un regard anti-impérialiste de Daria Saburova, Ukrainienne russophone et marxiste, qui décrit la résistance ukrainienne.
Elle aborde 2 enjeux essentiels : l’aide militaire et l’accueil des réfugiés.
D’abord, la grande évolution par rapport au tout début de la guerre est l’entrée en résistance d’une partie de la population : groupes de défense territoriale et groupes de solidarité auto-organisés assurent la sécurité et l’approvisionnement des populations.
Il s’agit d’organiser des points de distribution, livraison de nourriture, médicaments, produits de première nécessité, notamment aux personnes isolées ; trouver ou proposer un logement… C’est un véritable élan de solidarité et de résistance, auto-organisé, face à l’envahisseur.
"J’ai été, et nous avons tous été, je pense, stupéfaits par la résistance de l’armée et de la population ukrainienne", explique D. Saburova. "La population dans son ensemble semble très déterminée à défendre le simple droit de vivre en paix dans son pays." "Mes ami.e.s anarchistes, socialistes, féministes s’inscrivent dans des groupes de solidarité, organisent des collectes pour l’armée ukrainienne, se mobilisent dans des groupes de défense territoriale." "Quand on parle de l’armement de la résistance ukrainienne, on pense aux besoins des groupes de défense territoriale issus de la mobilisation générale, au besoin de protection des populations civiles par les armes permettant d’abattre les roquettes & raids aériens qui les visent". "Une position antimilitariste abstraite doit faire place à un mouvement concret pour la paix en Ukraine, qui prend en compte les besoins aussi bien militaires que non militaires de la résistance ukrainienne. Plus elle dure, plus le mouvement pour la paix a des chances de réussir"
Daria Saburova adresse une question grave à la gauche anti-impérialiste quant à l’aide militaire pour la résistance populaire. Faute de quoi, selon elle, le salut internationaliste et la solidarité témoignée au peuple ukrainien risquent de demeurer abstraits.