Au moment où l’on parle du renforcement des mesures de sécurité dans les gares et du rôle de la police ferroviaire, cet article qui parait dans le numéro de septembre du journal "Demain Le Grand Soir - La Chronique" est le bienvenu...
La Sûreté ferroviaire ou Surveillance générale (Suge) est la police de la SNCF. Sa "mission" est de protéger, assister et sécuriser tant les voyageurs que le personnel et les biens sur l’ensemble du réseau SNCF. Elle emploie, en 2015, 2831 agents. C’est le pendant de la GPSR (police de la RATP) dont les malabars jouent les gros bras dans le métro parisien.
Cette police parallèle est tout à fait officielle et historiquement présente à la SNCF depuis le début de l’entreprise. Ses agents sont assermentés, agréés au relevé d’identité (avec une compétence nationale) et détenteurs d’une autorisation du port d’arme. Ils peuvent procéder au menottage et à l’utilisation d’entraves physiques sur les auteurs de crimes et délits ainsi que de réaliser des palpations sommaires de sécurité. Ils sont équipés de : Revolver Ruger SP 101 en .38 Spécial (ancienne arme de la police nationale en dotation à la Suge depuis 1989), Pistolet Beretta 85 FS 7,65 mm, bâton de protection à poignée latérale (Tonfa), bâton de protection télescopique (matraque télescopique), gazeuse lacrymogène 300ml, videuse lacrymogène (dite dispersante) et videuse lacrymogène (dite dispersante).
Précédés de pratiques antisyndicales dans les décennies passées, la SNCF s’est efforcée d’en aplanir le traits ces dernières années. Visiblement, "l’aplanissement" relève d’un caractère inquiétant. Prenons les exemples récents qui suivent :
– Mercredi 16 juillet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a donné raison à un usager, frappé en 2004 lors d’un simple contrôle, qui l’oblige depuis à vivre dans un fauteuil. La Cour a condamné la France pour « traitements inhumains ou dégradants ».
– De plus, cet hiver, c’est le Défenseur des droits, dans une délibération passée assez inaperçue, qui confirmait les informations de Mediapart concernant des agents de Montpellier ayant envoyé des SMS racistes, diffusé des chants néonazis et maltraité des usagers d’origine maghrébine en toute impunité. En effet, en janvier 2014, le journal qui s’était procuré des rapports internes à la SNCF, avait rapporté des actes qualifiés par les services mêmes de l’entreprise publique comme « gravement contraires à l’éthique et susceptibles de poursuites pénales » : SMS racistes, tranches de saucissons déposées dans le casier d’un salarié musulman, DVD pornographique laissé dans celui d’un agent homosexuel… Cerise sur le gâteau, un morceau du groupe néonazi Légion 88 avait été diffusé dans le bureau de la gare, avec, sur l’air de La Ballade des gens heureux, le refrain suivant : « Je te propose une ratonnade, le massacre des sales rebeus [arabes en verlan – ndlr] ».
Mais faut-il vraiment s’en étonner lorsque l’on connait le pédigrée de certains de ses agents :
– Fred Bahic a pour hobby de dispenser de la propagande raciste via un compte facebook sous pseudonyme : Fred Taz. Il est membre de la police ferroviaire. Frédéric Bahic et ses collègues de la “ferro” affichent clairement la couleur, naturellement grands supporters du Front National, leurs comptes facebook sont des concentrés de haine et de racisme ( Voir https://www.facebook.com/mma.Klovis?fref=ts ou https://www.facebook.com/TIDZOS?fref=ts concernant ses collègues ).
– Damien Lemaire (dit Klovis) est, lui aussi membre de la Suge. De plus, il est le coordinateur pour l’Ile de France, du DPS (le tristement célèbre service de sécurité du Front National ). Ce
" papa comblé de 3 enfants " comme il l’écrit lui même, en pince vraiment pour les polices parallèles.
Alors, la Suge, un repaire de fachos armés et assermentés ? A la SNCF de répondre…
ES