Hassan Iquioussen (1964 – ) est l’un des prédicateurs vedettes de l’organisation « Musulmans de France » (ex-UOIF), une organisation s’inscrivant dans le sillage de l’idéologie islamiste des Frères musulmans.
Considéré par l’essayiste Hakim El Karoui comme un représentant de « la tendance la plus dure et la plus virulente des Frères musulmans en France », Iquioussen dispose d’une chaîne YouTube cumulant 151 000 abonnés et près de 28 millions de vues à ce jour.
En janvier 2004, L’Humanité révèle qu’Hassan Iquioussen promeut dans ses prêches une « culture de la haine antijuive ». Dans une cassette intitulée « Palestine, histoire d’une injustice », enregistrée en 2003, il reprenait ainsi à son compte le mythe d’une collaboration des « sionistes » et d’Hitler, un lieu commun du discours antisémite en grande partie forgé par la propagande « antisioniste » soviétique. Il qualifiait les juifs d’« avares et usuriers », les accusait d’être « le top de la trahison et de la félonie » et d’éviter de « se mélanger aux autres qu’ils considèrent comme des esclaves ». Évoquant un passage du Coran dans lequel une femme juive tente d’empoisonner le prophète Mahomet, Hassan Iquioussen conclut notamment : « Retenez ça parce que vous allez comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Les juifs n’ont cessé, depuis ce temps, de comploter contre l’islam et les musulmans ». En octobre 2004, joint par Le Figaro, il explique : « Je décris des épisodes relatés dans le Coran. Vous ne voulez pas abroger le Coran ? […] Qu’on me prouve que j’ai tort et je changerai d’avis ! » Quelques jours plus tard, il reconnaît avoir tenu « des propos déplacés » et condamne formellement l’antisémitisme.
Au début des années 2010, Hassan Iquioussen s’affiche aux côtés d’Alain Soral, affirmant notamment dans une vidéo postée en 2015 que le polémiste national-socialiste « dit des choses très intéressantes, très intelligentes, pertinentes, et parfois on peut très bien ne pas être d’accord avec lui sur certaines choses. Pourquoi ? Parce qu’Alain Soral, c’est pas le bon Dieu, comme le Pape n’est pas le bon Dieu, comme le cheikh d’al-Ahzar n’est pas le bon Dieu. »
Dans un prêche tenu à la mosquée Abou Dhar de Dunkerque le 5 octobre 2012 au sujet de « l’islamophobie », Hassan Iquioussen prétend qu’elle s’insère dans le cadre d’un vaste plan de manipulation dont le terrorisme ferait également partie :
« C’est quoi l’objectif ? Vous savez c’est quoi l’objectif ? Ce n’est pas que les non-musulmans nous détestent, ça c’est déjà fait. Ça ils l’ont déjà fait hein. Ils l’ont fait avec le 11-Septembre. Ils l’ont fait avec le 18 juillet [ici, Iquioussen se trompe de date ; il veut vraisemblablement parler de l’attentat du 7 juillet 2005 – ndlr]… vous savez : Londres, Madrid… Ils l’ont fait avec Merah… ouh, ouh, ouh. Lapsus ! Je me suis trompé. Ça va ?! Vous voyez toutes ces affaires, toutes ces pseudos-affaires ? Ces pseudo-attentats ont pour objectif de faire peur aux non-musulmans, pour qu’ils aient peur de l’islam et des musulmans. Mais c’est pas suffisant : la guerre ça se fait à deux ! Donc il faut maintenant mettre dans le cœur des musulmans la haine et la peur des non-musulmans. Comment ? Eh bien en insultant le prophète de l’islam, en brûlant des Corans. Vous entendez ?! Comme ça, les musulmans vont développer la haine en eux. Et c’est bon on peut créer le fameux choc des… ? Oh ! Le « choc des civilisations » ! Vous avez entendu ? Le « choc des civilisations ». C’est ça l’objectif de l’islamophobie : « Bouffez vous la gueule, moi je vends des armes ». « Détruisez-vous, moi je reconstruis derrière ». « Blessez-vous, je vous vends des médicaments » ; « Bouffez-vous, je vends plus de journaux… et j’explose l’audimat ». »
« 500 000 Arméniens ont fait pression sur l’ex-président de la France, Sarko, pour qu’il vote une loi pour condamner les Turcs, pour un péché qu’ils n’ont pas commis, vous êtes bien d’accord ? Le pseudo-génocide arménien. La loi n’est pas passée, donc je peux dire que ça n’existait pas. Si la loi était passée, je ferme ma bouche ! Vrai ou faux ? Si la loi était passée, je pourrais pas dire que le génocide arménien n’existe pas, parce que la loi me condamne, alors que là, je peux m’éclater. Regarde, je parle : il n’y a pas eu de génocide, et j’ai les preuves historiques, il n’y a pas de génocide. »
« L’ennemi, ce n’est pas le peuple français, mais c’est une minorité d’individus qui manipulent le peuple français. Vous allez agir le jour où vous allez arrêter d’avoir peur, le jour où vous allez arrêter d’être pessimiste. Si vous avez confiance en vous et si vous êtes optimiste, vous allez devenir un acteur dans votre cité, dans votre ville, dans votre pays. Et quand je dis “acteur”, c’est selon vos capacités, vos moyens, vos disponibilités. Un des objectifs majeurs de ces gens qui nous manipulent, c’est de nous neutraliser pour que nous n’assumions pas nos devoirs de citoyens » (source : « Les polémiques islamophobes incessantes », YouTube, 25 août 2016).
En juin 2017, interviewé par La Nouvelle République, Hassan Iquioussen explique qu’il « a pris [son] bâton de pèlerin pour […] combattre [les terroristes de Daesh] ». « Depuis cinq ans, c’est un bras de fer avec eux. Et si, jadis, j’arrondissais les angles, à présent je suis tranché et tranchant. Je me désavoue totalement de ces personnes, dans le fond et la forme » (sic)… Un discours adapté en fonction de ses interlocuteurs ? La question mérite d’être posée : dans une vidéo postée sur YouTube quelques mois plus tôt, le 3 septembre 2016 (« Comment combattre l’islamophobie des hommes politiques ? »), il parlait en effet de l’idéologie islamiste radicale au nom de laquelle ont été commis les multiples attentats qui ensanglantaient alors la France comme de « faux problèmes » :
« Alors, au lieu de parler des vrais problèmes de la société, notamment le chômage, la précarité… on crée des faux problèmes : burkini ; maintenant l’Islam radical et politique ; et peut-être demain encore des attentats. Et on va surfer sur la vague du « terrorisme islamiste ». »
En juillet 2016, Le Point a révélé qu’Hassan Iquioussen possédait plusieurs sociétés immobilières et plusieurs centaines de mètres carrés de terrains à bâtir rachetés à la ville de Denain dans la région Hauts-de-France. L’une des sociétés, la SCI Smolin, appartient également à ses fils dont l’un, Soufiane Iquioussen, a été promu en 2017 à la mairie de Denain pour piloter la refonte de l’action sociale du Centre communal d’action sociale (CCAS), après avoir figuré sur une liste socialiste dans une commune avoisinante. Soufiane Iquioussen a obtenu un prix (« Talents des cités ») pour un projet de garage solidaire. Lors de la remise de ce prix au Sénat, il a posé en exécutant une quenelle, un geste inventé par Dieudonné M’Bala M’Bala et à la connotation antisémite notoire.