Lyon, le 19 décembre – Trois citoyens engagés avec Dernière Rénovation ont été condamnés en première instance, par le tribunal de Lyon, à 1000 euros d’amende avec sursis et 76544 euros de dommages et intérêts à verser à l’État et au département, à la suite de l’action de peinturlurage de la préfecture du 22 mars dernier. De par sa sévérité, ce jugement place la justice lyonnaise du mauvais côté de l’Histoire.
Nous ne laisserons pas l’État faire les poches des citoyens qui défendent leur vie pendant que les criminels climatiques du gouvernement et leurs amis milliardaires, responsables du massacre de millions de personnes, sont toujours en liberté. Les prévenus envisagent sérieusement de faire appel de cette décision.
Dernière Rénovation estime que les demandes de réparation des parties civiles demeurent hautement contestables au regard des éléments qui ont été présentés lors du procès. Le montant astronomique réclamé par les parties civiles pour le nettoyage de la peinture versé sur la préfecture s’appuie sur une accumulation de factures et devis qui participent d’une surenchère abusive au regard de la dégradation réelle du bâtiment. Le tribunal a de plus dépassé les réquisitions du procureur, qui avait demandé une peine symbolique de 300 euros d’amende.
"La décision du tribunal reconnaît le droit à la liberté d’expression des prévenus mais n’en tire pas les conclusions attendues. Il prononce tout de même une peine d’amende avec sursis relativement élevée, ce qui est incompréhensible au regard de la situation des prévenus”, a déclaré l’une des avocates des prévenus, Marie Ollivier. “Le tribunal semble considérer que la réponse pénale doit tout de même être symboliquement élevée, ce qui ne reflète pas la qualité des débats que nous avions eues pendant plusieurs heures sur les motivations des prévenus, dénués d’intérêt privé et uniquement tournés vers l’intérêt général ; leur comportement non-violent et leur volonté de s’expliquer auprès des juges.”
“Pourtant, le tribunal avait pris le temps de les écouter et les débats résultant de cette écoute étaient constructifs, ce qui rend cette condamnation encore plus incompréhensible du côté de la défense, regrette Marie Ollivier. De plus, il condamne les prévenus au versement de dommages et intérêts très élevés, alors que nous avions fait valoir la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui considère qu’une telle condamnation peut constituer, à elle seule, une ingérence grave dans le droit à la liberté d’expression.”
Cette nouvelle condamnation participe de la criminalisation sans relâche par l’État des citoyens qui défendent leur vie contre le pouvoir et les entreprises rapaces qui nous mènent tous à l’abattoir. Nous appelons une fois de plus la justice et les magistrats à faire leur examen de conscience et à se montrer à la hauteur de l’enjeu historique auquel l’humanité fait face. Si les lanceurs d’alerte sont réduits au silence, le bulldozer de mort conduit par nos responsables politiques ne trouvera plus aucune opposition.
Rappelons que les acteurs de la désobéissance civile non-violente bénéficient d’une protection par les Nations unies, incarnée par le mandat du rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement. En condamnant les citoyens de Dernière Rénovation, la justice se place en marge des normes internationales censées garantir le droit fondamental de chaque individu à alerter sur le péril climatique qui menace nos vies et celles de nos proches.