Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Génération : pendant des années, je m’étais juré à moi-même de ne pas prononcer ce mot
Article mis en ligne le 7 avril 2024
dernière modification le 4 février 2024

par siksatnam

« Génération : pendant des années, je m’étais juré à moi-même de ne pas prononcer ce mot ; il me répugne d’instinct. Je n’aime pas l’idée d’appartenir à ce bloc coagulé de déceptions et de copinages, qui ne se réalise et ne se ressent comme tel qu’au moment de la massive trahison de l’âge mûr. On ne devient génération que lorsqu’on se rétracte, comme l’escargot dans sa coquille, et le repenti dans sa cellule ; l’échec d’un rêve, la strate des rancœurs, le précipité qui retombe d’un soulèvement ancien se nomment « génération ».

Celle qui, aujourd’hui, va de la trentaine attardée à la cinquantaine précoce s’est déposée comme le sel amer de la désillusion. Il faut bien prononcer le mot, cerner l’adversaire puisque nul n’ose le faire. Libé et Actuel, Chéreau et Glucksmann, Coluche et Médecins du monde, les institutions que vous êtes devenus, « ex » des groupuscules, personne n’ose les attaquer. Votre pouvoir insolent s’est établi sous la gauche, mais il n’est ni de droite ni de gauche, il est d’un âge ; celui qui est parti de Mao-Mai pour arriver au Rotary et aux Rolls. Directeurs de journaux et convertis du nucléaire, capitalistes récents et stratèges de la dissuasion, vous avez à tour de bras renié vos idées mais pas vos structures mentales et vos méthodes.

Ni droite ni gauche mais le pire des deux ensemble, fidèles au plus dangereux style manipulateur des groupuscules quand vous avez renoncé à l’utopie généreuse qu’ils prétendaient servir, plus que « récupérés », portant votre crachat de renégat en sautoir, vous êtes la légion du déshonneur, les décorés de la volte-face ; et, de plus, vous prétendez donner des leçons de permanence dans la souplesse ! (…) Le monstre, l’ennemi dont je vais tracer ici l’affreux portrait, Protée aux cent visages, se caractérise par la seule énergie de son retournement, voulu et proclamé. Il a le nez de Glucksmann, le cigare de July, les lunettes rondes de Coluche, le bronzage de Lang, les cheveux longs de Bizot, la moustache de Debray, la chemise ouverte de BHL et la voix de Kouchner. C’est le néo-philistin fier de l’être, et qui pourtant semonce et sermonne les autres.

Son nom en politique est Consensus ; sous la gauche, il s’est chargé d’effacer le pôle contestataire et toute différence entre idéologies. Non en les critiquant toutes, mais en les assemblant bout à bout. Par ce livre, je vous extirpe de ma vie et je rends le printemps d’il y a dix-huit ans à son éternelle jeunesse. »

Ceux qui sont passés du Col Mao au Rotary, 1986, Guy Hocquenghem.