Une fois de plus, les fascistes islamistes ont tué en France - comme ils le font partout où ils sévissent - et de nouveau, on a pu noter la faiblesse des réactions et des positions prises par certains camarades et même constater leur aveuglement par rapport au fait brut.
Pourtant un chat est un chat !
Il y a des victimes et des assassins !
Mais dans de nombreux commentaires qu’on peut lire, le charabia utilisé finit par dissoudre la réalité des faits jusqu’à faire disparaître ceux et celles qui ont été massacrés.
La question palestinienne devient la question juive
Depuis quelques années, des enfants et des adultes sont assassinés parce que juifs. Malheureusement ces crimes ne semblaient pas émouvoir, ni même être perçus comme racistes. Il a fallu qu’ils soient associés avec ceux perpétrés contre Charlie Hebdo pour provoquer l’indignation générale. Comment des jeunes sont-ils devenus des assassins aussi déterminés et sans la moindre pitié ?
Quelle trajectoire et quel parcours ont-ils suivis pour en venir à tuer de sang-froid des enfants et des hommes ? Certains parlent d’endoctrinement ou de lavage de cerveau, ce qui serait encore une façon de les excuser.
Si depuis toujours en France nous connaissons le racisme en général, et celui anti-arabe en particulier, - que nous n’avons pas été les derniers à combattre -, beaucoup d’entre nous, n’ont pas vu depuis des années la montée « en silence » de l’antisémitisme, notamment, dans les quartiers dits difficiles, mais pas uniquement. Un racisme qui s’est développé parallèlement au conflit israélien-palestinien mais sans, là aussi, en être la seule source.
Ce que nous pouvons constater c’est que les Français de confession juive se voient communautarisés et responsabilisés collectivement de la politique israélienne envers les Palestiniens. Ce sentiment associé à d’autres opinions caricaturales du genre lobby et argent est hélas diffusé et repris au sein d’une partie de la jeunesse qui se revendique musulmane. Pire, de préjugé imbécile, ce point de vue est devenu une position politique, que certains, saisis par la fureur, ont traduit en actes criminels. Avec les islamistes de ce type, la question palestinienne est devenue la question juive au sens nazi, c’est-à-dire la volonté clairement affichée d’éliminer les juifs, comme l’ont illustré horriblement les Mérah et autres sinistres illuminés.
Comment ne pas voir que ces assassinats sont de fait, et aux dépens de personnes de chair, des actes antisémites.
Hier, nos anciens avaient compris que l’affaire Dreyfus ne se réduisait pas à la seule injustice judiciaire mais qu’était devenue celle de l’antisémitisme, et comme telle, qu’il fallait s’y opposer fermement. Ils s’engagèrent majoritairement et de façon décisive du côté dreyfusard. Bien plus que d’avoir été historiquement du bon côté, ils avaient pris la seule position juste. Pour ce faire, la lucidité était nécessaire mais s’accompagnait et appelait d’autres vertus comme le courage.
L’islamophobie, la manipulation des mots
Aujourd’hui, on voudrait nous faire croire que le terrain est glissant. Il peut le devenir si nous reprenons à notre compte des arguments qui le favorisent. Par exemple, le terme islamophobie - que même des libertaires utilisent - participe de cet égarement, pour ne pas dire plus.
C’est donc avec effarement et consternation que j’ai lu le manifeste : « Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie ! » (http://www.bboykonsian.com/Libertai...).
Ce texte défend principalement la thèse que l’islamophobie est une forme de racisme. Les signataires reprennent donc à leur compte les arguments les plus souvent avancés par les islamistes eux-mêmes.
Que des libertaires en viennent à s’aligner sur ces mêmes arguments démontre que leur lucidité critique est en berne.
De nouveau, comme hier avec les négationnistes, nous retrouvons chez certains camarades une même impossibilité de comprendre les arrière-pensées de certains. Mais déjà, lors de la parution du livre « L’impasse islamique » de Hamid Zanaz (Les Editions libertaires, 2009), on avait pu constater la position faiblarde de nombreux libertaires pour qui la critique de l’islam semble impossible, sinon taboue.
A les lire, l’islamophobie serait un habit neuf du racisme dans la mesure où il viserait non pas une religion mais une communauté consubstantiellement associée à celle-ci. Tant pis pour ceux qui en sont exclus ! Que tous les Arabes ne soient pas des musulmans ni des islamistes ni même des croyants est sans doute une subtilité trop grande pour nos camarades ! Que dire aussi des peuples africains ou asiatiques dont les croyances sont multiples et ne forment pas non plus une seule communauté identitaire.
L’opium des peuples
Par ailleurs, il semble acquis pour certains de ces camarades que l’islam serait une religion des opprimés et que, par conséquent, l’attaquer reviendrait à cautionner les oppresseurs. Là encore, nous sommes surpris par ces camarades qui d’habitude ne jurent que par une grille marxiste de la lutte des classes mais qui pour l’occasion oublient de l’appliquer.
La religion est l’opium du peuple, cette formule ne vaudrait pas pour l’islam. Pour d’autres c’est le judaïsme qui ne l’est pas. Elle ne serait en définitive l’apanage que du seul christianisme. Pourtant à l’heure actuelle, nous retrouvons ces religions au cœur de nombreux conflits et en partie, responsables de leur non résolution. Pensons à la Palestine où les fous de Dieu font la loi en prétextant que cette terre est sacrée et qu’ils en sont les héritiers.
Ce parti pris de ne pas considérer la dimension religieuse comme une force autonome et opérante qui génère des codes et des valeurs empêche nos camarades de voir dans la société en mouvement certaines tendances à l’œuvre, et donc à sous-estimer leur impact d’abord dans la vie quotidienne, et ensuite au niveau du politique. Aujourd’hui, les religions dans leur version intégriste se déploient dans le tissu social comme des idéologies agissantes. Il faut être aveugle ou céder à des analyses non opératoires comme le marxisme vulgaire pour ne pas le constater. Ce que sous-estiment et ne veulent pas voir nos camarades, c’est la dynamique actuelle de l’islam militant. Un prosélytisme très actif qui parfois s’exerce par une pression allant jusqu’à la menace mais peut-être nos camarades sont-ils loin des cités et quartiers que l’on dit difficiles… Cette recrudescence militante ne doit rien à une intervention étrangère, même si parfois il existe des aides financières, notamment pour la construction de mosquées ou indirectement dans l’investissement social.
Lorsqu’on prend le métro à Paris de très bonne heure, on voit des travailleurs immigrés - ceux qui embauchent dès 6 heures du matin, souvent pour nettoyer les entreprises -, et ce qu’ils lisent ou récitent plutôt, ce ne sont pas des brochures révolutionnaires ni même des poèmes mais bien le Coran ! Plus récemment, j’ai aussi vu des femmes le lire. Ce qui est incontestablement nouveau.
Nulle intention de notre part de faire une caricature de l’islam ni d’ailleurs de l’expliquer d’une manière savante, mais de l’observer, ici et maintenant, dans ses débordements, ceux-là même qui se laissent voir. Non pas comme « autre » dans son aspect culturel qui nous dérangerait comme certaines traditions, mais lorsqu’il s’attaque à des valeurs libératrices et universelles, ou même à celles de la République avec les faiblesses qu’on lui connaît, mais qui permet à un espace public laïque de maintenir à distance toutes les religions qui auraient la prétention de l’occuper.
Précisons toutefois que nous faisons une différence entre islam et islamisme. Entre ces deux termes, l’écart qui les sépare, on pourrait l’identifier à un activisme idéologique qui est justement ce qui nous interpelle quand il s’implante dans le tissu social.
Cette dynamique se fonde sur des conversions enthousiastes, des engouements soudains, des entraînements collectifs et des mimétismes parfois alimentés par un repli communautaire. Encore une fois, le dire ce n’est pas dénoncer ni stigmatiser collectivement une population, mais c’est voir sans idéalisme ni grille de lecture le monde tel qu’il est.
Le fondamentalisme n’est pas conciliable avec notre idéal
Il y a plus d’une vingtaine d’année, dans un bus j’ai entendu un groupe de jeunes dégueuler leur haine par un « mort aux juifs ! » Hélas, ce genre de paroles n’avait rien de nouveau… Ce qui pouvait l’être, c’est qu’il était professé à l’intérieur d’un bus, donc dans un espace public.
Comment aujourd’hui, après ce qui s’est passé avec Merah, peut-on s’entêter à minimiser des faits que chacun d’entre nous peut parfois entendre ou voir ? Pour nous, ce ne sont pas des indicateurs anecdotiques, mais des révélateurs d’un islam certes minoritaire et fort éloigné de la majorité des musulmans, mais qui se diffuse imperceptiblement… On entend souvent dire que l’islam ce n’est pas ça. Bien sûr que non, mais aujourd’hui pour certains c’est aussi ça.
Même si cet islam est complétement dévoyé et fortement défiguré, que gagnons-nous à nier son emprise sur certains ?
Aujourd’hui, et particulièrement en Europe, dans les quartiers dits difficiles, les facs, les prisons ou sur internet, l’adhésion à l’islam peut se faire pour certains sur un mode séparatiste qui favorise un repli communautaire. Dans leur zèle, ces nouveaux convertis se sentent en guerre contre l’Occident pris en bloc, sans distinction, opposés fondamentalement aux valeurs dites occidentales, qu’ils repoussent comme sataniques, dangereuses et surtout corruptrices. Ce sentiment peut conduire certains au djihad, et jusqu’au martyr. On les retrouve partout, hier en Afghanistan aujourd’hui en Syrie, comme volontaires, combattants islamistes sans nationalités.
L’actualité spectaculaire est saturée par leurs agissements au grand plaisir des puissants de ce monde qui ont trouvé un nouvel ennemi vers qui détourner l’attention. L’islam est multiple dans sa manière d’être pratiqué et vécu. Il y a ceux qui choisissent le retrait et d’autres plus interventionnistes, c’est pourquoi nous évitons d’en voir un seul.
Entre fondamentalistes, frères musulmans, salafistes, wahhabites et kharidjites, sans parler de la division principale entre sunnites et chiites ou encore du soufisme, pas facile pour la plupart d’entre nous de connaître les différences essentielles entre ces courants.
De même entre un simple croyant et celui qui prône la charia, nous ne sommes pas confrontés à la même pratique de l’islam. Pour certains musulmans, le Coran est une réponse à tout et une « constitution perpétuelle » agissant déjà hier comme elle le fait aujourd’hui, et le fera aussi demain.
L’islam fondamentaliste n’est pas conciliable avec notre temps historique, qu’à sa façon il voudrait abolir ou dissoudre dans un retour à une origine supposée et éternelle. Pour autant, comme pour d’autres fanatiques religieux ou pas, les islamistes savent s’accommoder de la réalité et faire avec. Les islamistes ne sont pas des révolutionnaires ni encore moins des anticapitalistes. Ils s’accommodent très bien des affaires pécuniaires et banquières comme le démontre leur gestion des territoires qu’ils contrôlent.
L’ambition politique de l’islam
En revanche, nous pensons que l’islam, historiquement et dès son origine, est éminemment politique par sa volonté de conquête à la pointe du sabre, de la cité ou de territoires nouveaux. Sa nature est foncièrement éloignée d’une posture quiétiste. Le privé lui est trop étroit.
Pour autant, nous ne voulons pas nous polariser sur l’islam seul. C’est contre toutes les religions que nous adressons notre critique surtout lorsqu’elles se changent en intégrisme ! A l’heure actuelle, qui pourrait faire semblant de ne pas voir que l’islam occupe le terrain d’une manière aussi visible et prépondérante ?
Ce combat n’a rien de dépassé, ne relève pas d’un anticléricalisme primaire et reste actuel. Quel genre de libertaires sont-ils, ceux qui cherchent à désarmer cette nécessaire démystification ?
Oui, nous persistons à dénoncer et à combattre la religion, non pas spécifiquement ni en spécialiste, mais lucidement et en rapport avec son déploiement dans la cité et l’acuité de ses menaces… La foi individuelle tant qu’elle reste dans la sphère du privé nous laisse indifférents et relève effectivement de la liberté individuelle. Face à une persécution délibérée des croyants, les libertaires devraient s’opposer à toutes les mesures liberticides qui les viseraient.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui, c’est même le contraire, avec des religions nettement offensives qui ne se contentent pas de conquérir des âmes, mais veulent légiférer dans la cité avec pour les fondamentalistes islamistes la volonté d’imposer la charia. Sans hurler avec les loups en désignant excessivement un nouvel ennemi intérieur, nous devons tenter d’être des observateurs lucides de notre monde, celui-là même où nous vivons. Celui-ci n’est pas uniquement parcouru par la lutte des classes, d’autres fractures le traversent et l’orientent comme c’est le cas avec des mouvements religieux.
Sur ce point, en reprenant les arguments islamistes, nos camarades démontrent leur incapacité à prendre en compte la dynamique militante et prosélyte de l’islam dans sa version fondamentaliste. Cette dernière pourtant peut se repérer à travers des réseaux multiples, associatifs et culturels dont l’activité au quotidien s’installe durablement - y compris pour certains de ces « ayatollahs » - en exerçant des pressions comme le fait d’interpeller les femmes qui travaillent, qui selon eux, montrent une trop grande liberté de mœurs.
Alors pourquoi une telle mansuétude et indulgence de la part de nos camarades ? Nous aimerions comprendre pourquoi ce soudain respect pour cette seule religion… au moment même où des hommes et surtout des femmes sont si cruellement opprimées jusqu’à en mourir ! Doit-on y déceler une forme de contrition, un repentir inconscient ?
En quoi la critique de l’islam fait de nous des apologistes de l’Occident ou le soutien d’une politique impériale vis-à-vis des pays arabes ? C’est ce genre de raccourci qu’on appliquait à nos anciens lorsqu’ils critiquaient l’URSS.
Nous savons pourtant que ce type d’argument empêche toute critique, embrume puis embaume la pensée. Il y a quelque chose d’étrange dans ce soutien passif, non revendiqué comme tel, mais qui le devient, dans la mesure où l’on s’abstient du recul nécessaire pour observer l’islam réel et en actes.
D’aveugles porteurs de valises
Quelle sorte de libertaires sont-ils ceux qui se montrent plus offusqués - même si parfois la critique est méritée - par Charlie Hebdo, Michel Onfray ou par Caroline Fourest que par l’assassinat d’enfants juifs par Merah ?
Bien sûr, je ne dis pas que ces camarades sont indifférents, mais je constate que les méfaits de Merah ou d’autres tueurs racistes n’ont pas suscité autant d’indignations ni de papiers dans nos journaux ou sur les sites du mouvement. Pourtant ces enfants ont été assassinés parce que juifs.
Cette abomination est pourtant, on le sait, louée par certains jeunes de cités qui font de ce sinistre Merah, un héros.
Bien sûr, et heureusement, les Merah, les Kouachi et les Coulibaly ne sont pas légions. Pourtant, nos camarades devraient se rappeler que par le passé il y a déjà eu des individus dont le parcours était semblable. Rappelons-nous de Khaled Kelkal, ou d’autres encore, dont la dérive terroriste et souvent meurtrière exerce une influence néfaste jusqu’à susciter d’autres vocations…
Une explication uniquement sociologique me semble nettement insuffisante pour comprendre leur histoire, même si des similitudes peuvent exister comme les problèmes d’identité, la délinquance ou la prison dont on connaît trop bien les effets destructeurs. Il est difficile, sinon impossible, de trouver le moment du basculement qui conduit ces jeunes à tirer dans le tas, mais j’ai du mal à ne responsabiliser que le capital, l’Amérique et autres grands Satans dans les tueries d’enfants juifs.
Bien sûr, nous ne devons pas accuser tous les musulmans d’être potentiellement des fascistes islamistes ou des réactionnaires fondamentalistes. En revanche, nous devons clamer sans ambiguïté que l’islamisme radical est un fascisme, et comme tel, nous devons le combattre publiquement, avec la rigueur d’une pensée qui ne cède pas au « tiers-mondisme » réchauffé que certains nous proposent. Ce n’est pas à nous d’être des idiots utiles ni des porteurs de valise pour un islam de France ou d’ailleurs. Si nous utilisons le terme de fascisme, nous le faisons par comparaison au niveau de la brutalité exercée, mais aussi en rapport au totalitarisme que l’islamisme imposerait immanquablement dans sa volonté de régir toute la vie humaine selon la charia. D’ailleurs, celui-ci ne cache nullement ses intentions réactionnaires et liberticides.
Ne pas sanctuariser les religions
Enfin, soyons clairs, il ne s’agit pas de notre part de nous polariser sur l’islam seul mais bien de combattre l’oppression sous toutes les formes par lesquelles elle exerce son emprise. Comme la religion demeure aujourd’hui encore une force d’inertie et de contrôle foncièrement négative, nous revendiquons pleinement le droit au mouvement libertaire de ne pas être islamophile, ni de craindre d’être catalogué comme islamophobe.
En critiquant l’islam nous ne cédons pas au racisme ni ne visons une population particulière.
Si nous avalons les arguments de nos camarades comme de tous ceux qui aujourd’hui pointent l’islamophobie comme un racisme, alors il adviendra que la critique de l’islam sera impossible. Pire, cette religion deviendra quasi intouchable et bénéficiera ainsi d’un statut de « sacré ». Certains de ces zélateurs veulent d’ailleurs instituer le délit de blasphème pour poursuivre plus facilement les « incroyants ». Aspirant à légiférer la société selon le Coran littéralement, ils sont semblablement aux fascistes, prêts à imposer de façon totalitaire leurs règles, et gare à ceux qui ne seraient pas de leur avis. Pour le faire, ils n’attendent pas nécessairement d’être aux commandes d’un pays comme en Iran.
L’islamophobie est sans aucun doute, comme l’antisionisme, un terme qui peut couvrir une opinion moins avouable. Incontestablement, certaines personnes foncièrement racistes peuvent s’y reconnaître et l’employer dans ce sens ! Mais pour autant, comme avec le sionisme, ne pas être un partisan inconditionnel de ce nationalisme étatique ne fait pas de nous et automatiquement des antisémites comme cherchent à le faire accroire les partisans de l’Etat d’Israël.
Les islamistes font pareil avec l’islam, en essayant de faire accréditer le fait que cette religion est identitaire et communautaire et donc qu’il est forcément sacrilège et finalement raciste de la critiquer.
Dénoncer les débordements de l’islam, ce n’est pas s’attaquer à une communauté en particulier ni aux immigrés en général. C’est affronter clairement l’oppression ici et maintenant, comme les libertaires l’ont toujours fait. Bien que dans ce climat délétère, il ne semble pas toujours facile de défendre nos positions, nous avons tout à perdre de ne pas le faire. Seule la lucidité nous éclaire. Camarades, ne soyez pas plus royalistes que le roi ni plus islamistes que les musulmans. Par ailleurs, ce n’est pas parce que la droite et l’extrême-droite font de l’anti-islam leur fonds de commerce, que nous devons cesser de dénoncer ce qui doit l’être…
La laïcité dévoyée
C’est en qualité de libertaires que nous réaffirmons notre opposition à l’islam, ainsi qu’à toutes les religions, qui jusqu’à aujourd’hui n’ont jamais démontré leur bienveillance à l’égard de l’humanité. Ni plus ni moins d’opposition à l’une ou à une autre religion.
Après les tueries de Vincennes et de Charlie Hebdo, on nous propose avec insistance et apaisement dans le sens du poil une laïcité au rabais plutôt favorable aux religions. Cette interprétation est une sacrée opportunité que les religieux de tout poil ont compris et s’empressent de défendre. Car elle peut se comprendre comme un rempart contre toute remise en question de l’idée religieuse et peut devenir une arme contre l’athéisme ou même la moindre pensée libre.
En attendant une révolution sociale qui ne vient pas, combattre pour la laïcité ne semble pas dépassé comme certains camarades le prétendent. Nous devons le faire fermement sur des positions qui excluent la gestion de l’espace public et de la cité par le religieux. C’est à cette condition et au minima que le « vivre ensemble » est possible et que la gangrène du communautarisme religieux ne s’installera pas dans les rapports sociaux.
Dans ce contexte, nous devons rester d’indécrottables incroyants pour qui le monde ne se réduit pas à des paroles sacrées ni à un mode de vie consacré par des lois prescrites par la Bible, le Coran ou la Torah. Nous sommes du côté de la vie qui offre chaque jour des possibles et que toutes les religions voudraient définitivement enserrer.
Nous ne demandons à personne d’abjurer sa foi, chacun-e peut croire ce qu’il veut. En revanche, nous prenons le droit d’être incroyants, de ne pas plaire aux culs bénis et serrés, de vivre sans Dieu en toute quiétude.
Ce droit n’est pas négociable.
Nous n’avons pas à nous excuser de vivre selon nos désirs, de manger et de boire ce qui nous plaît ! Il est important de le rappeler.
Les mots ont fort heureusement une définition, mais leur usage parfois ambivalent dans un sens ou un autre peut être très politique. Les libertaires ont toujours été là pour combattre le racisme, ils continueront à le faire sans concessions mais avec cohérence et lucidité.
P-V
Texte corrigé et débattu, écrit en 2013 et repris en 2015