Pendant que "Radio Béton" fait silence radio sur la présence ce weekend d’Alliance VITA au forum des associations de Tours, l’association "Retrirada 37" va diffuser le tract ci-dessous :
Il y a 20 ans aujourd’hui, Federica Montseny s’éteignait à Toulouse. Cette anarcho-syndicaliste avait porté un projet de loi sur l’avortement en Espagne dès 1936…
L’Histoire a parfois de drôles de raccourcis. Et un goût amer. Alors que l’Espagne est en train de remettre sur le tapis l’interdiction de l’avortement, on célèbre aujourd’hui même les 20 ans de la mort de Federica Montseny. Vous ne connaissez sans doute pas cette héroïne de la République espagnole, aujourd’hui tombée dans l’oubli, qui repose pourtant au cimetière Saint-Cyprien. C’est le maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui a convoqué sa mémoire, lors la cérémonie des vœux aux personnalités toulousaines, pour rappeler que la Ville rose où elle a terminé sa vie, est une terre d’hospitalité, d’engagement et de courage. Federica Montseny était une femme d’exception. Militante anarcho-syndicaliste, elle fut la première femme à devenir ministre en Espagne, sous la Seconde République espagnole, pendant la guerre civile déclenchée par l’armée. En charge de la Santé entre 1936 et 1937, la jeune ministre demande au docteur Félix Martí Ibáñez de rédiger le premier projet de loi en faveur de l’interruption volontaire de grossesse. Il publie la « Réforme eugénique de l’avortement », un décret rendant l’avortement sur demande, légal en Catalogne. Mais ce texte ne sera jamais appliqué. Il a été abandonné face à l’opposition de plusieurs ministres du gouvernement, pourtant de gauche. Federica ne restera que six mois à son ministère, contrainte de quitter ses responsabilités à la suite des événements de mai 1937. Le droit à l’avortement ne sera reconnu en Espagne que cinquante ans plus tard. Et ses autres projets pour les orphelins, les femmes enceintes ou les prostituées ne pourront être développés. Vinrent ensuite l’exil, les persécutions nazies et franquistes, la liberté surveillée jusqu’à la libération de la France en 1944. Federica ne sera jamais extradée et dirigera à Toulouse des périodiques anarchistes de la CNT. En 1977, la démocratie revenue, elle pourra enfin rentrer en Espagne. Sans jamais abandonner son combat politique. L’Histoire a parfois des amnésies coupables.