Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Queyrière (Haute-Loire), maquis Wodli, l’exécution des trotskystes par les FTP, 26 octobre 1943
Article mis en ligne le 16 novembre 2022
dernière modification le 14 novembre 2022

par siksatnam

Après l’évasion de soixante-dix-neuf prisonniers politiques, organisée par le Parti communiste et les FTP, dans la nuit du ler au 2 octobre 1943 de la prison du Puy-en-Velay (Haute-Loire), une partie des évadés est transférée vers le maquis FTP Wodli de Queyrières, proche d’Yssingeaux (Haute-Loire). Immédiatement, 5 des évadés, trotskystes, sont retenus prisonniers. L’un réussit à s’enfuir bientôt mais les quatre autres furent ensuite exécutés sur ordre sans que leur corps ne soit jamais retrouvé et sans que le ou les responsables de l’exécution ne soient identifiés.

Cinq militants trotskystes furent détenus successivement à la prison de Lodève (Hérault), puis, en novembre, au camp de Mauzac (Dordogne) avant d’être transférés à la prison du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Leurs relations avec la fraction de prisonniers politiques contrôlés par le PCF furent très tendues, les militants trotskystes étant mis à l’écart, subissant des brimades.

Après l’évasion du Puy-en-Velay de 80 prisonniers politiques, les 5 militants furent envoyés vers le camp Wodli, séparés d’un autre groupe envoyé vers le Puy-de-Dôme, comprenant notamment Paul Maraval, un jeune communiste, ancien des Brigades Internationales, qui avait sympathisé avec eux et semblait avoir été acquis à leur cause. C’est la raison pour laquelle ce dernier fut lui aussi exécuté, plus tardivement, en juillet 1944, par ses propres camarades FTP.

Au camp Wodli, Albert Demazière parvint à s’enfuir après avoir été envoyé avec deux autres FTP pour une corvée, après qu’ils se soient perdus et séparés, mais Pietro Tresso, Jean Reboul, Abram Sadek et Maurice Segal furent exécutés fin octobre 1943, peut-être le 26 ou le 27, sur ordre des responsables du maquis, appliquant les consignes « venues d’en haut » affirment Pierre Broué et Raymond Vacheron.

Après la guerre, le Parti communiste internationaliste attribua cette élimination à Théodore Vial lequel s’en défendit toujours, affirmant qu’à cette date il avait été déplacé dans la vallée du Rhône par la direction des FTPF.

Malgré l’ampleur de leurs recherches, Raymond Vacheron et Pierre Broué ne purent obtenir le moindre élément écrit attestant de l’exécution des 4 trotskystes, seuls les témoignages, confirmant ces exécutions. C’est seulement en 2019 qu’on a trouvé trace de cette exécution dans des documents internes au Parti conservés aux archives de la Conférence nationale place du Colonel Fabien. C’est Jean Burles qui l’indique dans une note manuscrite datée du 15 mai 1954 sur son parcours pendant la guerre : « transféré en décembre à la prison du Puy, en cellule avec Corsi, d’Arles, Sirca des dockers de Marseille, Philomen Mioch, Imbert.

Deuxième évasion

« Un gardien venant d’Eysses m’a fait savoir qu’il était à nouveau possible de s’évader. Ceci me fut confirmé par les autres cadres de Montluçon, Lyon qui avaient davantage de rapports avec lui et dont les parents venaient souvent.

Notre évasion convenue fut retardée par celle de Saint-Étienne qui avait mis la région en surveillance.

Dans la nuit du 30,septembre au 1er octobre 1943 à minuit le gardien me remet le jeu de clé cellules et portes, un revolver. Je ne l’ai plus vu, il aurait paraît il emporté des fonds de l’économat de la prison.

J’ai ouvert des cellules convenues puis la sortie s’est organisée. Enfermer les gardiens, miliciens, etc.

Les cadres du dehors attendaient. Nous étions 86, avec nous des trotskystes et Imbert abattus par la suite sauf un : Demazière. »

Cette note, tout en laissant entendre de façon calomnieuse que le gardien Albert Chapelle, militant socialiste, résistant, un des deux piliers de l’évasion du Puy avec Augustin Ollier, aurait agi dans un but lucratif -ce qui est faux, puisque l’argent de la prison a été embarqué et Chapelle a fait un "reçu" pour que le personnel ne soit pas soupçonné, pour une somme de 32 253,40 F, cette somme ayant été restituée aux groupes de la résistance- a le grand intérêt de reconnaître l’exécution des trotskystes, sans en dire plus sur les donneurs d’ordre et les exécutants.

Liste des victimes

Reboul Jean

Sadek Abraham

Ségal Mocho

Tresso Pietro

plus tardivement

Paul Maraval