Et pour commencer, devoir de rattrapage. Ça se passe sur France Inter, lundi matin. Allez, bam, interview de François Fillon dans la tronche ! Quelques jours auparavant, c’était le porte-parole de Brice Hortefeux qui nous faisait la leçon, lors d’un débat contradictoire, en affirmant que renvoyer les étrangers chez eux, ça sert d’exemple, ça incite moins les autres à tenter de venir nous rejoindre... Et ça pourrait continuer comme ça longtemps, avec Sarkozy qui… Trop tard, j’éteins le poste !
Mouais, n’empêche, en attendant, pendant qu’on se faisait dorer la pilule à la Tranche, d’autant plus cons qu’il y avait pas de soleil, y’en a qu’on pas chômé. Hortefeux, lui, le bon soldat, avec son nom à se faire raser à la libération, il était pas en vacances, c’est même tout le contraire.
Quoiqu’il s’en défende, pendant tout l’été, il a bourré les charters.
Une pincée de populisme, quelques miettes de réac, enrobez cela dans une habile communication de type « on a trouvé le bouc émissaire à tous nos problèmes », et on obtient une bonne politique d’immigration, nauséabonde à souhait, qui va flatter l’électeur de base.
Ça, pas de problème, les donneurs d’ordre, on les connaît. On les connaît, et on les méprise.
Certes, mais les exécutants, alors ? Qui sont les petites mains, qui s’acquittent des basses oeuvres ? Et comment les consciences peuvent-elles s’accommoder d’avoir à faire ce sale boulot ?
Le doute n’est pas permis, c’est vraiment indigne, ni plus ni moins, de traquer les sans-papiers, de prendre part à des rafles, d’embarquer de force ces malheureux dans des charters pour les ramener vers la misère dont ils ont eu l’outrecuidance de vouloir s’extraire. Tout cela bien dissimulé derrière le devoir professionnel. Nous, nous sommes des exécutants, on n’est pas payés pour réfléchir !
Évidement, y aura toujours des bien-pensants, des modérateurs pour dire que le parallèle est un peu facile entre les rafles de l’occupation et celles qui ont lieu dans notre bon pays en 2007, que les malheureux qui étaient livrés aux nazis allaient à une morte certaine, eux. Ouais mais quid de ceux que l’on renvoie sans ménagement dans leur pays ?... Ne sont-ils pas voués à une mort à petit feu, accablé qu’ils sont par la misère ou l’oppression.
Du coup, soit dit en passant, quand deux ou trois flics qui rapatriaient des sans papiers se font savater la gueule à l’aéroport de Conakry, on va pas surtout pas aller pleurer sur le sort. Cela redonnerait même presque un peu de moral.
Hier, le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé 2 personnes qui étaient poursuivies pour « provocation à la rébellion », après s’être révoltés contres les méthodes policières ultra violentes lors de l’expulsion de 2 maliens sur un vol Paris-Bamako.Ce jugement fera-t’il jurisprudence ?
Pour conclure, rappelons aux fachos et réac de tout poil que, contrairement aux allégations de certains répugnants candidats à la présidentielle, il n’y a absolument pas lieu de s’afficher fier d’être français, attendu que le seul hasard détermine la nationalité du môme qui naît, et ainsi se décidera pour lui s’il vivra dans l’opulence d’un pays occidental comme la France, ou au contraire dans la misère d’un pays du quart monde.
D.G