Les administrateurs provisoires du Réseau Sortir du nucléaire ont annoncé le
8 avril le licenciement de son porte parole, Stéphane Lhomme ainsi que le
dépôt d’une plainte auprès du Tribunal de Grande Instance de Lyon, pour faux
et usage de faux, et pour atteintes au système automatisé de données de l’association.
Cette plainte, indigne de militants antinucléaires, porte donc sur l’accès
aux listes électroniques des donateurs et sympathisants et fait suite à la
diffusion de la lettre des anciens administrateurs, intitulée « Le réseau
Sortir du nucléaire est votre réseau, vous avez le droit de savoir » (*).
Outre Stéphane Lhomme, c’est donc à l’évidence ces derniers qu’elle vise
aussi.
Les administrateurs provisoires du Réseau Sortir du nucléaire ont annoncé le
8 avril le licenciement de son porte parole, Stéphane Lhomme ainsi que le
dépôt d’une plainte auprès du Tribunal de Grande Instance de Lyon, pour faux
et usage de faux, et pour atteintes au système automatisé de données de l’association.
Cette plainte, indigne de militants antinucléaires, porte donc sur l’accès
aux listes électroniques des donateurs et sympathisants et fait suite à la
diffusion de la lettre des anciens administrateurs, intitulée « Le réseau
Sortir du nucléaire est votre réseau, vous avez le droit de savoir » (*).
Outre Stéphane Lhomme, c’est donc à l’évidence ces derniers qu’elle vise
aussi.
Cette plainte veut faire clore par la justice le nécessaire débat du mode de
circulation des informations dans le Réseau. Pyramidal, il part du sommet du
secrétariat lyonnais, où sont concentrés ses moyens matériels et humains. C’est
un déni de démocratie car :
1/ l’information doit pouvoir être contradictoire en démocratie
2/ les adhérents, donateurs et sympathisants ont le droit de savoir
3 / dans une association, il est de droit que les liaisons horizontales
puissent s’exercer. Nous, signataires de cette lettre, nous avons pour seul
« tort » de vouloir respecter les militants et la démocratie.
Lors de la dernière assemblée générale des 6-7 février, les administrateurs
qui avaient refusé le licenciement de Stéphane Lhomme malgré la pression des
autres salariés manœuvrés par leur directeur, se sont vus révoqués après des
manœuvres préméditées qui relèvent du coup de force.
Stéphane Lhomme a été porte parole du réseau depuis 2002. Connu des médias,
il est apprécié pour la pertinence de ses analyses, sa réactivité et son
courage comme l’a démontré la révélation des documents confidentiels défense
prouvant la fragilité des réacteurs EPR à la chute d’un avion de ligne.
Cette action lui avait valu d’être mis en garde à vue, mais finalement sans
suite juridique. Nous ne pouvons imaginer que ce que le pouvoir nucléaire n’a
pu faire, le réseau l’accomplisse.
Ce licenciement porte un coup sérieux au mouvement antinucléaire. C’est un
véritable cadeau qui est fait au lobby qui ne peut que s’en réjouir. Face à
cette évolution désolante du réseau Sortir du nucléaire, nous,
administrateurs « révoqués » pour avoir voulu garder le cap de la lutte
antinucléaire sans concession, nous dénonçons ces décisions absurdes (
licenciement et plainte).
L’urgence réside dans le soutien y compris financier pour les procédures
juridiques, à Stéphane Lhomme, licencié sans indemnités.
N’oublions jamais que l’essentiel de la lutte se situe sur les terrains que
nous n’avons jamais quittés et non dans les bureaux.
Didier Anger, Frédéric Boutet, Chantal Cuisnier, Véronique Marchandier,
Pierre Péguin, Alain Rivat, Isabelle Taitt
Pétition de solidarité : http://6928.lapetition.be/
[*site : Solidarités Antinucléaires, SANU, http://www.sanu.fr*]
adresse : reseau.democratie@free.fr
[*Communiqué d’Alternative Libertaire :*]
Nous avons besoin du « Réseau Sortir du nucléaire » !
La crise interne du « Réseau Sortir du nucléaire » qui avait éclaté à l’automne
2009, vient de connaître un nouveau rebondissement avec le licenciement de
Stéphane Lhomme. Cette mesure, prise en contradiction avec le mandat
explicite donnée par l’Assemblée Générale des associations du réseau de
février 2010, est non seulement pour nous inacceptable, mais en plus elle ne
fait qu’accentuer les tensions internes. Alternative Libertaire demande la
réintégration de Stéphane Lhomme dans son statut de salarié du Réseau.
Face à cette crise, Alternative Libertaire réaffirme son attachement au
réseau : La renaissance des luttes antinucléaires ces dernières années est à
porter en grande partie à son crédit. C’est par sa capacité à fédérer, à
permettre un véritable débat, une convergence de toutes les énergies
militantes, dans le respect de la diversité des associations de terrain, du
pluralisme et de la démocratie, que le réseau a pu y parvenir.
Le conflit interne est né d’une divergence politique au sommet du réseau,
suite à la signature « au nom du Conseil d’Administration du Réseau » de l’appel
dit « Ultimatum climatique » qui était caractérisé par l’absence de
référence à la lutte antinucléaire et se terminait par ses mots : « Monsieur
le Président [Sarkozy], vous vous devez de prendre la tête de ce combat qui
est sans doute l’enjeu de ce siècle ». L’Assemblée Générale a
majoritairement désavoué cette signature ! Le Réseau a ainsi refusé de s’engager
dans ce qui ressemblait furieusement - en se positionnant parmi les «
interlocuteurs responsables » de l’état capitaliste - à une acceptation de
la logique du « capitalisme vert ».
Alternative Libertaire souhaite qu’enfin une sortie de crise soit possible
pour remettre en selle le Réseau et pour qu’il puisse continuer son combat
contre le nucléaire civil et militaire. Aujourd’hui les anathèmes
réciproques au sommet rendent impossible un débat démocratique serein et
créent un risque majeur d’affaiblissement de la lutte antinucléaire.
Face à la montée en puissance de ces conflits, la sortie de crise ne sera
possible que si les associations de terrain se donnent les moyens de
reprendre la main, en particulier lors de l’AG du mois de juin. Il est temps
que s’impose à tous les protagonistes le respect des orientations et des
règles de fonctionnement décidées en AG et de la démocratie interne au
Réseau. Alternative Libertaire condamne toutes les tentatives de prise de
pouvoir au sein du réseau, de quelque bord qu’elles puissent venir et tient
à rappeler à tou-te-s les élu-e-s du Conseil d’Administration et aux
salarié-e-s du réseau qu’ils et elles n’ont aucune légitimité à prendre
quelque décision que ce soit si elle n’émane pas d’une volonté collective
des associations antinucléaire de terrain.
Alternative Libertaire le 14 avril 2010