Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

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Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

LA PRESSE INTERNATIONALE S’INQUIÈTE (ENCORE) DE L’AUTORITARISME DE MACRON
Article mis en ligne le 11 août 2024
dernière modification le 8 août 2024

par siksatnam

Vu de l’étranger, la France est une anomalie politique. C’est le régime le plus autoritaire d’occident : la Cinquième République est issue d’un coup d’État militaire pendant la guerre d’Algérie, et permet au président de régner comme un monarque sans contre-pouvoirs.

En 1958, ce régime était présenté comme une solution pour régler un conflit armé. 60 ans plus tard, il n’a pas été aboli, et cela permet à Macron de régner sans majorité, par 49.3, de dégainer des mesures d’exception et de réprimer sans limite toutes les contestations. Vu d’Angleterre, d’Allemagne ou même des USA, un pouvoir aussi vertical, qui piétine non seulement les corps intermédiaires mais aussi les députés est hallucinant.

Ces derniers jours, deux grands journaux de la presse étrangère soulignent à nouveau cette situation inquiétante.
Le journal allemand centriste Die Zeit, qui tire à 500.000 exemplaires par numéro, publie : « Même au milieu de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Macron n’a pas pu s’empêcher un geste de triomphe politique », « il se comporte comme s’il avait remporté les élections haut la main » et « savoure la prestation de l’une des chanteuses françaises les plus populaires du moment ».

Pour nos voisins, habitués aux compromis politiques, voir un président battu faire preuve d’une telle arrogance est choquant.

Die Zeit s’interroge : « Mais qui commande désormais, lors des Jeux Olympiques, qui sont regardés par des milliards de personnes à travers le monde ? Qui commande la police dans les stades ? Qui donne d’innombrables interviews en tant que ministre des Sports ? Qui, en tant que Premier ministre, a commenté les actes de sabotage massifs sur le réseau ferroviaire français ? C’est l’ancien gouvernement. La faction qui a reçu le moins de voix parmi les trois principaux blocs politiques au premier et au deuxième tour des élections législatives. »

Le journal insiste : « Macron se comporte comme un puissant vainqueur des élections. Il y a quelques jours, il a annoncé dans une interview télévisée qu’il ne nommerait un nouveau gouvernement qu’après les Jeux olympiques ».

Die Zeit explique à son lectorat qu’en France, « c’est légal : la constitution française ne donne pas au président de délai après une élection parlementaire pour nommer un nouveau Premier ministre ou un nouveau ministre. Choquant vu d’Allemagne.

« Cependant, Macron fait désormais fi de toutes les coutumes démocratiques, selon lesquelles le parti ayant le plus de députés gouverne toujours immédiatement » poursuit l’hebdomadaire qui explique aussi que Macron a reçu « personnellement à l’Élysée une poignée d’hommes politiques particulièrement controversés, comme le président camerounais » qui règne par la violence et truque les élections, ou « le président argentin Javier Milei, qui plonge actuellement des millions de citoyens argentins dans la pauvreté et qui, selon ses propres mots, « préfère la mafia à l’État ». Voilà l’analyse d’un journal centriste en Allemagne. En France, ce serait qualifié de propagande d’ultra-gauche.

Enfin, le journal pose cette question teintée d’inquiétude : « Mais que devrait-il se passer après les Jeux olympiques ? » et conclut que la France est « politiquement décapitée. »

Le New York Times est l’un des plus grands quotidiens des États-Unis et l’un des journaux les plus lus du monde, avec plus d’un million d’exemplaires sur papier chaque jour et des millions d’abonnements numériques.
Le journal s’étonne lui aussi de l’attitude de Macron dans un article paru le 10 juillet dernier.

« Dans une lettre au peuple français, rendue publique avant sa publication, M. Macron a déclaré à propos des élections qu’il a convoquées brusquement le mois dernier : « personne ne les a gagnées ». Ce qui est certain d’irriter le Nouveau Front populaire, une alliance de gauche qui est arrivée en tête avec environ 180 sièges à l’Assemblée nationale. »

Le quotidien libéral poursuit : « La lettre indiquait clairement que M. Macron rejettera presque certainement le choix de la gauche, ce qui augmenterait les tensions politiques déjà élevées. »

Il explique à son lectorat états-uniens : « Macron, dont le style de gouvernement a été très centralisé et descendant, au point qu’il a convoqué les élections sans consulter son propre Premier ministre » et dit que « le ton de la lettre de M. Macron semblait contenir les germes d’une possible dérive et d’une confrontation dans la mesure où son interprétation du résultat des élections n’est en aucun cas partagée. »

Ce n’est pas nouveau. En décembre dernier, Die Zeit titrait déjà : « Aussi agressif que Le Pen » un article consacré à Gérald Darmanin, qui était décrit comme l’architecte de l’escalade violente du gouvernement, et un ministre aussi à droite que Le Pen. Die Zeit écrivait : « Macron n’est apparemment pas gêné par le fait que Darmanin ressemble désormais de plus en plus au Rassemblement national d’extrême droite ». Le journal précisait : la police française utilise « des grenades, des balles en caoutchouc et des gaz », et que des gendarmes ont tiré sur des écologistes depuis des quads. Surréaliste vu d’Allemagne.

La commissaire européenne aux droits de l’homme, Dunja Mijatović, a dénoncé la répression en France, un commissaire indépendant aux droits de l’homme auprès de l’ONU a appelé la police française à respecter leurs « règles déontologiques », la Maison Blanche a elle-même fait part de sa préoccupation. Et des ONG comme Amnesty International dénoncent régulièrement la militarisation et la brutalisation de la police française. Die Zeit rapporte d’ailleurs les menaces de Darmanin contre la Ligue des Droits de l’Homme, organisation « plus que centenaire et reconnue pour les droits fondamentaux ».

Il y a trois ans, Die Zeit qualifiait la France de Macron « d’Absurdistan autoritaire » à propos de la gestion délirante du Covid : « La gestion sanitaire de Macron est presque monarchique. Les décisions majeures concernant un confinement ou un couvre-feu sont prises dans un ‘conseil de défense’. »

En 2021, le journal allemand Handelsblatt, un quotidien « économique » de centre-droit, estimait que le gouvernement Macron avait choisi de régner à l’extrême droite, décrivait la radicalisation de la police et s’alarmait de la situation française : « L’Allemagne doit désormais s’inquiéter […] Les Européens négligent l’orage qui menace la pointe ouest du continent : les extrémistes de droite sont plus près que jamais de prendre le pouvoir en France […] la situation politique de la France ressemble plus à la République de Weimar finissante qu’à la France moderne que l’on connaissait. Macron aurait pu, dans ce chaos, être la voix de la Raison. Aujourd’hui, rien ne suggère qu’il souhaite l’être. Demain, il sera peut-être trop tard. »

Le monde entier constate l’installation d’un régime autoritaire en France. Mais chez nous, les médias de masse continuent de flatter le gouvernement, tentent d’endormir tout le monde avec les Jeux Olympiques, et font comme s’il n’y avait aucun problème.

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