême droite y mette un pied est une régression sans précédent.
Ensuite parce que ce n’est pas n’importe quelle personnalité d’extrême droite qui a été nommée. Depuis dix ans, Bruno Bilde s’est illustré à de nombreuses reprises par ses tentatives d’intimidation et ses méthodes de harcèlement de journalistes – dont certains à l’Agence ont fait les frais – et d’adversaires politiques.
Lorsqu’il était premier adjoint au maire d’Hénin-Beaumont, il s’est ainsi battu pour faire taire toute voix critique, en commençant par exemple par museler toute prise de parole de l’opposition – systématiquement dénigrée – en conseil municipal.
Qu’un des lieutenants de Marine Le Pen puisse avoir voix au chapitre pour juger l’impartialité de l’information délivrée par l’Agence, est terrifiant.
Qu’il n’ait pas de réel pouvoir, comme cela a pu être affirmé pour justifier cette désignation, ne nous rassure en aucun cas. En ayant un pied dans l’Agence, le RN pourra réclamer et obtenir des informations internes, et ainsi fourbir ses armes pour nous déstabiliser à sa guise. On connaît leur volonté systématique d’empêcher tout travail journalistique qui les dérange, à travers des procès-bâillons régulièrement intentés à l’AFP comme à d’autres.
Et que M. Bilde ne se soit pas encore illustré négativement à ce poste n’est pas non plus un argument. Le loup est dans la bergerie et ce ne sera jamais acceptable. Se comporterait-il en agneau que rien n’y changerait ; au contraire, l’extrême droite poursuivrait ainsi, dans nos propres murs, sa stratégie de normalisation.
Bruno Bilde à l’AFP, c’est pile ils gagnent, face on perd.
Paris, le 8 octobre 2024.
https://snjcgt.fr/2024/10/08/le-rn-entre-a-lafp-cest-revoltant
SNJ : Halte aux nominations politiques dans les médias
Un cap vient d’être franchi avec l’arrivée du député RN Bruno Bilde au conseil supérieur de l’Agence France Presse (AFP).
Certains pourront arguer d’une nomination purement symbolique, au prorata de la représentation parlementaire, dans un organe au pouvoir limité.
Reste que la désignation d’un élu d’extrême droite, dont le parti attaque l’AFP de manière récurrente, envoie un signal très négatif. Et ce, d’autant plus que cet élu est lui-même connu pour les méthodes d’intimidation et de chantage vis-à-vis des journalistes et des médias qu’il déploie depuis dix ans.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, dénonce cet état de fait et demeurera extrêmement vigilant quant aux propos tenus par le député dans cette instance.
Le SNJ estime qu’il est plus que temps de revoir ce système de « tutelle » consistant à nommer des personnalités politiques dans les instances de différents médias (audiovisuel public et AFP notamment).
Tout comme pour l’Arcom dont nous dénonçons le mode de nomination de ses membres, la tutelle du politique doit cesser.
C’est une question d’indépendance.
Paris
Jeudi 10 octobre 2024
https://www.snj.fr/halte-aux-nominations-politiques-dans-les-medias/2261