Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Les habits neufs de la IVème Internationale
Article mis en ligne le 25 septembre 2008

par siksatnam

Le Parti communiste n’en finit pas de mourir, le Parti socialiste n’en finit pas de se déchirer et les partis trotskystes n’en finissent pas de rêver et organiser la rupture politique avec la social-démocratie.

Les 13 et 14 septembre dernier, à la Fête de l’Humanité, la présence d’Olivier Besancenot (LCR) avivait les tensions.

Où les trotskystes veulent-ils aller ? Et d’abord, qui sont-ils ?

La Ligue communiste révolutionnaire (trotskyste) réunissait sa « dernière » université d’été du 23 au 27 août 2008 à Port Leucate, avant la fusion annoncée de la LCR au sein d’un « Nouveau parti anticapitaliste ». Le 15 juin dernier, le Parti des travailleurs (trotskyste) avait fait de même pour rejoindre le Parti ouvrier indépendant.

Au sein de la classe ouvrière, le courant trotskyste a toujours occupé une place particulière, que ce mouvement actuel de recomposition illustre d’une manière spécifique. S’agit-il d’un renouveau ou d’un enterrement ? Il est important de comprendre la stratégie des trotskystes pour mesurer ce que cachent ces changements de noms, à défaut de changements de pratique.
Léon Trotsky 1879-1940

Le trotskysme se définit d’abord par rapport à la figure de Léon Trotsky (1879 - 1940) un compagnon de Lénine et l’un des meneurs de la révolution bolchévique en Russie, mais aussi un révolutionnaire internationaliste, proche de Staline avant de s’opposer à lui, d’être expulsé d’URSS et de mourir au Mexique assassiné par un agent stalinien. Avant cela, en exil en France de 1933 à 1935, Trotsky jeta les bases du courant politique qui porte son nom. Des militants favorables à sa doctrine ont créé dès 1930 la Ligue communiste, qui se propose le redressement de la IIIème Internationale fondée par Lénine en 1921, et à laquelle adhère le Parti communiste français. Mais c’est au sein de la SFIO, affiliée à la IIème Internationale et ancêtre du PS, que militent principalement les trotskystes, avant de se constituer en Parti communiste international en 1936. Celui-ci devient le Parti ouvrier internationaliste (PCI) en 1938 et adhère à la IVème Internationale que vient de créer Léon Trotsky. La fondation de cette nouvelle internationale ouvrière marque également le début des scissions au sein du mouvement trotskyste, une maladie qui ne cessera plus de miner ce courant révolutionnaire.

Lutte ouvrière

En effet, en désaccord avec la ligne de la IVème Internationale, David Korner, alias Barta, fonde l’Union communiste internationale en 1938. Cette organisation, plus connue sous le nom de Lutte Ouvrière, le titre de son journal, voit son apogée en 1947, lors de la grève chez Renault qui provoque le départ des ministres communistes du gouvernement. En sommeil jusqu’en 1956, elle renait sous le vocable de Voie Ouvrière, sous l’égide de Robert Barcia, alias Hardy, qui propulse Arlette Laguiller candidate à la présidence de la République en 1974 et fait d’elle la porte-parole emblématique du mouvement jusqu’à aujourd’hui. Robert Barcia, qui a commencé à militer du vivant de Trotsky, est le plus ancien dirigeant trotskyste français.
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Arlette Laguiller

Son organisation revendique 7000 à 8000 sympathisants, mais se concentre surtout sur un noyau de 1000 adhérents. La ligne ouvriériste exclusive est la particularité de Lutte Ouvrière, qui se méfie du « racolage » en direction des acteurs du « nouveau mouvement social » pratiqué par la LCR.

Cette rigidité doctrinale n’a pas empêché Lutte Ouvrière de passer des alliances électorales avec la LCR, qui conduisirent Arlette Laguiller au Parlement européen au côté d’Alain Krivine en 1999. Doyenne des candidats à la présidentielle, elle s’est présentée pour la 6ème fois en 2007 et a obtenu 1,33 % des suffrages au premier tour, soit 487 857 voix. Elle avait obtenu 5,72 % en 2002.

Mais l’objectif de Lutte Ouvrière reste la révolution : elle entend pour cela peser sur les conflits sociaux de façon à favoriser leur convergence jusqu’à développer un « front unique ouvrier ». La fidélité de Lutte Ouvrière à la doctrine de Trotsky est totale, suivant les cinq phases de l’action révolutionnaire formulées par ce dernier : noyauter, organiser, déclencher, sanctuariser et propager la révolution.

Lutte Ouvrière n’en est toujours qu’à la première phase, en particulier par le noyautage de sections CGT et FO. Ses militants sont présents chez Coca-Cola ou chez PSA, en particulier au sein de l’usine d’Aulnay, où les trotskystes ont obligé les communistes « orthodoxes » à rejoindre SUD Solidaires pour échapper à la mainmise de Lutte Ouvrière. On les reconnaît à la distribution rituelle de leur « feuille de boite », un tract recto-verso qui comprend d’un côté l’éditorial d’Arlette Laguiller et de l’autre des brèves sur les luttes et des menaces plus ou moins explicites, mais toujours anonymes, à l’égard de tel ou tel cadre. Leur objectif est de dépasser les structures syndicales pour radicaliser le mouvement revendicatif et transformer la démarche protestataire en mouvement révolutionnaire.

Une fidélité révolutionnaire qui confine à la rigidité : Lutte Ouvrière s’apprête à exclure 8 à 10 % de ses membres, réunis au sein de la minorité baptisée « L’Etincelle », à cause de leur sympathie affichée pour le projet de Nouveau parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot. Pratiquant la purge plutôt que la réforme, l’Union communiste internationale doit sans doute sa longévité à son fonctionnement quasi sectaire.

La Ligue communiste révolutionnaire

Les héritiers de la IVème Internationale subsistent aujourd’hui au sein de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui vit ses derniers jours en attendant sa fusion avec le Nouveau parti anticapitaliste (NPA, nom provisoire) qui doit voir le jour en janvier 2009. Est-ce un reniement ou un virage tactique ? La LCR est, en effet, issue du Parti communiste international de 1946, qui tenta de réanimer en France la IVème Internationale après la seconde guerre mondiale. Mais en 1952, un grave débat agite la nébuleuse trotskyste : il s’agit de savoir si l’URSS est encore un État révolutionnaire, ou un État bourgeois dégénéré...

Derrière la futilité de la question se cache la maladie de la scission : les trotskystes français sont exclus de la IVème Internationale, hormis le tout petit nombre de ceux qui suivent Pierre Franck et la ligne officielle de l’organisation dirigée par le successeur de Léon Trotsky, Michel Raptis, alias Pablo. Parmi eux, un jeune militant émerge : Alain Krivine. Propulsé candidat à la présidence de la République en 1969, celui qui n’est qu’un animateur de Rouge, l’hebdomadaire de la Ligue communiste, devient - pour 40 ans - le chef de file du Trotskysme le plus actif du paysage français.

Dissoute en 1973, la Ligue renait en 1975 sous son nom actuel de LCR. Alain Krivine va participer à tous les combats politiques et sociaux des dernières décennies. Il installe son mouvement dans une opposition de gauche à François Mitterrand à partir de 1983.

Mais c’est surtout sa capacité à saisir l’opportunité qu’offre l’effondrement de l’URSS qui propulse la LCR sur le devant de la scène. Captant les attentes déçues d’une partie de la jeunesse, des travailleurs précaires, des immigrés, la LCR multiplie les structures ad hoc, comme SOS Racisme, Droit au Logement ou Ras l’Front, de façon à occuper le plus vaste espace de ce qu’elle appelle le « nouveau mouvement social ».

Cette orientation n’exclut pas l’action syndicale, au sein de la CGT, mais surtout de la CFDT, où ses militants, qualifiés de « moutons noirs » par Edmond Maire en 1988, sont définitivement chassés à la fin des années 80. Ils vont constituer le noyau des syndicats SUD au sein de l’Union syndicale solidaires à partir de 1989. On en trouve aussi au sein de la FSU. Leur objectif est de radicaliser les syndicats existants ou, à défaut, de soutenir les tendances révolutionnaires en leur sein. La capacité de la LCR à saisir les opportunités politiques que révèle une situation économique ou sociale dégradée, comme en 1995, explique sa mue actuelle, justifiée par son nouveau porte-parole Olivier Besancenot : il s’agit de « changer d’échelle, afin que nos idées (...) deviennent majoritaires dans les trois secteurs stratégiques à nos yeux : la jeunesse, les entreprises et les quartiers populaires... Nos solutions sont contradictoires avec l’économie de marché... Pour l’alternative politique, nous voulons construire une gauche indépendante, qui ne s’excuse pas d’être de gauche, d’être anticapitaliste et de vouloir changer la société. » (Libération, mardi 26 août 2008).


Vers un Nouveau Parti Anticapitaliste

Dans ce but, la LCR compte bien exploiter au maximum les inquiétudes sociales et les mécontentements des salariés. Elle promet une rentrée sociale 2008 agitée, qui la positionnera comme le principal adversaire de la politique gouvernementale. L’enjeu est pour elle de séduire et convaincre une part importante de l’opinion publique, de façon à l’attirer vers le futur NPA. Cible prioritaire de cette stratégie : les militants du PCF et du syndicalisme de contestation (Solidaires, CGT), mais aussi des jeunes sans culture politique, que l’appareil militant du NPA, constitué des trotskystes de la LCR, compte bien encadrer et former. Olivier Besancenot et son mentor Alain Krivine espèrent positionner le Trotskysme comme la seule alternative de gauche au social-libéralisme du PS et du MODEM, et au capital-libéralisme de l’UMP. Au sein de la LCR, Olivier Besancenot est responsable de la commission « intervention dans les entreprises » et des relations avec le mouvement altermondialiste. Les effectifs du mouvement se situent entre 3000 et 4000 militants, avec un réseau de 8000 à 10 000 sympathisants, et un capital de 1,5 million de voix lors de l’élection présidentielle de 2007.

De l’OCI au Parti des travailleurs

La stratégie de fusion d’un parti trotskyste au sein d’un mouvement politique plus vaste a été pratiquée, bien avant le NPA, par le Parti communiste internationaliste, dernière des composantes du trotskysme hexagonal. Lors de la scission de 1952 avec la IVème Internationale, la majorité des trotskystes français est emmenée par Pierre Boussel, alias Lambert, qui transforme le PCI en Organisation communiste internationaliste (OCI) en 1965.

La stratégie de l’OCI est typiquement trotskyste : infiltrer un appareil militant pour en prendre le contrôle, en y pénétrant des « taupes » selon la tactique « d’entrisme » propre à ce mouvement. La branche jeune de l’OCI, l’Alliance des jeunes pour le socialisme (AJS), prend ainsi le contrôle de l’UNEF et de la MNEF, sous la conduite de Jean-Christophe Cambadelis, alias Kostas. Mais c’est surtout au sein de FO que l’entrisme de l’OCI se déploie : Pierre Lambert, salarié de la Sécurité Sociale et syndiqué FO, y place ou y recrute des militants, notamment chez les journalistes, ou à la Fédération des employés et cadres, où se trouve Marc Blondel, secrétaire général de FO de 1989 à 2004. Il applique aussi cette stratégie au sein de la FEN puis de la FSU, ou encore à la CGT. L’objectif est de prendre la direction des syndicats et d’œuvrer à la réunification CGT et FO sous la conduite de l’OCI.

Mais la plus grande opération d’entrisme de Lambert fut de placer auprès de François Mitterrand, Lionel Jospin, alias Michel, lorsque le PS cherchait un négociateur rompu à la dialectique pour négocier l’union de la gauche avec le PCF. Jospin cotisa à l’OCI jusqu’en 1987. L’organisation s’était alors diluée depuis 1985 dans le Mouvement pour un parti des travailleurs (MPPT), qui devient le Parti des travailleurs (PT) en 1991. Le mouvement connaît en 1986 une hémorragie de plus de 400 cadres, partis avec Jean-Christophe Cambadelis au PS. En retour, le PS lui offre un siège de sénateur. Pierre Lambert continue en solitaire son travail fractionniste ; il se montre actif au Grand Orient de France, dont un ancien Grand Maître, Fred Zeller, fut secrétaire de Léon Trotsky, ou à la Libre Pensée, que l’organisation continue de contrôler aujourd’hui, et qui est maintenant présidée par Marc Blondel.

Décédé le 16 janvier 2008, Pierre Lambert avait transmis les rênes du PT à Daniel Gluckstein, éphémère candidat à la présidence de la République en 2002 avec 0,47 % des suffrages. En 2007, celui-ci met en selle Gérard Schivardi, qui n’obtient que 0,34 %. Nullement découragés, les héritiers de Lambert dissolvent le PT en juin 2008 pour le fondre dans un nouveau Parti ouvrier indépendant (POI), dont Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi sont secrétaires nationaux.

Cristallisation - organisation - mobilisation

Que conclure de cette manie des changements de sigles et de structures, associée à la culture de la clandestinité et du noyautage ? Les mouvements trotskystes restent de remarquables écoles de militantisme, ayant formé des générations de cadres actifs dans les syndicats et les partis politiques. Cet acquis n’est remis en cause ni à la LCR ni chez les autres composantes du Trotskysme.

L’opération de rénovation lancée en juin par les Lambertistes avec le POI, ou prévue pour janvier 2009 à la LCR avec le NPA, sont des manœuvres classiques de « cristallisation », un terme qui désigne chez les trotskystes le ralliement des esprits autour des idées révolutionnaires. Elle est progressive afin de ne pas heurter les esprits et se situe sur le plan de l’action psychologique.

Cette étape doit être suivie de celle de « l’organisation » : c’est la prise en mains des corps sociaux par la mise en place de véritables hiérarchies parallèles. Elle se situe principalement sur le terrain de la lutte sociale.

Enfin viendra la « mobilisation » : la création d’un appareil de lutte plongeant ses racines dans les quartiers et les entreprises, avec des cellules militantes et des réseaux servant l’organisation dans sa confrontation avec le pouvoir.

Le fait que deux organisations trotskystes, dont les modes de raisonnement sont identiques, par delà les divergences de personnes, adoptent au même moment la même stratégie ne peut laisser indifférent. Cela signifie que le contexte économique et social est jugé propice à une prise de conscience politique, que le parti clandestin doit se charger d’éclairer pour faire émerger un vrai mouvement révolutionnaire.

Enfin, et cela doit être souligné, cette stratégie s’inscrit pleinement dans les orientations définies par le XVème congrès mondial de la IVème Internationale en 2003 : « Notre objectif est de constituer des partis du prolétariat qui soient anticapitalistes, écologistes et féministes, soient larges, pluralistes et représentatifs... La lutte pour de tels partis passera par une série d’étapes, de tactiques et de formes organisationnelles qui seront spécifiques à chaque pays... Cela nécessite une représentativité reconnue dans la société (...) qui, grâce au suffrage universel, a des élu(e)s dans les assemblées sur le plan local, régional, national, (éventuellement) international (européen). » (Rôle et tâches de la IVème Internationale, Revue Imprecor, 2003).

Utopie ? Pas forcément, si l’on en juge par l’attitude des Verts, qui avec José Bové et Nicolas Hulot, tentent aujourd’hui une opération similaire sous l’égide de Daniel Cohn-Bendit, un autre spécialiste de longue date de la rupture politique et de l’action radicale.


Qui était Léon Trotsky ?

Léon Trotsky, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein, naît en Ukraine en 1879. Il s’engage très tôt dans les cercles révolutionnaires d’obédience marxiste. Maintes fois arrêté et déporté, c’est lors de l’une de ses premières évasions, en 1902, qu’il adopte le pseudonyme de Trotsky.

Il part vivre en Europe où il retrouve Lénine, avec qui il dirige le journal Iskra. Quand la première guerre mondiale éclate, il passe en Suisse, puis vit en France de novembre 1914 à septembre 1916. Il écrit dans divers journaux, préconisant la lutte pour la paix.
A l’annonce de la révolution au mois d’avril 1917, il rejoint la Russie et adhère au parti bolchevik en août 1917. Le 7 novembre, c’est lui qui dirige les opérations militaires lors de la prise de Petrograd.

Dans le premier gouvernement de Lénine, il occupe le ministère des Affaires Etrangères, tandis que Staline fait ses débuts au ministère des Nationalités.
Lénine lui confie la mission de négocier le traité de paix germano-russe de Brest-Litovsk. Mais en désaccord avec lui sur la nécessité de faire la paix à tout prix, il refuse de signer le traité et démissionne.

Intellectuel aux vues très personnelles, Trotsky se révéle aussi un chef militaire brillant. En tant que commissaire à l’Armée et à la Marine, il organise l’Armée Rouge et dirige les troupes durant la guerre civile.

C’est lui qui instaure la peine de mort pour motifs politiques, conçut et mit en œuvre l’éradication de la bourgeoisie « classe vouée à périr ». C’est lui qui met en place, dès 1918, à travers la Russie des camps de concentration destinés « aux éléments douteux » qui y sont systématiquement déportés. En août 1920, il demande la déportation en Sibérie des paysans du Kouban. Créateur et chef de l’Armée Rouge, il décide le génocide de la Volga et planifie la liquidation en masse de groupes sociaux. Il dirige personnellement la persécution religieuse à Sviajsk, et réprime la révolte des marins de Cronstadt en mars 1921, faisant usage de gaz chimique (plus de 4500 marins et officiers tués). La guerre civile et la politique de terre brûlée génératrice de famines, son usage « industriel » de la terreur, les exécutions sommaires de masse qu’il mène, le rendent directement responsable de plus de 5 millions de morts entre 1918 et 1923.

Après la mort de Lénine en 1924, il entre en conflit avec Staline qui voit en lui un redoutable adversaire. Evincé du Bureau politique en octobre 1926 et du Parti en novembre 1927, il est expulsé du territoire soviétique en février 1929. Trotsky s’installe en France de 1933 à 1935, puis à Mexico à partir de 1936. Il écrit et ne cesse de critiquer la politique de Staline, appelant de ses voeux la révolution mondiale. Sur ordre de Staline, le 20 août 1940, il est assassiné à coups de piolet dans sa retraite mexicaine.

I.S.T