Depuis des dizaines d’années, des deux côtés des Alpes, en France comme en Italie, collectifs et associations se mobilisent pour qu’un projet pharaonique, inutile et désastreux ne voie jamais le bout du tunnel.
Ce projet, c’est la seconde ligne ferroviaire Lyon Turin : 30 milliards d’euros pour 270 km de dévastation, en surface et à travers de multiples galeries sous la montagne. Le tunnel transfrontalier représente à lui seul 2 tubes de 57,5 km chacun. Les conséquences ? 1500 hectares de zones agricoles et naturelles à artificialiser, des millions de m3 de déchets issus des galeries à stocker, le drainage de 100 millions de m3 d’eau souterraine chaque année à prévoir, asséchant de façon irrémédiable la montagne.
Nous partageons cet excellent reportage, qui présente les enjeux et responsables du projet, et les stratégies de résistance de ses opposants. Combien faut-il être pour soulever une montagne ? Réponse les 17 et 18 juin, à l’occasion d’un week end de mobilisation, organisé par le mouvement NO TAV et les Soulèvements de la Terre.
Faire transiter les marchandises par le rail plutôt que par la route, pourtant, c’est bien écologique ? Certainement. Sauf qu’il existe déjà une ligne ferroviaire, fortement sous utilisée, sur laquelle le trafic s’est effondré : 10 millions de tonnes transportées en 1993, 3,3 millions en 2021. 128 trains par jour en 1998, 26 en 2016. Et ce malgré des travaux conséquents de mise aux normes d’un milliard d’euros...
Utiliser l’existant tout de suite et ne pas attendre des années pour le report modal des marchandises vers le rail ; voici l’un des combats majeur et historique des opposants au Lyon-Turin.
Et le climat, alors ? L’impact des travaux est tel qu’il faudra des dizaines d’années pour espérer compenser la dette carbone qui est creusée en ce moment même (selon la Cour des comptes européenne il faudra probablement attendre jusqu’en... 2085). Alors que tout le monde s’accorde sur l’urgence climatique et le besoin d’agir immédiatement, le LYON - TURIN participe activement au réchauffement climatique.
Symbole d’une époque où l’on ne jurait que par l’explosion du trafic de marchandises et la grande vitesse, ce désastre environnemental a démarré (11km creusés sur les 115 nécessaires pour le tunnel transfrontalier), mais il est encore possible d’éviter le pire en faisant dérailler ce projet écocide.
Les 17 et 18 juin, une mobilisation internationale se déroulera en Maurienne, organisée par les Soulèvements de la Terre, le mouvement No TAV en Italie et la large opposition française qui tous combattent ce projet depuis longtemps.
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