Philippe Val fut un temps un chanteur libertaire. Cela lui valu même une agression violente de la part de catho intégristes. Depuis plusieurs décennies, il a changé radicalement d’option politique.
L’excellent article de "Siné-Hebdo" (en date de 205) ci-dessus nous explique le fin fond de l’affaire : le goût du fric comme son ami, Nicolas Sarkozy...
Un rappel nécessaire...
« Lisez Siné, vous ne pourrez vous empêcher de l’aimer. » Voilà ce qu’écrivait Philippe Val dans sa postface du premier hors-série de Ma vie, mon œuvre, mon cul en 1999. Dix ans plus tard, il le virait sous un faux prétexte et pour des raisons personnelles comme le dit son « ami, son frère » Richard Malka dans Libération du 3 mars 2015, et sans indemnités. Il faudra un long procès, puis une procédure en appel, pour que le licenciement abusif soit reconnu et que, enfin, Siné soit indemnisé par Charlie Hebdo.
Inutile de vous dire que je n’apprécie pas du tout ce monsieur. Le sachant, un journaliste de l’émission Le Supplément sur Canal+, est venu m’interviewer. Il a gardé quelques extraits de ce que je disais dans le portrait qu’il a fait de Val, un des invités présents sur le plateau le 5 avril. Je parlais des 1 700 000 euros que Val avait partagés en dividendes avec ses trois associés et je m’étonnais que cet argent ne soit pas resté dans les caisses du journal en prévision des mauvais jours. Val leva les yeux au ciel, comme si j’étais cinglée. Puis Maïtena Biraben lui demanda s’il était vrai qu’il avait touché 300 000 euros de dividendes. Pourquoi cette somme ? Je n’ai pas compris ! Elle insista pour avoir une réponse qui fut celle-ci : « Mais enfin, le journal nous appartenait à moi et Cabu ! » (Cavanna, propriétaire du titre Charlie, n’eut droit à aucune part lui !) « Oui j’ai touché cet argent mais c’est compliqué, c’était pour favoriser la passation à moindre coût des parts à Riss et Charb. » Que de beaux bobards !
Vérifications faites, ce sont 2 564 170 euros de dividendes et non 1 700 000 euros comme je l’avais dit dans l’interview, que les quatre associés se sont distribués au prorata de leurs parts, entre 2005 et 2007. Val, qui détenait 40 % de celles-ci, a donc encaissé 1 025 668 euros, soit 28 490,77 par mois plus son salaire, lequel se montait en 2009 à 13 412,60 euros brut, selon le rapport de la gérance à l’assemblée générale, daté du 25 juin 2010.
Autre bobard : ce n’est pas en 2007 mais en 2009 que Charb et Riss reprendront la totalité des parts de Val et de Cabu, quand le journal va mal, suite à l’éviction de Siné, à la création de Siné Hebdo et au départ de Val pour France Inter, en mai 2009.
Puisqu’on en est à régler les comptes, je précise que la SCI La rédac, propriétaire des locaux de Charlie, rue de Turbigo à Paris depuis 1997, est devenue la propriété exclusive de Philippe Val et de ses trois associés en 2004. Val, à titre personnel, possédait 40 % des parts. Achetés 835 000 euros en 97, ces locaux étaient loués à Charlie pour la modique somme de 9 036,16 euros par mois. Quand Val quitte Charlie pour la direction de France Inter, Charlie doit déménager. La totalité du crédit a été remboursée, en 2007, l’immobilier parisien a grimpé. Encore une belle affaire pour Val et ses associés. Un vrai patron de choc ! Et, bien entendu, les salariés du journal ne savaient rien de tout ça.
Vous ne me croyez pas ? Tous ces chiffres sont publics, il suffit d’aller sur Infogreffe.
Dans son dernier livre, Malaise dans l’inculture, illisible, teigneux, prétentieux, adoubé par l’Action française et Valeurs actuelles, Val vomit sur tous ceux que nous aimons.
Selon son principe : moi je me gave, toi tu te démerdes, il écrit : « La haine de l’argent raconte toujours la haine de la liberté ; l’argent est libératoire. » Paroles de connaisseur !
Catherine Weil Sinet