Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Officiel : la « clériquine » administrée par l’État a quelques-uns avec les impôts de tous
Article mis en ligne le 20 avril 2020

par siksatnam

L’UFAL avait déjà réagi à l’hallucinant communiqué du Conseil « scientifique » prônant « l’accompagnement spirituel » parmi ses préconisations de lutte contre l’épidémie de COVID 19. Eh bien, cette administration de « clériquine », bourde obscurantiste indigne d’un organisme scientifique, a bien été prise au sérieux par les Pouvoirs publics. Décidément, la proximité d’Emmanuel Macron avec « les » cultes (en fait, l’Église catholique) sera toujours une source inépuisable d’atteintes à la laïcité, fussent-elles fondées sur de pures sottises. Ainsi, un communiqué du 9 avril du ministère de l’intérieur annonce –sans rire- la mise en place d’un « dispositif d’écoute et de soutien spirituel » par les institutions de la République « laïque ».

Ceux qui « éprouvent le besoin » d’être mis en relation avec « une personne à même d’assurer un soutien spirituel » le seront désormais par deux intermédiaires officiels : le numéro vert gouvernemental d’information sur l’épidémie ; les équipes des établissements de santé et des professionnels médicaux. Lesquels sont tenus de les brancher sur les numéros de contact ouverts par « les principaux cultes » (gare aux erreurs lors du dispatching !). Le tout, évidemment, aux frais du public. Il serait insupportable que les demandes « spirituelles » viennent surcharger des organismes dont la mission essentielle est d’assurer le soin des corps, et le cas échéant du psychisme. Certes, le nombre de pratiquants religieux en France est faible : 9%, tous cultes confondus, déclaraient une « forte religiosité » en 2015, 35% une religiosité « modérée » (Enquête de l’INED « Trajectoires et origines ») –chiffres en baisse régulière. On peut supposer que les demandeurs de « clériquine » se recruteront plutôt dans les 9%. Mais l’effort public à eux seuls consacré n’en est que plus choquant.

Les quelque 60% de Français incroyants ou détachés de leur religion d’origine n’éprouveraient donc, en ces temps difficiles, aucun « besoin spirituel » ? Manifestement, aux yeux de nos gouvernants, il doit s’agir d’un monopole des religions. Vous avez dit « liberté de conscience » ?

Pire, seuls sont pris en compte les adeptes des « principaux cultes » ! Soit, en pratique, un retour éhonté à la notion de « cultes reconnus » du Concordat (triste système auquel la loi de 1905 a mis fin) ! Nous aura-t-on assez répété officiellement que la laïcité c’est « la neutralité de l’Etat, qui n’avantage ni ne discrimine aucun culte »…

Entendons-nous bien. Que chaque culte s’organise lui-même pour être à l’écoute de ses adeptes n’a rien que de conforme à son libre exercice. Mais 115 ans après la loi de 1905, voici que la République viole l’article 2 de celle-ci, pour « reconnaître » et « subventionner » certains cultes !

Le péché d’oubli de la laïcité aura au moins son châtiment immanent : le ridicule des nouveaux cléricaux qui nous gouvernent. « Le jour d’après », ne manquons pas de le leur rappeler.

Charles Arambourou

16 avril 2020