...avec les analyses complémentaires de JEAN-MARIE CHAUVIER (journailste) et de PIERRE VERHAS (politologue). Clairement, la Russie est agresseur de l’Ukraine. L’Ukraine et les Etats-Unis ont néanmoins une responsabilité dans le déclenchement de ce conflit horrible, désastreux à tous points de vue. Faut-il laisser les armes tuer avant de passer à la table des négociations ? Ne devrait-on pas tout faire pour ne pas attendre l’enlisement final ou pire encore risquer un conflit nucléaire généralisé, et lancer des négociations de paix durable . Peersonnellement, je le pense même si les chances de succès sont très minces ? En mai 68, était peint sur les murs de Paris ce formidable slogan, « soyons réalistes, demandons l’impossible ». Reprenons-le, démultiplions-le, urbi et orbi.
Jean Lemaître
JEAN-MARIE CHAUVIER :
Ancien journaliste à la RTBF, au Monde Diplomatique (tec). C’est l’un des meilleurs connaisseurs, sinon le meilleur, en Europe de l’ancienne URSS et de la Russie. Il me fait l’honneur de m’envoyer par mail (ainsi qu’à d’autres de ses amis) ses analyses concernant le conflit Russie/Ukraine.
Extrait de son dernier billet :
« (...) Il y a donc course de vitesse entre ces deux projets – celui des Etats-Unis/OTAN (la Démocratie et les libertés) et celui de la Russie-Chine etc…(la dictature et l’anti-civilisation occidentale)
La guerre doit donc continuer, par Ukrainiens interposés, et au détriment de l’Europe – les principaux sinon les seuls profiteurs de cette guerre étant jusqu’à présent les Etats-Unis, et en général les grandes compagnies pétrolières et les marchands de canons.
Une négociation sera éventuellement possible lorsque le rapport des forces permettra des concessions réciproques, et pourvu qu’il n’y ait pas de dérapage irréparable. La situation pourrait aussi évoluer du fait de changements en Europe…et aux Etats-Unis en crise ».
PIERRE VERHAS :
Ancien co-animateur du mouvement « Osons le socialisme ». Il propose aujourd’hui un blog politique (https://uranopole.over-blog.com/) de grande qualité, procédant par arguments et vision dialectique, et non par slogans binaires et sommaires comme c’est devenu si courant aujourd’hui.
Extrait de son avant-dernière livraison de son blog…
(…) "Non, cette guerre aussi absurde qu’atroce n’oppose pas le « Bien » contre le « Mal », David contre Goliath, comme tentent de la faire accroire les médias occidentaux. Cette guerre est l’affrontement par peuples russe, ukrainien et indirectement européen interposés, entre deux empires déclinants : l’Occident globalisé et l’autocratie russe comme ukrainienne toutes deux maîtres d’une oligarchie ayant pillé ces immenses pays à leurs seuls profits. Les vraies sanctions consisteraient à confisquer les biens de tous ces oligarques russes comme ukrainiens à la côte d’Azur française, en Toscane italienne, dans les paradis fiscaux et de les restituer aux Trésors russe et ukrainien afin qu’ils les redistribuent aux deux peuples ! Utopie, évidemment ! Rien n’est fait pour écarter une fois pour toutes Poutine et Zelensky qui ne sont ni le « diable » ni le « héros » que la propagande de l’Ouest nous présente, mais qui sont chacun à la tête d’un régime dangereux : celui des oligarques et de la corruption. Zelensky comme Poutine interdisent tout parti d’opposition. Il y a de part et d’autre des prisonniers politiques. Le prix Sakharov attribué à Zelensky aurait dû l’être à Julian Assange. » (…)
ANTONIO GRAMSCI, fondateur du Parti communiste italien, philosophe, jeté en prison par Mussolini, écrivait, il y a un bon siècle : « Nous devons marier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ». Ce que s’efforcent de faire avec brio Jean-Marie Chauvier et Pierre Verhas. Je les salue fraternellement. (JLE)