Depuis plusieurs semaines, la Norvège et le Danemark appellent à boycotter la compétition. Qu’en sera-t-il réellement ? Seuls les joueurs norvégiens portent des t-shirt sur lequel on lit : « Human rights, on and off the pitch » (« droits humains, sur et en dehors du terrain »).
Ils dénoncent ainsi les conditions de travail des ouvriers. Les esclaves choisis pour construire les huit stades sensés accueillir la compétition.
Six mille cinq cent ouvriers seraient morts depuis 2010, selon une enquête du journal anglais The Guardian. Ces données sont récoltées auprès des pays d’où sont originaires ces travailleurs :L’Inde, le Pakistan, le Népal, le Bangladesh et le Sri Lanka.
« Les résultats compilés à partir de sources gouvernementales, indiquent qu’en moyenne 12 travailleurs migrants de ces cinq nations d’Asie du Sud sont morts chaque semaine », relate Le Guardian.
Et encore, les ressortissants des Philippines et du Kenya sont ignorés. Ce chiffre de 6500 morts pourrait être revu à la hausse.
L’Etat Qatari décompte 37 morts de migrants sur les chantiers.
37 de trop pour une compétition au retentissement international et suivie à la télévision par près de 3,5 milliards de personnes, tous les quatre ans.
Entre 69 et 80% de ces morts sont attribuées à des causes naturelles. Facile sans les conditions climatiques non prise en compte par le gouvernement. Les ouvriers travaillent sous des chaleurs étouffantes.
Le Guardian révèle aussi que les points d’eau sont manquants.
Depuis l’attribution de la coupe du monde au Qatar, ça y va. Les constructions lancées au nom du football sont pharaoniques.
En plus des stades, le Quatar construit un aéroport, des routes et des hôtels.
En réponse, un porte-parole de la Fifa a affirmé au quotidien britannique qu’ « avec les mesures très strictes de santé et de sécurité sur les sites […]la fréquence des accidents sur les chantiers de la Coupe du monde de la Fifa a été très faible par rapport à d’autres grands projets de construction dans le monde ». Pourtant de nombreuses organisations non gouvernementales dénoncent des soupçons de corruption.
Mais ce n’est pas la première fois qu’une coupe du monde de football crée la polémique. En 1978, l’Argentine accueille la grande fête du ballon rond. A la tête du pays, un dictateur, Jorge Videla. Il avait pris le pouvoir après un coup d’état militaire 2 ans plus tôt.
Amnesty International estime à 6000 le nombre d’exécutions réalisées par le régime et à 15 000 le nombre de disparus. Pourtant la compétition a lieu, le vainqueur sera d’ailleurs la nation hôte. Les hollandais, finalistes malheureux protesteront à leur manière pour dénoncer la dictature. Ils boycottent les cérémonies d’après match.
Les enjeux économiques paraissent trop importants, tant pour les nations qualifiées que pour la Fifa pour annuler la coupe du monde.
A quel prix ? Les droits de l’homme pèsent peu face au business.
Dès l’ouverture de la compétition, les fans de football seront devant leurs écrans. Ils oublieront vite les conditions dans lesquelles elle a été organisée.
Mélanie T - DLGS