L’actualité se suit, mais à la différence des jours, malheureusement se répète un peu trop au goût des salariés de l’association La Barque.
Après le foyer Albert Thomas, c’est au tour de notre structure de connaître les mêmes déboires. Cela fait maintenant 5 ans que l’ensemble des salariés n’a de cesse de pointer les difficultés financières de notre association, auprès des membres de son conseil d’administration lors de nos réunions mensuelles. Ces difficultés sont dues à la baisse chronique de subventions des collectivités locales dans le secteur social. Collectivités elles-même mises en difficultés, face à la charge que l’État fait maintenant peser sur elles, concernant la gestion des politiques sociales territoriales, sans pour autant les soutenir économiquement. Toujours est-il que cette politique du domino budgétaire impacte fortement les petites associations à caractère social qui tombent comme des mouches et contribue à détricoter le tissu social de notre cité.
Nous les avions également alertés sur la nécessité absolue de devoir développer de nouvelles stratégies financières, afin de combler ce déficit qui menaçait l’avenir de l’association et par conséquent de nos missions. Malheureusement jusqu’à maintenant nos messages demeuraient lettre morte. La seule réponse face à nos questionnements que le président, M. Jean-Paul Leduc , apporta, fût de rester à notre place et que le domaine stratégique et décisionnel lui incombait, ce qui est vrai au demeurant.
On ne peut que déplorer toutefois cette approche étonnement arbitraire et peu démocratique de sa conception du management associatif.
Le décès en décembre dernier de notre trésorier — qui était également celui du foyer Albert Thomas —, M. Chardin, créa un séisme autant dans leur association que dans la nôtre. Ce dernier avait pourtant averti depuis longtemps les membres du CA de la réapparition de la longue maladie contre laquelle il s’est battu courageusement jusqu’au bout, tout en assumant sa tâche. Nous tenons d’ailleurs à lui rendre hommage et préciser que M. Chardin était la seule personne à réellement s’investir et soutenir les salariés dans leur travail quotidien. A ce titre nous sommes choqués par les propos que les présidents de ces deux associations se sont permis de proférer au lendemain de son enterrement. En effet, ils tentent clairement de lui faire porter seul le chapeau des problèmes que ces deux associations traversent. Il est effectivement plus simple et courageux de tirer sur un cercueil que de devoir assumer leur responsabilité dans cette faillite dont ils ont été les acteurs et qui pouvait (et peut) être largement empêchée. Ces propos sont inadmissibles ! Nous rappelons que la seule personne responsable moralement de la gestion et du devenir d’une association reste son président.
Face aux problèmes auxquels notre président est confronté, la seule issue imaginée par celui-ci était que notre association soit absorbée (donc dissoute) par l’association Emergence. Malheureusement cette solution unique, bricolée dans la panique et dictée par la peur de devoir assumer l’échec d’une gouvernance lacunaire, vient d’être rejetée par Emergence. Il se retrouve aujourd’hui dans l’impossibilité de pouvoir payer les salariés dont il a la charge. Faute de « plan B », « C », ou « D « , M. Leduc s’apprête à nous signifier la liquidation de l’association qui mécaniquement conduira à une liquidation judiciaire.
Nous sommes hélas contraint de dénoncer l’incompétence de notre conseil d’administration (dont le seul responsable reste qu’il le veuille ou non le président), qui conduit l’association Au Fil de L’eau « La Barque », dont la mission est de lutter contre la précarisation des personnes en difficultés, en travaillant à leur socialisation et revalorisation, à être menacée de fermeture. Bien entendu une fois de plus, les seuls à en payer le prix seront les usagers comme les salariés. Non content de contribuer à augmenter la précarisation d’une partie de nos concitoyens, c’est maintenant de la précarisation des travailleurs sociaux dont il est question.
Dans le contexte actuel, nous ne pouvons rester spectateurs muets d’une répétition de ce que connaissent aujourd’hui les salariés et les résidents d’Albert Thomas. Ainsi, nos luttes se rejoignent et deviennent communes. Nous, salariés de La Barque, adhérents de l’association et au nom des personnes accueillies, nous comptons nous mobiliser pour faire entendre aux administrations, politiciens et citoyens de Touraine que nous vivons actuellement un drame social dans la ville de Tours.
La Barque organise dans ce sens une journée de mobilisation le dimanche 29 janvier et invite toutes personnes désireuses de soutenir le foyer Albert Thomas et le café associatif La Barque afin de dénoncer cette situation inadmissible.