Permettez-moi de vous présenter toutes mes excuses suite à mon attitude indigne de la semaine dernière, tandis que je renonçais lâchement à dézinguer Gérard Depardieu, son exil fiscal et son renoncement à contribuer à la solidarité nationale, ne me donnant pas seulement la peine de prononcer les mots
social-traitre,
expropriation,
indignité nationale
ou encore préemption des avoirs…
La tête dans le sable, façon autruche, j’abandonnais par la même l’idée d’établir un contraire entre Mammouth le prolétaire, intervenant dans le film éponyme, qui part à la conquête de ses droits à la retraite après une vie de dur labeur, et Depardieu le parvenu alcoolique riche à millions, qui lui, refuse d’apporter sa contribution à la cohésion nationale, pour choisir de rentrer dans la catégorie honnie des Johnny Hallyday infréquentables…
Je me suis trouvé qui plus est des excuses, arguant de la magie de noël pour justifier ma conduite… Les tourments liés à ce comportement inqualifiable me poursuivent depuis plusieurs jours, si bien qu’il m’est, sans que je m’en plaigne, notez bien, il ne manquerait plus que ça, très pénible de me présenter ce soir devant les auditeurs, dont je crains le jugement sévère…
Mais comme on est faible…
En signe de repentance, j’ai choisi en premier lieu de renoncer à cinq secondes de mon temps de parole… Top…
Et 5… C’est peu, mais c’est bien le moins… J’espère que quant à toi, auditeur de radio Béton, je n’ose t’appeler ami, vu les circonstances tragiques, tu sauras comprendre ma détresse et mon désarroi… Oh, je ne demande pas ton pardon, mais juste ton indifférence polie, et t’appelle solennellement à boycotter dorénavant ma chronique, ce ramassis de déchet intellectuel prémâché autant que décérébrant… Pour ce faire, je t’invite à te prémunir de mes propos ineptes via le bouton « volume moins » que tu trouveras sur la façade de ton poste émetteur…
Voilà, il semblerait que j’aie fait le vide, que plus personne ne m’écoute… Il n’en demeure pas moins que j’ai failli. Et en ce sens, le récent courrier que l’administration fiscale, poétiquement intitulé « appel à règlement de votre taxe d’habitation 2012 » fait figure pour moi de sorte d’embryon de début de rédemption…
Comptez que je vais me rendre au siège des impôts sur les genoux, que je vais me les écorcher dans les grandes largeurs, tout en maugréant au long du trajet des « J’encule Depardieu » de bon aloi… Tiens… Et je prendrais par la rocade, ça me rallongera…
JC.P