Ci dessous, deux versions qui s’opposent concernant les bastons qui occupent les antifa entre eux...
On vous laisse juge de la pauvreté de ce genre de "spectacle" dans nos rangs...
1 / Attaque d’un repas de quartier libertaire : la Jeune Garde met en danger nos luttes
Cette agression est le résultat d’interminables embrouilles et tensions entre différents groupes antifas lyonnais, principalement la Jeune Garde et les autonomes de la GALE (Groupe antifasciste Lyon et environs) qui durent depuis des années.
Nous sommes des antifascistes anarchistes et autonomes saoulé-x-s par ces groupes et ces embrouilles depuis des années. La plupart du temps, on n’est pas présent-x-s quand il y a ces embrouilles entre ces groupes et on a que des propos rapportés. Souvent, on entend juste deux versions, parole contre parole, on peut pas savoir qui ment, et ça finit juste par nous fatiguer et nous dégoûter du « milieu » antifa.
Ce 1er mai, on était présent-x-s place Colbert. On a été témoins. Comme tous les gens qui étaient là, impossible de renvoyer les responsabilités dos-à-dos : on a été témoins d’une attaque par la Jeune Garde.
Ce qu’il s’est passé
Environ une heure après l’arrivée de la manif, il y avait une centaine de personnes sur la place Colbert, des militant-x-s, des familles… Il faisait beau, on buvait le punch de Radio Canut et une chorale militante mettait une ambiance sympa. Les membres de la Jeune Garde n’étaient pas là, parti-x-s rapidement de la place après l’arrivée de la manif. Visiblement, iels sont allé-x-s se regrouper un peu plus loin.
D’un coup, iels ont débarqué-x-s à une quarantaine en colonne d’un pas rapide sur la place Colbert. Pendant quelques secondes, on a cru que c’était une des milices fascistes du Vieux Lyon qui venait nous attaquer, comme ces groupes le font régulièrement lors d’événements militants. Mais on a vite reconnu les membres de la Jeune Garde, qui se sont positionné-x-s en ligne dans une attitude menaçante et provocatrice face un groupe d’une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des membres ou proches de la GALE.
Ces dernier-x-s sont resté-x-s à distance et ont envoyé un petit groupe de meufs discuter. À peine arrivées devant la Jeune Garde, des coups ont été donnés et c’est parti en bagarre générale. Plusieurs personnes ont été blessées, la plupart étant des gens comme nous qui n’avaient rien à voir avec les embrouilles et qui essayaient de s’interposer. On n’a pas vu qui a donné le premier coup ou dit le premier mot de travers et on s’en fiche, ce qu’on a vu c’est que la Jeune Garde était venue dans l’unique but de se battre. Rien dans leur action n’était différent des attaques de milices fascistes qu’on a vu/subit par le passé.
Après quelques minutes violentes et choquantes, beaucoup de gens sont partis de la place, dont les personnes visées comme appartenant à la GALE. Une voiture de la natio est passée devant la Jeune Garde qui restait sur la place sans être inquiétée par les flics, qui ont suivi direct les gens qui s’enfuyaient, dont nous, ce qui nous a mis en danger. On précise qu’on est parti-x-s pas parce qu’on est potes avec la GALE, mais juste parce que la Jeune Garde nous a fait flipper et qu’on avait peur qu’iels nous agressent.
Personne n’est irréprochable, mais la Jeune Garde a dépassé toutes les limites
Nous sommes loin d’être des proches de la GALE. Nous avons eu de nombreux désaccords vis-à-vis des positions et comportements de membres ou de proches de la GALE. Nous nous organisons très peu avec elleux car nous leur reprochons de nombreuses choses (sur lesquelles nous ne nous étalerons pas ici). Mais, ce qu’a fait la Jeune Garde, on n’avait jamais vu un truc aussi grave de la part « d’antifas ».
On a entendu les versions des deux sur les bagarres/agressions/vengeances qu’il y a eu entre elleux ces derniers temps et qui ont mené à cette triste scène, et on trouve que personne n’est irréprochable. Mais dans tout ce qui a été dit, que ce soit vrai ou faux, absolument rien ne justifie cette attaque par la Jeune Garde. Cette action stupide et viriliste ne pouvait que faire empirer dangereusement les choses.
C’est n’importe quoi de débarquer en colonne en montrant les muscles et en essayant d’intimider. De chercher à résoudre un différend entre « antifas » par la violence (on n’est pas systématiquement contre le recours à la violence, mais on considère qu’elle doit être réservée à nos véritables ennemis : les fachos, machos, capitalistes et autres oppresseurs, et les flics qui les protègent).
Ce comportement est symptomatique d’une manière assez générale de concevoir la lutte antifasciste. Celui qui dit la vérité, c’est celui qui tape le plus fort. À la moindre critique, on propose de “s’expliquer dans une ruelle” (on comprend toustes ce que ça veut dire). Vous êtes sûr-x-s que la meilleure manière d’agir contre l’extrême-droite, c’est d’agir selon des codes virilistes utilisés par les fachos eux-mêmes ? Et de dire bien fort devant les caméras que la Jeune Garde n’est pas violente… bande d’hypocrites.
Cette attaque est d’autant plus grave qu’elle a été préparée : genre en se donnant rendez-vous avant, en y allant ensemble, y en a pas un-e seul-e dans le lot qui s’est demandé si c’était pas une idée de merde qui ne résoudrait rien ? Cette préméditation de la violence est beaucoup plus grave qu’une réaction violente sous le coup de la surprise ou de l’impulsion (même si c’est aussi un problème).
La Jeune Garde profite que la GALE soit affaiblie par la répression
La GALE a fait l’objet ces derniers temps d’une répression étatique particulièrement violente. Pour rappel, des gens proches de la GALE ont passé plusieurs semaines en prison l’automne dernier avant d’être relaxés, à cause d’une procédure complètement fallacieuse et d’un acharnement policier et politique. Plus récemment, la GALE a été dissoute par le gouvernement. Dans tous les pseudo-éléments invoqués par le ministère pour justifier cette dissolution, pas un seul n’est aussi grave que les violences qu’a déclenché la Jeune Garde ce 1er mai.
La Jeune Garde ne subit pas autant de répression (et on ne lui souhaite pas). Là, clairement, elle profite que la GALE soit affaiblie par la répression judiciaire, que ses membres n’aient plus le droit de se regrouper et s’organiser ensemble, que certain-x-s de ses proches risquent des condamnations judiciaires et la prison, que le groupe soit privé de ses moyens de communications (comptes sur les réseaux sociaux…).
Malgré tout ce qu’on peut reprocher à la GALE, iels ont notre soutien total et inconditionnel face à la répression violente et injuste qui s’abat sur elleux. Cette répression est une menace grave pour tous les mouvements et groupes antifascistes, anti-autoritaires et/ou progressistes. Au-lieu de s’organiser pour se défendre collectivement face à cette attaque d’une gravité sans précédent, la Jeune Garde en profite pour essayer de prendre une position dominante sur l’antifascisme lyonnais, en enfonçant encore plus son « rival ».
Depuis sa création, la Jeune Garde s’est revendiquée ouvertement contre « l’antifascisme autonome ». En tant qu’autonomes et anti-autoritaires, on n’est pas d’accord dans le fond. Mais dans la pratique, on est OK pour en débattre et pour soutenir / collaborer avec des groupes qui ont d’autres modes d’organisation que nous. En participant à la tentative de l’État d’éliminer la GALE, la Jeune Garde veut affaiblir l’antifascisme autonome par la violence et la répression, plutôt qu’en défendant sa propre vision alternative de l’antifascisme. Et de fait, nous sommes antifascistes, nous militons de manière autonome et même si nous ne militons pas aux côtés de la GALE, nous sommes menacé-x-s par la Jeune Garde.
La Jeune Garde et les groupes qui s’organisent avec elle doivent rendre des comptes
La situation actuelle affaiblit l’ensemble des luttes antifascistes locales, dont la plupart des gens impliqué-x-s comme nous ne sont ni à la GALE ni à la Jeune Garde. À défaut de réconcilier ces deux groupes, il faut au moins qu’ils puissent coexister en s’ignorant mutuellement, pour qu’on puisse consacrer le maximum de notre énergie à lutter contre la menace fasciste.
Pour qu’un apaisement soit possible, la Jeune Garde va devoir se calmer et ne jamais recommencer une telle action. Elle a des comptes à rendre à l’ensemble des militant-x-s et collectifs « progressistes » / « de gauche ». Sans ça, au vu de ce dont nous avons été témoins ce 1er mai, nous les considérons comme des ennemis de nos luttes, tout aussi dangereux que les fascistes.
Rappelons également que la Jeune Garde a déjà été dénoncée par des militant-x-s racisé-x-s et/ou LGBTQ+ pour des propos racistes, islamophobes, transphobes, homophobes. L’année dernière, un militant antiraciste s’est fait agresser par des membres de la Jeune Garde et avait témoigné publiquement. Depuis, non seulement la Jeune Garde ne s’est pas exprimée, encore moins remise en question, mais elle a fait des autonomes antifascistes la véritable cible de sa lutte, que ce soit par des insultes, des coups de pression, des représailles violentes ou une exclusion pure et simple de l’organisation de manifestations et autres événements antifascistes.
En juin 2021, lors d’une discussion avec Usul, Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, tenait les propos suivants, symptomatiques du mode de pensée de la Jeune Garde : “Malheureusement, ce n’est plus seulement les militants antifascistes qui sont visés par la menace de l’extrême-droite, mais bien de nombreuses personnes, que ce soit en raison de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle ou de leurs idées politiques”. Il serait utile de rappeler que les personnes racisées, les personnes musulmanes et juives, et les personnes LGBTQIA+ sont les premières cibles de l’extrême-droite, mais manifestement la Jeune Garde ne l’a toujours pas compris puisqu’à chaque manifestation, le cortège des personnes les plus vulnérables est reléguée en fin de cortège…la position la plus fragilisée et la plus invisible. Ces mêmes personnes qui se font agresser tous les jours reçoivent un message clair : “La lutte antifasciste, c’est un truc de mascu viriliste blanc, vous n’avez pas votre place dans la lutte antifasciste en dehors de notre utilisation de votre image de victimes de l’extrême-droite”. Il est bien beau de parler de lutte antiraciste, antisexiste, anti-LGBTQphobie, antifasciste devant les caméras, lorsque la Jeune Garde perpétue ces discriminations de manière autoritaire et violente, sans aucune réaction des diverses organisations et collectifs qui continuent, malgré tout, de s’organiser avec eux.
De nombreux groupes révolutionnaires, anarchistes et anti-autoritaires s’organisent avec la Jeune Garde. Beaucoup d’entre eux le font à cause de désaccords avec la GALE, avec qui on ne leur demande pas de se réconcilier mais seulement de les soutenir face à la répression qu’iels subissent et l’agression de ce 1er mai. Des membres de nombreux groupes/collectifs étaient présents et témoins de cette attaque. Personne n’a pour le moment pris de position publique sur le sujet. C’est notamment le cas à Lyon de l’UCL, Solidaires, la CNT ou encore le NPA. Ces orgas et syndicats, par lesquelles certain-x-s d’entre nous sont passé-x-s ou sont proches, ne peuvent pas à la fois se dire contre le fascisme et continuer à s’organiser avec la Jeune Garde sans lui demander de rendre sérieusement des comptes sur cette attaque et s’assurer que ça ne se reproduira jamais.
Des militant-x-s antifascistes, autonomes et anarchistes
2/ Information publique sur plusieurs agressions contre des militant·es de la Jeune Garde et des militant·es du milieu antifasciste à Lyon
Des organisations du collectif unitaire lyonnais Fermons les locaux fascistes, auquel participe le groupe local de Lyon de l’Union communiste libertaire, ont rédigé le communiqué suivant :
Lyon, le 20 mai 2022
Information publique sur plusieurs agressions contre des militant·es de la Jeune Garde et des militant·es du milieu antifasciste à Lyon
Le milieu militant antifasciste et plus largement luttant contre l’extrême droite et ses idées est secoué depuis quelques semaines par une vague d’agressions, perpétrées non pas par un groupuscule fasciste mais par des militant·es se revendiquant elles et eux-mêmes de l’antifascisme. À Lyon, Paris, et ailleurs, ces agressions blessent déjà, menacent des manifestations, remettent en cause des initiatives unitaires.
Des versions mensongères ou approximatives des faits sont propagées par les auteur·rices des agressions, cherchant à aggraver la crise. Au contraire, pour les organisations lyonnaises signataires de ce texte, l’urgence est au rétablissement du calme, à l’exposition claire des faits, à la condamnation des agressions et à la désescalade. L’heure est également à la remise en cause des pratiques virilistes dans les milieux antifascistes sur des bases féministes claires.
Nous analysons aujourd’hui que nous devons collectivement et clairement communiquer sur les faits qui se sont déroulés et ne pas laisser les réseaux sociaux être envahis par des versions des faits mensongères ou approximatives. Nous espérons que cette communication clarifiera à Lyon et dans les autres villes l’origine de la crise, ses tenants et aboutissants, éclairera les nécessaires prises de position, et nous permettra ensuite de reprendre notre lutte contre l’extrême droite et pour de nouvelles conquêtes sociales.
Le contexte
Nous nous sommes jusque là abstenu de toute communication publique, compte tenu de la procédure de dissolution qui visait la GALE, afin de ne pas donner prise à une instrumentalisation répressive par le gouvernement. De plus, nous n’avons pas comme pratique de diffuser des conflits sur les réseaux sociaux, ceci pour ne pas donner d’éléments à nos ennemis et à la police.
Les agressions par des groupes autonomes, en particulier la GALE, contre les militant·es du mouvement social lyonnais ne sont pas nouvelles : le 1er mai 2021 contre des militant·es CGT et de l’intersyndicale, en juin 2021 contre un militant LFI qui avait dû être exfiltré d’une manifestation, pour ne citer que les événements les plus récents.
Malgré ces pratiques détestables, nos organisations n’ont jamais considéré que le gouvernement puisse être un « arbitre » face à de telles pratiques, et nous nous sommes opposé·es à la procédure de dissolution visant ce groupe et avons participé au rassemblement de soutien et l’avons fait connaître.
La vague actuelle d’agressions a démarré après la manifestation du 16 avril 2022 et cible des militant·es de la Jeune Garde. La Jeune Garde est une organisation antifasciste partenaire d’autres organisations signataires de ce texte dans le cadre du collectif unitaire Fermons les locaux fascistes. À travers la Jeune Garde, c’est avant tout une conception unitaire et populaire de l’antifascisme qui est attaquée. Même si, pour certain·es, les organisations antifascistes Jeune Garde et GALE peuvent sembler proches, les bases politiques ne sont pas les mêmes et la Jeune Garde s’est toujours intégrée dans les collectifs et organisations unitaires.
Les faits des 16 et 17 avril
Alors que la manifestation contre l’extrême droite du 16 avril 2022, organisée par l’organisation unitaire Fermons les locaux fascistes, s’était déroulée sans incident, et que les organisateur·rices et des membres de la Jeune Garde quittaient en groupe la manifestation, un membre de la GALE a pris à partie un membre de la Jeune Garde, en multipliant les insultes sexistes devant de nombreux témoins. Plus tard dans l’après midi, ce même individu et deux autres personnes ont agressé un militant de la Jeune Garde,alors que celui-ci marchait dans la rue avec des amies, elles aussi insultées. Cela a entrainé cinq jours d’ITT (Incapacité Temporaire de Travail) pour le militant agressé.
Le lendemain 17 avril, alors que des membres de la Jeune Garde venaient demander des comptes aux auteur·rices de l’agression, une bagarre a éclaté au cours de laquelle l’agresseur de la veille a dégainé un couteau et tenté à plusieurs reprises de poignarder un militant de la Jeune Garde, heureusement sans succès. Ces faits ont eu lieu devant de nombreux témoins, attablés dans un bar.
Cela n’a pas empêché pour autant la GALE de diffuser une version totalement mensongère des faits, prétendant que des militants de la Jeune Garde avaient agressé une militante féministe antifasciste isolée.
Les faits du 19 avril
Par la suite, à Paris, un des porte-paroles de la Jeune Garde a été pris à partie sur la foi de cette version mensongère par des militantes de la CFA (Coordination féministe antifasciste, dirigée par une ancienne militante de la GALE) accompagnées par des militants de l’AFA Paris Banlieue. Pourtant, ce porte-parole n’était pas présent lors des faits des 16 et 17 avril.
Une altercation entre les militants de la Jeune Garde et la CFA s’en est suivie au sortir d’une conférence. Une femme de la Jeune Garde s’est vue rouée de coups par 6 femmes de la CFA tandis que les autres camarades tentaient de s’interposer pour temporiser la situation. Deux militants de l’AFA Paris Banlieue ont été reconnus, portant chacun un protège-dents. Il ne s’agissait donc pas d’une situation involontaire mais bien d’un guet-apens, étant donné que les militants étaient préparés pour l’affrontement.
Les faits du 1er mai
Le 1er mai, une nouvelle étape a été franchie. Alors que la manifestation lyonnaise s’était déroulée sans incident, la GALE, assistée par des personnes venues pour l’occasion de Paris et d’ailleurs, appartenant à la CFA, à l’AFA Paris Banlieue ou en étant proches, a agressé une militante de la Jeune Garde en pleine fête de quartier où se trouvaient de nombreuses familles avec enfants.
Les autres militant·es de la Jeune Garde présent·es ont défendu leur camarade, et s’en est suivie une violente bagarre pendant laquelle plusieurs personnes, y compris extérieures aux groupes cités, ont été blessées.
Si la confusion et la méconnaissance des différents groupes expliquent que certaines personnes sur la place n’ont pas compris l’origine de la bagarre, le déclencheur, à savoir l’agression initiale, ne fait aucun doute, celle-ci ayant été filmée. De même, si l’arrivée tardive et en groupe de la Jeune Garde sur la place a pu être interprétée comme une préparation à la bagarre, les témoignages que nous avons recueillis indiquent que c’est la GALE et ses allié·es qui ont tendu une embuscade et ont provoqué par texto la Jeune Garde. La Jeune Garde a donc rejoint la place en sachant qui s’y trouvait mais en espérant que le bon sens l’emporterait.
Plus tard dans l’après-midi et ailleurs dans Lyon, des militant·es de la Jeune Garde ont été attaqué·es de nouveau par ces mêmes agresseur·euses, équipé·es de casques et armé·es de bombes lacrymogènes et de bâtons, à 15 contre 7, heureusement sans faire de blessé·es. Ils et elles avaient auparavant essayé de tendre un guet-apens au domicile d’un militant de la Jeune Garde, sans succès.
Simultanément, à Paris, des membres de l’AFA Paris Banlieue ont proféré pendant la manifestation des menaces de mort contre des membres de la Jeune Garde.
Les faits depuis le 1er mai 2022
L’agression du 1er mai à Lyon montrant que les risques d’attaque physique des membres de la Jeune Garde par des membres de la Gale sont importants, des précautions extraordinaires sont désormais prises.
De ce fait, la Jeune Garde fait le choix difficile de ne pas se rendre à certains évènements politiques auxquels elle est pourtant invitée dans le but d’éviter toute situation de confrontation dans des moments où l’unité et la cohésion sont nécessaires pour notre camp politique. Autre exemple, l’hommage annuel à Clément Méric, militant antifasciste assassiné le 5 juin 2013, ne pourra pas se tenir cette année à Lyon dans des conditions normales et les organisations signataires sont encore en train d’en chercher les modalités.
Face à cette situation, la Jeune Garde a cherché la désescalade et un règlement politique de la situation notamment en faisant appel au collectif Fermons les Locaux Fascistes. C’est également en ce sens que nous avions diffusé une première interpellation en interne de certaines de nos organisations nationales, afin d’éviter tout étalage de telles pratiques sur les réseaux sociaux et de mettre fin à de tels actes inacceptables.
Mais suite à cette interpellation, de nouveaux faits graves se sont ajoutés de la part de proches de la GALE et de la CFA. Tout d’abord, une version mensongère des faits a été diffusée sur les réseaux sociaux par la CFA, et reprise à leur compte – sans susciter de réaction de la CFA et de la GALE – par les médias d’extrême droite. Puis, des comptes créés par des proches de la GALE ont diffusé le 16 mai 2022 l’adresse d’un militant de la Jeune Garde Lyon sur les réseaux sociaux, en invitant les fascistes à s’en servir. Il est à noter que ce militant était lui aussi absent les 16, 17 avril et 1er mai. Cela a contraint le militant à quitter son domicile pour une durée indéterminée. La proximité des comptes en question et de la GALE ne fait aucun doute au vu de certains messages, dont nous avons gardé trace. Enfin, démontrant bien la non prise en compte réelle des questions féministes, un enchaînement de propos et injures sexistes a eu lieu sur les réseaux sociaux.
Nos conclusions
Il y a une volonté manifeste de nuire, comme en témoigne un certain nombre de messages sur les réseaux sociaux. Celles et ceux qui perpétuent ces agressions ne peuvent plus se revendiquer du même antifascisme que nous. Car à qui profitent de tels actes si ce n’est au pouvoir en place et aux fascistes, qui marquent régulièrement Lyon de leurs violences ?
Les organisations signataires de ce texte dénoncent les comportements virilistes de la part de la GALE et de ses allié·es. Elles appellent à un travail en profondeur sur le virilisme dans l’ensemble du milieu antifasciste, y compris dans les organisations signataires. Nous rejetons également toute instrumentalisation de nos luttes et de nos modes de dénonciation des violences sexistes et patriarcales.
Nous déplorons les amalgames qui sont faits entre « agression » et « autodéfense ». Il faut le rappeler : à Lyon, une partie du mouvement autonome antifasciste s’est rendu coupable de pratiques d’intimidation, d’insultes et de comportements virilistes visant, et subis par, les féministes lors de manifestations féministes récentes.
Les organisations signataires, qui mènent depuis de nombreuses années une activité soutenue contre l’extrême droite, invitent à :
dénoncer avec la plus grande fermeté ces agissements ;
réfuter les versions mensongères des évènements ;
ne pas s’allier avec des individus soutenant ces agressions et ces méthodes ;
remettre en question la culture du virilisme dans les milieux antifascistes qui entretiennent des rivalités délétères.
Organisations lyonnaises ou du Rhône signataires : Alternatiba, EcoDéfense, Ensemble !, Jeune Garde, La France Insoumise, MeTooLyon, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Section Départementale FSU, Union Communiste Libertaire, Union Départementale CGT, Union Départementale Solidaires, Unité Communiste