Cinq ans ferme pour lui, quatre ans pour elle en raison d’un blanchiment aggravé : Patrick et Isabelle Balkany avaient bénéficié en mai 2020 d’une relative mansuétude des magistrats qui avaient accepté qu’ils effectuent une grande partie de leur peine sous bracelet électronique dans leur (somptueuse) villa de Giverny (Eure).
Le 3 février 2022, la Cour d’Appel de Rouen, fatiguée du non-respect des contraintes liées à la surveillance électronique et surtout à l’obligation de payer leur dette, a révoqué cet aménagement et renvoyé le couple en prison.
Isabelle Balkany a aussitôt avalé des médicaments et annoncé son suicide sur les réseaux sociaux, elle est aujourd’hui saine et sauve mais hospitalisée. Son mari s’est plaint d’un jugement inique uniquement dû à « des sorties sur sa terrasse et vers sa boite aux lettres » provoquant des sonneries intempestives.
A l’annonce de la nouvelle, BFMTV et C News en tête, les commentaires médiatiques rivalisaient de trémolos et d’emphases pour se plaindre de la dureté et de la violence d’un jugement partial écrit par des magistrats acharnés à faire tomber deux édiles qui n’auraient pas commis grand-chose d’autres que de la menue fraude fiscale (et encore) et qui auraient mal compris la notice du bracelet.
Blast publie ici l’intégralité des deux arrêts. Ils montrent une vérité judiciaire différente : « Au-delà des discours de façade, la stratégie du retardement qu’a adopté Patrick Balkany depuis sa condamnation démontre son refus absolu de solder sa dette à l’égard de l’État français et plus généralement à l’égard de la société » note le premier arrêt visant l’ex-maire de Levallois. « Outre quelques alarmes injustifiées, Isabelle Smadja n’a jamais respecté sa principale obligation particulière, à savoir celle de payer les sommes dues aux finances publiques, et ce en dépit d’une très importante dette fiscale » pointe le second arrêt concernant son épouse.
Patrick Balkany a annoncé vouloir écrire et voir au plus vite le Garde des sceaux. Ça tombe bien il s’agit de son ancien avocat, Éric Dupond Moretti. « Si n’importe quel citoyen avait fait le quart du dixième de ce qu’ont fait les Balkany avant et après leur procès ils seraient déjà embastillés depuis longtemps » résumait hier un magistrat courroucé de voir tant de journalistes tomber dans le panneau des Balkany. La lecture des deux jugements en lien ci-dessous devrait permettre aux lecteurs de Blast de se faire leur opinion.
L’intégralité du jugement à lire ici (cela vaut son pesant de cacahouètes !) :