Le 5 décembre 1936, programme du jour d’E.C.N.1 - Radio de la CNT-FAI de Barcelone émettant sur deux longueurs d’ondes.
Cette radio que l’on peut considérer comme la première radio anarchiste a été créée dans les journées qui ont suivies l’explosion révolutionnaire de juillet 36. Excellent relais de la presse militante en particulier de "Solidaridad Obrera", elle n’en oublie pas pour autant la dimension culturelle et éclectique chère aux Athénées libertaires ; ainsi, des émissions traiteront de l’avortement, de la sexualité, de la littérature, de la poésie, etc.
L’aspect international n’est pas non plus oublié avec des émissions d’information diffusées dans un grand nombre de langues européennes en plus de l’Esperanto.
Le programme du 5 décembre débute à 17h avec la diffusion des deux chants révolutionnaires "Hijos del Pueblo" et "A las Barricadas" aussitôt suivis par les informations de "Solidaridad Obrera" en provenance des divers fronts antifascistes. Viendront ensuite les communications confédérales, informations, réunions et autres appels (en castillan et catalan). Ce jour-là, à 19 heures, le Dr Rosell Gane du Syndicat Unique de Santé aborde le sujet de :"comment se défendre contre les gaz asphyxiants", avant de laisser la place à une compagne de "l’Ateneu Enciclopédic Sempre Avant" qui fait un appel aux femmes de Catalogne et d’Espagne... Les émissions se termineront vers minuit.
A noter que le mouvement anarchiste possédait une autre radio à Barcelone d’une puissance plus modeste (mais couvrant une grande partie de la Catalogne) : "EAJ-39". Elle sera saisie et réduite au silence par les Bolcheviques, lors des évènements de mai 1937.
Après la déroute républicaine, les réfugiés espagnols reconstruiront, en France, après la Libération, deux émetteurs à longue portée à Mont-Louis (près de Cahors) à destination de l’Espagne. Cette fois-ci, ce sera le Général de Gaulle qui fera taire cette radio, sous la pression de Franco, oubliant le rôle joué par les exilés espagnols dans la résistance
antifasciste en France.