Saint-Avertin, le 4 juillet 2021
SUD Éducation 37 a décidé de rendre publiques la situation préoccupante du fonctionnement d’un département et d’une équipe de recherche de l’université de Tours ainsi que les réactions pour le moins timides de l’administration à ce sujet.
Plusieurs enseignantes-chercheures ont, séparément, porté à la connaissance de l’administration des faits révélant de profonds dysfonctionnements de l’une des composantes de l’université. Pour exemple, l’une de nos adhérentes a été confrontée à partir de 2014 à de fortes dégradations de ses conditions de travail dans son département. L’origine a été une contestation de son droit au congé maternité et s’est poursuivi sous la forme de faits qualifiables de harcèlement moral. Ces agissements l’ont contrainte à demander un détachement puis une mise en disponibilité pour se protéger. Cinq années après avoir alerté à plusieurs reprises la Présidence de l’université de la situation qu’elle subissait et en l’absence de mesures prises par la Présidence pour la résoudre, une « Commission d’écoute ad hoc » a finalement été mise sur pied pour étudier son dossier. La constitution d’une telle Commission est en effet prévue par le « protocole harcèlement, discrimination et violence » adopté par le Conseil d’administration de l’université de Tours le 8 juillet 2019.
Nous dénonçons un premier et profond décalage entre les ambitions affichées de l’université contre le harcèlement et les lenteurs dans la prise en charge de ces dossiers. En effet, il aura fallu cinq années pour qu’une Commission d’écoute soit mise en place. La dite Commission annonçait, en septembre 2020, que le dossier de notre adhérente était « une urgence pour nous ». Il aura pourtant fallu pas moins de dix mois et plusieurs courriers de relance de SUD Éducation 37 à la Commission pour livrer les conclusions de son rapport. De même, la résidence s’est dans un premier temps déclarée inapte à proposer des solutions de mobilité à même de protéger notre adhérente, avant de changer d’avis à la suite de nos courriers. Enfin, la Présidence n’aura accordé la protection fonctionnelle – c’est-à-dire la protection et l’assistance par l’administration – à notre adhérente que dix mois après la constitution de la Commission et cinq mois après qu’elle l’ait demandée explicitement.
Nous dénonçons un second décalage entre les souffrances identifiées, le climat de travail déplorable qui en est la cause, et la pauvreté des mesures prises pour s’attaquer au problème. Dans les conclusions du rapport qui nous sont parvenues le 1er juillet, les constats de la Commission sont sans appel : « climat de travail délétère », « dysfonctionnements chroniques », « conditions de travail très détériorées qui ont conduit [au] départ [de notre adhérente] ».
Pourtant l’unique mesure prise à l’encontre des auteur⋅ice⋅s de ce climat de travail toxique est « de les informer de ce constat, de leur rappeler les règles de fonctionnement qui prévalent au sein d’une université, et d’y remédier ». Alors que cette situation perdure depuis une quinzaine d’années et malgré de lourds préjudices professionnel, économique, familial et psychologique pour les personnes concernées, la seule réponse de l’université est un simple rappel à l’ordre aux personnes concerné⋅e⋅s. La Présidence a sciemment choisi la plus faible des sanctions disciplinaires qu’elle était en mesure de prendre.
Pour finir donc, un département de l’université de Tours est le lieu de graves dysfonctionnements ayant provoqué un climat de travail délétère sur près d’une quinzaine d’années. Ce climat a entraîné de profondes souffrances pour plusieurs des personnels ayant fréquenté ce département. Face à cela et malgré l’affichage de belles intentions, l’université n’a agit et continue à n’agir qu’avec une extrême lenteur et timidité, à reculons en somme.
SUD Éducation 37 demande publiquement à ce que l’université de Tours mette en pratique une politique active de lutte contre le harcèlement, à commencer par la résolution des dysfonctionnements que nous venons de publiciser.
SUD EDUCATION 37