Ci dessous les articles consacré à la manif d’hier par la "Nouvelle République" du 7 juin 2013.
Haro sur les " fachos "
La mort à Saint-Lazare du jeune antifasciste crispe l’extrême-droite radicale tourangelle, Vox Populi, en recherche de dédiabolisation. Le FN fait profil bas.
Sur la mort du jeune antifasciste à Paris, hier, le maître à penser de Vox Populi Turone ne fait que ce seul commentaire, auprès de la NR : « C’est triste. » Cette mort violente relance le débat sur l’extrême-droite radicale en France. L’Indre-et-Loire n’y échappe pas.
Dans ce milieu-là, en Touraine, Vox Populi impose son tempo depuis cinq ans. A sa tête, Pierre-Louis Mériguet, « militant depuis son adolescence, ancien skinhead imprégné de cette culture », et aimable commerçant sur la place de Tours, comme le décrivent les antifascistes locaux qui lui collent aux basques. « Il se donne une image plus correcte, plus respectable car il a envie de peser dans la vie de la commune », dit-on de source policière.
Mériguet, ex-Louis Dubois, agit donc à visage découvert. Il a une vraie autorité sur son association d’une petite centaine de militants et sympathisants, « qui n’est pas un groupuscule » insiste-t-il. Les « enracinés » tourangeaux, comme ils se nomment, rassembleraient des Loups Turons (groupe affinitaire néo-nazi), des « jeunes apprentis fachos », des jeunes du FN, des ex-supporters ultras du TFC, des « cathos traditionalistes » et des proches du Bloc identitaire qui n’a pas pignon sur rue en Touraine.
A Tours, ce petit monde navigue en eaux très troubles. Il organise des « marches de la fierté », des retraites aux flambeaux. Et se targue d’être le seul, en France, à ériger un mur de contestation chaque mois de mai contre la gay-pride régionale : ils étaient une cinquantaine, il y a quinze jours, tenus à distance par un solide cordon de CRS. Le 7 mai dernier, des militants de Vox Populi ont fait le coup de poing avec des jeunes communistes : cela aurait pu mal tourner, comme à Saint-Lazare hier.
Vox Populi donne de la voix sans retenue ni complexe sur les réseaux sociaux : blog, vidéos, page Facebook, twitter, compte Youtube pour ses concerts… Insultes racistes et symboles SS y volent bas. Et l’association se réunit dans différents bars du Vieux Tours pour comploter. Avec le mariage homo, la construction de la mosquée ou la Femme Loire, Vox ne chôme pas ! « On n’est pas là pour tourner en rond sous des pancartes écrites au feutre crado. On joue un rôle d’aiguillon », argumentait récemment Mériguet, « éveilleur de consciences » en chef qui veut être sur la liste FN aux municipales 2014. Les contacts entre Vox populi et le FN sont évidents et assumés mais, hier, Gilles Godefroy, tête de liste du Front à Tours, bottait en touche : « Il n’y a aucun accord entre nous. »
Olivier Pouvreau
"L’agression dont a été victime Clément Méric à Paris a soulevé une forte émotion parmi les militants tourangeaux.
L’agression dont a été victime le jeune militant à Paris a fait descendre dans la rue, hier en fin de journée, plus de 300 manifestants issus de diverses organisations : Sud Solidaires, PCF, CGT, Lutte ouvrière, le NPA, le Parti de gauche… La colère était d’autant plus grande que les militants tourangeaux ont l’impression de dénoncer le danger des groupuscules d’extrême droite depuis des années. « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos », scandaient les manifestants en détournant ainsi un slogan habituel des extrémistes locaux de Vox Populi. Le cortège a défilé depuis la place Jean-Jaurès jusqu’à la préfecture en passant par la rue Nationale. Devant les grilles de la préfecture, les militants – sous le coup de l’émotion du décès du jeune Clément Méric – se sont rassemblés en hommage au jeune homme. « Ces groupuscules, commentait Éric Sionneau de Sud Solidaires, se sentent légitimés depuis les manifs contre le mariage pour tous et aussi par le discours de la droite classique. Ici, à Tours, Vox Populi a récemment agressé des militants* politiques. Il faut se mobiliser pour les empêcher de nuire. »
Au nom du Parti communiste, François Lemarié demandait « la dissolution de ces groupuscules connus de la justice ».
Une délégation a ensuite été reçue à la préfecture pour exprimer officiellement l’émotion et la colère des militants.
Une enquête est en cours sur ces faits au commissariat.
C.D. "
Même chez les bidasses ont denonce le meurtre fasciste :