LFI a cru, honnêtement je pense, pouvoir porter un discours de vertu sur les violences faites aux femmes et elle se prend les pieds dans le réel, à savoir que cette violence à la fois systémique et humaine, trop humaine ne recoupe pas la division politique droite/gauche pour aller vite. Il y a des réactionnaires courtois et des gauchistes infâmes, c’est un secret de tous connu.
Maintenant, la gifle.
Il ne s’agit pas de banaliser une gifle mais que la clique qui regroupe "Nous toutes", "Les grenades", Valérie Rey-Robert, etc. fasse de Quatennens (qui, par ailleurs, n’est pas ma came à LFI...) l’équivalent de Bertrand Cantat me choque. Non, une gifle n’est pas à minorer mais elle ne relève pas d’une violence strictement masculine ni du rapport de forces où un mec écrase sa compagne. Une nana peut gifler un mec.
Le coup du poignet, du téléphone pris, ce n’est vraiment pas terrible mais si la folie ne justifie pas de tels excès au sens où elle les absoudrait, elle ne peut être niée. Une gifle n’est pas à banaliser mais ce n’est pas une femme balancée au sol, par ex.
(Mon grand-père maternel battait ma grand-mère - j’ai assisté à ça enfant - mais jamais il ne l’a giflée. Truc de mauviette, sans doute).
Il ya quelque chose dans l’halali à propos de Quatennens qui me fait frémir, à savoir l’absence de mesure et le refus de traiter ce qui s’est passé pour ce que c’est, à savoir une gifle. Ce n’est pas RIEN mais ce n’est pas une tentative de meurtre ni de mutilation.
Tout cela s’inscrit dans l’époque victimaire contemporaine qui est parfaitement homogène au fascisme qui vient, qui est déjà là. Cela s’énonce simplement : "Je suis victime, j’ai tous les droits". (Pire que ça dans la nébuleuse "Osez le féminisme" : "Je suis une femme donc je suis victime donc j’ai tous les droits" - celui d’accuser Coquerel, par ex.).
Le victimarisme (néologisme, je sais) fait que les gens appellent Mme Quatennens "Céline", la rabaissant sans avoir un mot contre la police qui a vendu une affaire à ces crap.les quasi-Charlie du "Canard" qui se pourlèche les babines en dénonçant les mauvaises moeurs de La France islamiste (car, inutile de tourner autour du pot, ce que dit le consensus national-républicain, c’est que le "i" de LFI signifie "islamiste" et que les Insoumis sont "soumis").
Fut un temps où les féministes auraient tiqué devant la collusion police-médias pour rendre publique une affaire privée. Fut un temps aussi où que l’épouse (ou ex, peu importe) de Quatennens soit appelée "Céline" comme dans une émission de Hanouna eût horrifié ces mêmes féministes.
Mais voilà, résister à l’air du temps est difficile et le fascisme s’étend. La figure majeure, totémique, de l’époque est la victime. Elle a justifié qu’une assoce ("Les Grenades", tu parles d’un nom) enlève une plaque en hommage à Hocquenghem préalablement tâchée de peinture rouge comme pour l’exhumer de sa tombe et le poursuivre alors même qu’il n’est plus.
Depuis, tout est à l’avenant. Balance ton porc a investi la porcherie au sens du livre de Gilles Châtelet. Normal que le rôle de la police ne choque pas : il faut bien que "balance" ait un sens.
Yvan najiels