Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

ZEMMOUR DÉMASQUÉ !
Article mis en ligne le 24 octobre 2021
dernière modification le 22 octobre 2021

par siksatnam

Une enquête de la cellule d’investigation de Radio France révèle que sa campagne est gérée par de riches hommes d’affaires – banquiers, gérants de start-up, arc. –, "des profils plus proches de la start-up nation" macronarde "que de la droite traditionnelle" selon France Info.

Jeunes, banquiers d’affaires, gérants de start-up... Ils œuvrent en toute discrétion pour le financement d’Éric Zemmour. Révélations de la cellule investigation de Radio France.

C’est une simple boîte aux lettres, fixée derrière une porte bleue légèrement défraîchie, dans le hall d’un immeuble situé au 18, rue du Faubourg-Poissonnière, dans le 10e arrondissement de Paris. Rien ne permet de deviner que, dans ce bâtiment entouré de bars et de restaurants, se trouve le siège officiel de l’association Les Amis d’Éric Zemmour, qui finance la précampagne du possible candidat. Il existe bien un indice, que même les habitants de l’immeuble n’ont pas su décoder. Sur cette boîte est écrit : "LES AMIS D’ERIC Z.E."

Depuis fin avril 2021, c’est pourtant bien là qu’atterrissent les chèques envoyés par les sympathisants qui veulent faire un don à l’association. On en compte environ vingt-cinq qui, tous les trois jours en moyenne, sont emportés par le trésorier des amis d’Éric Zemmour et déposés à la banque. Cette boîte correspond à un appartement situé au 2e étage du bâtiment A. Mais lorsqu’on arrive sur le palier, en sortant de l’ascenseur étroit, et que l’on frappe à la porte, personne ne répond. On remarque alors un deuxième indice : au-dessus de la poignée sont placardés des panneaux faisant référence à une société répondant au nom de Checkmyguest, une start-up spécialisée dans le conseil aux entreprises qui souhaitent reconvertir des locaux commerciaux en logements, et qui propose à la location à Paris près de 800 appartements haut de gamme.

Julien Madar : un homme clé

Renseignements pris, l’appartement du deuxième étage appartient à une société nommée Société Poissonnière. Une SAS (société par actions simplifiée) qui a été créée le 28 octobre 2019 par quatre actionnaires, parmi lesquels deux dentistes de Créteil, et surtout leur cousin : Julien Madar. C’est ce dernier qui a mis la boîte aux lettres à disposition de l’équipe d’Éric Zemmour. Âgé de 32 ans, il est le directeur général de Checkmyguest. Ancien banquier d’affaire chez Rothschild, où il s’était spécialisé dans la fusion-acquisition pendant son année de césure, il a d’abord étudié à l’université de Columbia, à New York. Après cela, il a créé une association d’investisseurs (club deal) avec un ami, également banquier chez Rothschild, avant de rejoindre Checkmyguest, une jeune pousse qu’il avait aidée il y a quelques années en levant 7 millions d’euros de fonds.

Start-up, banques d’affaires, levées de fonds, jeunesse… Ce profil rappelle certains des lieutenants qui entouraient Emmanuel Macron lors de sa campagne en 2017. Mais ce jeune loup roule pour la droite radicale qu’incarne Éric Zemmour. Un proche du potentiel candidat à la présidentielle nous le confirme : "C’est Julien Madar qui s’occupe de la partie financement."

« Rassurez-vous, il y a de l’argent »

Lorsqu’il rencontre la cellule investigation de Radio France dans un café près des Champs-Elysées, le patron de Checkmyguest insiste, un peu embarrassé : "Ma société n’a strictement rien à voir avec cette boîte aux lettres. Mes associés ne sont d’ailleurs pas au courant, c’est une initiative personnelle." Il nous explique alors comment il est devenu le "monsieur finances de Zemmour" : "Je connais bien un très proche d’Éric Zemmour. Il est venu me voir en avril dernier, avant le dépôt en préfecture de l’association Les Amis d’Éric Zemmour, et il m’a demandé si je pouvais lui fournir une boîte aux lettres pour recevoir les chèques. Comme je suis propriétaire de ce logement et que c’est ma société qui en assure la gestion, je savais que cette boîte aux lettres ne servait jamais, puisque les touristes qui louent l’appartement n’en ont aucune utilité et n’ont, de toute façon, pas la clé."

La réception des dons aurait pu se faire chez le président (sur le départ) de l’association de financement du parti des amis de Zemmour, Ambroise Sabatier. Mais "Ambroise Sabatier habite près de Lyon, précise Julien Madar. C’est loin. On avait besoin d’un endroit dans le centre de la capitale." C’est donc dans le 10e arrondissement de Paris que Julien Madar reçoit les chèques, et il fait plus que ça : "J’aide Éric Zemmour sur la fiscalité de l’investissement, ajoute-t-il, mais aussi sur les start-up. Je lui présente également des gens." Il n’est pas le seul à l’accompagner dans cette recherche de fonds. C’est aussi le cas de Paul-Marie Coûteaux, le directeur du magazine Nouveau Conservateur et ami d’Éric Zemmour depuis 1993. Après avoir participé à la campagne de Marine Le Pen en 2012, il a rejoint le polémiste de CNews, et affirme avec optimisme : "Je ne rentrerai pas dans les détails, mais rassurez-vous, il y a de l’argent !"

"Des financiers en costume et baskets Stan Smith"

Même son de cloche de la part d’Antoine Diers, porte-parole des amis de Zemmour et autre homme clé de ce dispositif. Le directeur de cabinet du maire LR du Plessis-Robinson nous confirme l’envoi de chèques : "Certains envoient des dons de 10 à 20 euros. On travaille aussi sur un prêt bancaire. L’association est sollicitée par des financiers en costume et baskets Stan Smith, qui n’ont pas un look de droite." Selon lui, il y aurait "une cellule de financement d’une dizaine de personnes menée par un banquier d’affaires". Ce banquier serait-il Jonathan Nadler, qui a, lui aussi, travaillé pour Rothschild avant d’être embauché par JP Morgan ? Julien Madar ne dément pas : "Jonathan Nadler gère la cellule économique. Je discute avec lui."

Selon un proche d’Éric Zemmour, les rôles seraient en fait bien répartis. Julien Madar dirigerait la partie opérationnelle du financement de ce qui s’apparente à une précampagne, tandis que Jonathan Nadler se concentrerait plutôt sur le programme économique. Jusqu’ici ces deux hommes le faisaient en toute discrétion, la question des finances reste taboue dans l’entourage d’Éric Zemmour. Ils préfèrent rester dans l’ombre, et laisser la lumière médiatique aux réseaux traditionnels de financement de la droite nationale. Notamment à l’entrepreneur ultralibéral et identitaire Charles Gave, qui pourrait quant à lui faire profiter Éric Zemmour de son carnet de chèques et de son réseau londonien. "

Cellule investigation de Radio France - Philippe Randé