L’AQUAVIT a toujours considéré l’arbre comme un élément majeur de la qualité de la vie urbaine et s’est continuellement investie dans sa défense, notamment face à des équipes municipales négligeant l’intérêt de son patrimoine arboré d’exception. Nos élus se flattent du classement de la ville de Tours parmi les plus verdoyantes de France, oubliant trop qu’elle bénéficie d’un héritage qui est malmené de toutes parts. Depuis plus de vingt ans, tout est prétexte pour abattre nos plus beaux spécimens, notamment adultes, au prétexte qu’ils seraient malades et dangereux, et qu’il en est replanté davantage qu’il en est abattu. Ainsi pour la mise en place destructrice de la première ligne de tramway, dont le tracé s’est totalement désintéressé des enjeux environnementaux. Au cours des derniers mois, des destructions massives ont été effectuées dans le bois de Grandmont, au lac des Peupleraies, dans la plaine de la Gloriette, sur l’île Simon et des menaces pèsent sur plusieurs alignements (boulevard Béranger, Heurteloup ?), des arbres remarquables isolés sont en danger, comme à Tours Nord le séquoia Wellington pleureur, classé « remarquable » en 2011 et menacé par un projet immobilier.
Maintenant, les projets d’abattages (démontages selon la nouvelle terminologie) concernent des espaces protégés, les jardins patrimoniaux de la ville. Le jardin des Prébendes en est un fleuron, il fait partie des six jardins remarquables du département et est classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Il n’est pas question pour nous de contester les arguments sécuritaires avancés par les responsables à la suite d’expertises qu’il serait indispensable de rendre publiques. Ce jardin est entretenu avec un soin très méticuleux, comment admettre qu’une solution aussi radicale que l’abattage des huit cèdres survivants soit la seule solution envisagée et retenue par nos élus ? En d’autres lieux des arbres fragiles font l’objet de haubanage, des traitements sont expérimentés, une gestion protectrice est mise en place au cas par cas… Les quatre sujets penchant du côté de la rue du Boisdenier ne nous semblent pas présenter de risques majeurs, puisque, s’ils tombent, c’est avec la protection d’une grille très élevée. Ce jardin atteint son apogée arborescente et ce saccage l’affectera durablement. Laisser abattre ce massif de cèdres ouvre la porte à des opérations similaires demain, visant les massifs d’autres essences. Les séquoias géants, reconnus comme remarquables, sont les plus hauts du jardin et peuvent vivre plus d’un millénaire. Seront-ils les prochaines victimes ?
La prévention du risque poussée à l’extrême ne peut justifier la dégradation persistante du patrimoine boisé protégé de la cité. Des villes, comme Lyon ou Amboise, ont une toute autre vision de l’importance de l’arbre en ville, en se dotant d’une « Charte de l’arbre », que l’AQUAVIT réclame depuis longtemps pour Tours ou sa métropole.