Le 31 mars dernier, après 20 jours de mobilisation dans toute la France contre la loi El Khomri, le journal Fakir propose une action complémentaire aux manif déclarées et aux grèves syndicales. Voyant l’engouement que suscite leur film "Merci patron !" et le potentiel de convergence qu’il offre, il invite à un rassemblement à Paris, qui décide d’occuper la Bourse du travail le 23 février sous le thème "leur faire peur". Eux, c’est les actionnaires milliardaires, les 1% des Indignés et d’Occupy Wall Street. Comment leur faire peur ?
« Nous ne rentrerons pas chez nous après la manif du 31 mars. On occupe une place, un lieu, on verra bien où. On fait une projection géante de Merci patron !, à rigoler tous en chœur. On se fait des concerts pour la bonne humeur. Et aussi, surtout : on cause. On essaie d’inventer un truc, un point de fixation des espoirs et des luttes. »
Le collectif "Convergence des luttes" se crée et organise l’événement en faisant appel au réseau militant : il faut pouvoir se protéger de la pluie, offrir à manger et à boire, éventuellement un peu de musique, aménager l’espace, communiquer sur place et sur intenet, rédiger des communiqués de presse, prendre note de ce qui se dit, avoir un micro pour des prises de parole centralisées, les organiser, anticiper le rapport avec la police, etc. A Paris, c’est Attac, Solidaires et Droit au logement qui ont répondu présent et permis que ça ait lieu.
L’occupation a lieu à Paris puis Marseille, Rennes, Berlin, Châteauroux, Madrid, Quebec... On sort sur les places, on se pose en cercle et on réfléchit le monde de demain, et si les flics nous délogent, on revient le lendemain. A Tours, ça donne envie à quelques étudiant.e.s qui se mobilisent depuis un mois pour créer une position politique collective à partir de l’indignation contre la loi El Khomri. Des nuits debout sont mises en place, des gens se posent à Anatole France, et on discute de la suite : un rdv à 19h pour les personnes qui bossent / ont des enfants et doivent se coucher tôt ; est-ce qu’on organise rapidement des commissions ? ; quel lien avec les autres nuit debout de France ? ; où serait-on le mieux ? (Sanitas, Anatole France, place de la Liberté, à chaque fois à un endroit différent...) Les comptes-rendus sont publiés sur le wiki.nuitdebout.fr.
Parallèlement, des actions sont mises en place : tagage du Medef, occupation du siège du PS, manifs sauvages, blocage du Mcdo, péage gratuit, autoréduction dans un supermarché... Les personnes intéressées par ce type d’actions peuvent se retrouver aux Nuits debout pour se rencontrer et organiser leur multiplication.
A Paris, yels en sont à l’après : qu’est-ce qu’on fait de cette mobilisation ? Comment on destitue le gouvernement ? Comment on organise une constituante ? Comment on construit un avenir à la politique en France ?
A Tours jusqu’ici, le matériel des Nuits debout dépend du mouvement étudiant. Or les étudiants ont du mal à concilier actions la journée et Nuits debout. D’où cet appel aux réseaux militants de Tours : si vous avez du matériel, de la motivation, du temps et de l’énergie, manifestez-vous sur le wiki ou le facebook des nuits debout de Tours. Pour le moment, les rdv sont tous les jours à Anatole France, avé le plaisir, et avé le sourire !
A la fin, c’est nous qu’on va gagner ! (faites tournez le mot svp)
PS : https://www.convergence-des-luttes.org/communiques-de-presse/communique-de-presse-du-12-avril-2016/