Dix jours après l’assassinat du rappeur grec Pavlos Fyssas, connu sous le nom de scène Killah P, tué par un militant néonazi affilié à Aube dorée, la police grecque a porté samedi matin un coup d’arrêt à ce mouvement.
Le dirigeant d’Aube dorée, Nikos Michaloliakos, 56 ans, a été arrêté par la police antiterroriste grecque, alors qu’une opération plus vaste était en cours : trois élus et dix responsables ont déjà été interpelés, et 30 autres mandats d’arrêt ont été lancés contre des membres de ce parti néonazi par la Cour suprême grecque. Aube dorée est accusé d’être une « organisation criminelle ».
Il y a trois jours, la presse grecque rapportait que la Cour suprême grecque avait décidé de lancer une enquête sur les liens entre les réservistes de l’armée et le parti Aube dorée (deux généraux ont démissionné cette semaine), et de procéder à l’examen d’écoutes téléphoniques effectuées par l’EYP, les services secrets grecs.
Le quotidien Eleftherotypia, cité par le site Presseurop, expliquait que l’EYP surveillait Aube dorée depuis plusieurs mois lorsque le rappeur de gauche a été assassiné. Selon le quotidien, le relevé des écoutes pourrait démontrer que le meurtrier a reçu l’ordre d’assassiner Pavlos Fyssas, et que l’auteur du coup de téléphone pourrait être un député d’Aube dorée.
Le parti néonazi a réagi en appelant par SMS ses partisans à se retrouver devant les locaux du parti :
« Nous demandons à tout le monde de soutenir notre lutte morale et juste contre le système corrompu. Tout le monde devant nos bureaux ! »
Un rassemblement de quelque 200 partisans d’Aube dorée était signalé en fin de matinée devant le siège de la police où sont détenus les dirigeants du mouvement.
Pierre Haski | Cofondateur Rue89