Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

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" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Football : pour jouer en équipe de France, mieux vaut taper sa femme que son chat
Article mis en ligne le 19 mars 2022
dernière modification le 11 mars 2022

par siksatnam

Entre un joueur qui frappe son chat et un autre qui est condamné pour « violences conjugales », devinez lequel continue de jouer en équipe de France.

« C’est quelque chose d’inadmissible, d’intolérable et d’une cruauté sans nom. Ces images sont choquantes et insupportables. [...] Cela a pu m’arriver, lorsque des joueurs ont commis des erreurs, de ne pas les sélectionner durant un certain temps. » Ces mots sont ceux de Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France de football. Il parle du joueur du club anglais de West Ham Kurt Zouma.

Ce dernier est, depuis une semaine, sous le feu des projecteurs après la publication d’une vidéo où l’on le voit frapper violemment son chat. Fidèle à lui-même, le président de la FFF (Fédération française de football), a indiqué « qu’aucune mesure » ne serait prise à son encontre.

Voilà donc l’histoire d’un footballeur qui pourrait voir sa carrière bien entamée par une affaire de violences. Il y a peu de chances qu’on le revoit porter le maillot des Bleus.

Seulement, il est quelque chose qui ne va pas. Pas du tout. Comme le souligne parfaitement Luc Bourrianne dans son édito du 12 février, paru dans L’Est Républicain : « Jaugeons le tsunami de condamnations morales qui emporte le défenseur des Bleus depuis plusieurs jours, comparons-le avec l’écho très relatif fait aux condamnations pour violences conjugales de ses coéquipiers en équipe de France ».

Personne ne s’est jamais réellement ému quand un autre international, Kingsley Coman, a été condamné en 2017 pour « violences conjugales » [1]. Personne ne s’émeut quand un journaliste accuse le joueur du Real Madrid Ferland Mendy d’exhibition et de violences sexistes. Pas un mot de Didier Deschamps sur l’affaire Benjamin Mendy, comme l’écrit encore Luc Bourrianne : « Depuis six mois, le champion du monde Benjamin Mendy est poursuivi pour plusieurs viols en Angleterre. Après quatre mois en prison, il est aujourd’hui assigné dans sa résidence de Manchester dans l’attente de son procès. Et, depuis des mois, pas un mot du sélectionneur sur le sujet. Un scrupuleux respect de la présomption d’innocence qu’il faut saluer ? Certainement. Mais c’est surtout symptomatique de la gêne du monde du foot à évoquer les violences infligées par des footballeurs à des femmes. »

L’on pourrait également s’interroger du cas Karim Benzema. Écarté de l’équipe de France pendant plus de cinq ans – depuis que son nom est lié à l’affaire de la sextape d’un autre joueur, Mathieu Valbuena –, il fait son grand retour sur les terrains en 2020, à l’occasion de l’Euro. Peu après son retour en équipe de France, en novembre 2021, Karim Benzema est reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende. Drôle de timing.

Le monde du football n’aime pas se mêler de justice. Et pour cause, il y aurait tant à dire. Mais il est une évidence : pour jouer en équipe de France, mieux vaut taper sa femme que son chat.

Loïc Le Clerc