La Confédération paysanne de Touraine alerte sur la situation de sécheresse actuelle. Pour protéger la ressource en eau, il est plus qu’urgent de mettre en place des changements de pratiques et une priorisation des usages de l’eau. Les « méga-bassines » actuellement brandies et soutenues par les pouvoirs publics, ne résoudront pas le problème et vont même l’aggraver.
La Confédération paysanne de Touraine alerte sur la situation de sécheresse actuelle. Pour protéger la ressource en eau, il est plus qu’urgent de mettre en place des changements de pratiques et une priorisation des usages de l’eau. Les « méga-bassines » actuellement brandies et soutenues par les pouvoirs publics, ne résoudront pas le problème et vont même l’aggraver.
Comme dans beaucoup de départements, en Touraine la ressource en eau est menacée. la situation est si critique que des arrêtés préfectoraux de restriction sont pris sur la plupart des cours d’eau du département. La conjonction d’un hiver ayant peu rechargé les nappes avec neuf mois déficitaires en pluviométrie, et de périodes à températures très élevées avec du vent d’est font que de nombreux ruisseaux et rivières du département sont à sec. Les chutes brutales de débits sont par ailleurs souvent liées à des nappes qui baissent avec pour certaines des niveaux très inquiétants.
Cette situation dramatique impose de revoir collectivement la priorisation des usages de l’eau. Avant tout, protégeons la ressource en eau potable et la biodiversité des milieux. Pour l’agriculture, la Confédération paysanne défend la priorisation de l’irrigation aux cultures nourricières à haute valeur ajoutée, par exemple le maraîchage, pour lequel dans l’Indre il a par exemple été accordé une dérogation d’irrigation en cas de débits de crise, étant donné les petits volumes d’eau prélevés (de l’ordre de 1000 m3/an pour 1ha) et l’importance sociale en terme alimentaire.
Il est urgent de soutenir des changements de pratiques tenant compte de la raréfaction de la ressource : plantation d’arbres pour ralentir l’eau, soutien de l’élevage pâturant pouvant préserver des milieux humides, etc. Il est urgent de les mettre en place face à l’accélération du changement climatique qui les rend de plus en plus compliqués (trop de sécheresse laisse peu de chance de survie aux arbres et rend compliqué la gestion des pâturages). Le problème étant systémique, de tels changements ne peuvent aller qu’avec une transition agricole globale rompant avec l’industrialisation.
La gestion de l’eau doit se faire dans une optique de solidarité amont-aval, en intégrant le principe de l’eau dans un cycle complet : il faut la ralentir, la faire entrer dans le sol pour recharger les nappes, mais pas la retenir au détriment de l’aval : l’eau est un bien commun et la gestion à un endroit du territoire doit se faire en tenant compte de la solidarité territoriale pour l’aval et l’embouchure des fleuves.
Les « méga-bassines » ne sont pas une solution, au contraire elles vont aggraver le problème. La Confédération paysanne s’alarme vivement de voir que les bassines sont brandies comme solution et soutenues par l’État et les autres syndicats agricoles (FNSEA et CR). Ces bassines posent plusieurs problèmes : absence d’équité dans l’accès à la ressource en favorisant des productions industrielles, captation de subventions publiques (dont Agence de l’eau) et surtout la menace sur la ressource globale en pompant dans les nappes.