Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

PLUi d’Amboise - Lettre ouverte au président de la CCVA - Confédération Paysanne 37 et SEPANT
Article mis en ligne le 19 novembre 2020
dernière modification le 20 novembre 2020

par siksatnam

Chambray-lès-Tours, le 13 Novembre 2020

A Monsieur Thierry BOUTARD,

Président de la Communauté de communes du Val d’Amboise

9 bis Rue d’Amboise, 37530 Nazelles Négron

Monsieur le Président,

Le 13 Février 2020, la Communauté de Communes du Val d’Amboise (CCVA) a approuvé son Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi). Ce PLUi prévoit l’artificialisation de 112 hectares sur le site de la Boitardière et d’affecter sur ce site 12 hectares à un parc photovoltaïque au sol. Il prévoit également l’artificialisation de plus de 7 hectares, dont une partie boisée, sur le site du Grand Malpogne.

Vous avez depuis été élu en tant que Maire d’Amboise et Président de la Communauté de communes du Val d’Amboise. La Confédération Paysanne Touraine et la SEPANT vous demandent par ce courrier de revenir sur ce PLUI.

En effet pour la Confédération paysanne, l’approbation de ce PLUi est inadmissible au vu de l’ampleur des surfaces agricoles artificialisées. Alors que le changement climatique est de plus en plus préoccupant, il est indispensable de protéger les terres agricoles et leur vocation alimentaire, pour assurer la résilience de nos territoires. Le développement économique doit prioriser les activités vitales et durables, ne plus bétonner des dizaines d’hectares pour des zones d’activités. Il serait préférable à notre sens, d’implanter des commerces dans des zones déjà urbanisées en réhabilitant des friches industrielles et commerciales qui existent sur le territoire de la Communautés de communes. De plus la production d’énergie ne doit pas entrer en concurrence avec l’alimentation : elle doit se faire sur les bâtiments ou sur les terres déjà artificialisées ou dégradées, par sur des terres nourricières !

Pour la SEPANT, association départementale agréée au titre du code de l’environnement, ce constat relatif à la protection du patrimoine foncier agricole est entièrement partagé ; il s’y ajoute la menace pour la biodiversité que constitue l’artificialisation massive d’espaces agricoles et naturels. Face au déclin extrêmement rapide de la biodiversité, auquel n’échappe pas la Communauté de communes du Val d’Amboise, on ne peut qu’être atterré quand on lit dans le rapport d’évaluation environnementale du PLUi, pour plusieurs OAP impactant l’habitat d’espèces protégées, « l’absence d’enjeux significatifs pour la faune et la flore ». On ne peut qu’en conclure que cette évaluation a été très éloignée de la réalité de terrain, ignorant la nécessaire protection d’espèces protégées au niveau régional.

Il y a lieu également d’appeler l’attention sur le fait que l’artificialisation massive des sols contribue au déstockage du carbone contenu dans ceux-ci et donc à l’augmentation des émissions de gaz à effets de serre.

Le PLUi de la Communauté de communes du Val d’Amboise va donc à l’encontre de la stratégie « bas carbone » adoptée par la France ces dernières années, qui se fixe comme objectif de contenir l’artificialisation des sols et de réduire les émissions de carbone induites par l’urbanisation. Avec l’extension de la zone d’activité de la Boitardière à l’extérieur de la ville, condamnant cette zone au tout-voiture pour les décennies à venir, le PLUi va manifestement à l’encontre des engagements nationaux et internationaux de la France en matière de lutte contre le changement climatique.

S’agissant du projet de parc photovoltaïque au sol prévu sur des terres agricoles, nous tenons à rappeler que ce projet va à l’encontre des dispositions du décret du 19 novembre 2009 posant le principe de la non-utilisation des terres agricoles pour de tels équipements. La CDPENAF (Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers) consultée en septembre 2019, avait émis après de vifs débats un avis défavorable à l’implantation d’un parc photovoltaïque au sol sur le site de la Boitardière, avis suivi par Mme la Préfète d’Indre-et-Loire.

Par ailleurs le PLUi est également :

 contradictoire avec le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) du secteur qui fixe dans ses objectifs une consommation maximale d’espaces naturels-agricoles-forestiers de 90 hectares pour le développement économique sur 2018-2030, sur l’ensemble de la Communauté de communes du Val d’Amboise.

 incompatible avec le SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) 2019-2024 de la Région qui exige une « gestion économe de l’espace ».

 en contradiction avec la parole gouvernementale actuelle puisque l’ancien Ministre de l’agriculture affirmait en avril 2019 lors du congrès en Touraine de la Confédération Paysanne qu’au regard des enjeux alimentaires et climatiques « plus un seul hectare ne doit être artificialisé » ; et que les Premiers Ministres demandaient successivement dans deux circulaires aux Préfets (29/07/2019 et 24/08/2020) de « renforcer la lutte contre l’artificialisation des sols ».

Cela représente à nos yeux un problème de cohérence, mais aussi un problème démocratique, puisqu’il n’est pas normal qu’une collectivité puisse approuver un document d’urbanisme tel que le PLUi sans se mettre en compatibilité avec les schémas présidant à l’aménagement de son territoire. Si les pouvoirs publics laissent ainsi bafouer les outils collectivement mis en place pour protéger le bien commun, ces outils perdent d’emblée tout leur sens et toute leur force.

Vous avez indiqué lors d’un récent conseil communautaire que vous pourriez être amené à revenir sur le projet de parc photovoltaïque au sol sur le site de la Boitardière. Si cette information s’avère exacte, nous nous en réjouissons.

Néanmoins la Confédération Paysanne et la SEPANT considèrent que cette décision n’est absolument pas suffisante puisqu’elle ne remettrait pas en cause l’artificialisation de près de 120 hectares sur les communes d’Amboise et de Chargé. Nous vous demandons donc de revoir ce PLUI dans son ensemble pour sauvegarder les terres agricoles et les espaces naturels concernés.

Nous nous tenons à votre disposition pour aborder ce dossier, lors de rencontres avec vous, ainsi que pour vous présenter nos structures (syndicale, et associative), et nos préoccupations sur les sujets agricoles, ainsi que sur la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.

Nous nous tenons à votre disposition vous rencontrer afin d’aborder ce dossier, vous présenter nos structures et nos préoccupations sur les sujets agricoles forestiers et naturels.

Espérant que vous entendrez notre grande préoccupation et que vous défendrez à nos côtés les terres agricoles et les milieux naturels, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour la SEPANT

Pierre RICHARD, le Président

Pour la Confédération paysanne de Touraine

Frédéric GERVAIS, porte-parole