Vols, harcèlement sexuel, missions suicide, trafic d’armes... Le site d’information Kiyv Independant révèle dans une enquête approfondie les exactions commises par trois hommes aux commandes d’une unité de la légion étrangère ukrainienne - des exactions dénoncées par des légionnaires dont certains ont quitté l’unité. L’un des commandants mis en cause serait un ancien mafieux polonais recherché dans son pays
Les révélations fracassantes du Kiyv Independant sont bien étayées : avant de confier l’affaire à la presse, une douzaine au moins de légionnaires ou ex-légionnaires avaient alerté leur hiérarchie à plusieurs reprises, sans réponse. Rapports écrits, interviews et vidéos détaillent des cas de pillages de magasins, de missions militaires incohérentes, d’extorsion d’argent, de harcèlement sexuel du personnel soignant, des soupçons de trafic de matériel militaire.
Trois hommes à la tête de cette unité de la Légion sont mis en cause. L’un d’eux, Sasha Kuchynsky, de son vrai nom Piotr Kapuscinski, a fait partie du gang de Pruszkow un de plus puissants groupes de criminalité organisée en Pologne.
Cette unité placée sous la direction des services de renseignement a été créée au moment de l’invasion, de manière un peu improvisée et sans les garde-fou nécessaires, analyse un expert militaire français qui estime que Kiev ne peut se permettre de tolérer des comportements déviants ou des exactions dans les rangs de ses combattants, notamment en vertu du soutien occidental massif dont l’Ukraine bénéficie.
Une enquête est en cours et la présidence de la République a été saisie par les soldats qui dénoncent ces exactions, mais sans résultat pour l’instant, explique le Kyiv Independant. Le mois dernier, Volodymyr Zelensky avait limogé le chef des services de renseignement Ivan Bakanov, par ailleurs ami d’enfance du président, sur fond de trahisons dans les rangs de l’agence.