Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

DE SAINTE-SOLINE À BURE : LOÏC, VOYAGE AU CŒUR DE LA VIOLENCE JUDICIAIRE
Article mis en ligne le 9 août 2023
dernière modification le 3 août 2023

par siksatnam

Juin 2023, deux vagues d’interpellations sans précédent, menées par des unités de police ou de gendarmerie spécialisées dans le contre-terrorisme, frappent le mouvement écologiste. En tout, 37 militants sont arrêtés et placés en garde à vue – jusqu’à 96 heures – pour leur participation à deux évènements liés au mouvement des Soulèvements de la terre : l’action d’éco-sabotage contre une cimenterie Lafarge située près de Marseille le 10 décembre 2022 et la manifestation contre les mégabassines de Sainte-Soline du 25 mars 2023. Loïc Schneider, 27 ans, faisait partie des dizaines de milliers de manifestants à s’être opposé, ce jour-là, à ces retenues d’eau agricoles néfastes pour l’environnement.

Braqué par les fusils d’assaut d’une vingtaine de gendarmes et militaires, Loïc est arrêté dans son lit, le 20 juin au matin, sous les yeux de sa compagne et de son colocataire, lui aussi mis en joue. Cette méthode d’interpellation réservée, théoriquement, à des terroristes ou criminels est justifiée par une enquête préliminaire conduite par les gendarmes de la Section de recherche de Poitiers. Qui reprochent notamment à Loïc d’avoir exhibé un gilet de gendarmerie – abandonné par terre – et d’avoir tagué une camionnette de gendarmerie. Parce qu’il a déjà été condamné par le passé, Loïc est le seul des 37 interpellés à être incarcéré avant même son jugement, prévu au tribunal correctionnel de Niort, le 27 juillet.

Alors qu’il risque sept ans de prison, Loïc paierait-il le prix de ses précédents engagements ? Sa participation aux émeutes qui ont accompagné le G20 de Hambourg (Allemagne), en juillet 2017, lui avait valu, déjà, seize longs mois de prison. Minces, les faits reprochés à Loïc – avoir jeté deux bouteilles vides et deux pierres en direction des forces de l’ordre, ainsi qu’un pétard dans une banque – étaient complétés, dans le mandat d’arrêt européen qui le visait, par une vague référence à ses actions passées à Bure, en Meuse, où il lutte, depuis ses 19 ans, contre le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo.

Ceci n’est pas seulement le portrait d’un militant anarchiste, ancien Anonymous, poète, maraîcher et jardinier pirate, qui est de toutes les ZAD, de tous les combats pour la justice sociale. Dans ce Long format, Blast raconte, à travers le destin de Loïc, l’histoire d’une criminalisation judiciaire inouïe contre le mouvement social et écologiste. Une criminalisation qu’on voudrait camoufler sous une robe de moine...