Elle s’appelait Gerda Taro, elle était séduisante et déterminée, agile comme un lévrier, résistante comme le cuir.
Quand elle rencontre Capa, à Paris en 1934, il s’appelle encore André Friedmann. Il a le talent au bout de l’objectif. Elle le sent. Elle l’envoie chez le coiffeur, lui fait porter un costume, lui invente un pseudonyme qui ressemble à Franck Capra.
Elle devient son agent, il lui apprend l’art de l’image.
Ils sont amis, amants, camarades ; deux loups solitaires et doués qui s’engueulent et s’aiment.
Ensemble, ils partent couvrir la guerre d’Espagne.
Taro disparait le 25 juillet 1937 sous les chenilles d’un char près de Brunete. Juste avant de mourir, elle ne pense qu’à une chose : savoir si ses rouleaux sont intacts. Elle avait 27 ans.
De l’aveu de Cartier-Bresson, c’est à partir de ce moment que Capa devient “cynique, opportuniste, profondément nihiliste, réfractaire à tout attachement, le cœur brisé pour toujours”.
Alors oui, Taro fut la compagne d’un génie de la photographie. Mais elle fut aussi sans lui. Avant lui. Une comète. La première femme photographe de guerre tuée “en action”.
Dans la rubrique “L’œil et la plume” de la toujours aussi sublime Revue Epic de mai, un petit hommage à Taro, et un grand entretien avec Helena Janeczek, qui lui a consacré un livre, “La fille au Leïca”.
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