Tentative de tractage du FN sur le site PSA d’Aulnay-sous-Bois
Le FN avait prévu lundi 27 juin de faire une diffusion de tracts devant l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), une usine menacée de fermeture, comme l’a révélé la CGT, ce que dément de manière alambiquée et pas vraiment convaincante la direction du groupe automobile.
Rendez-vous était donc pris porte 3 en tout début d’après-midi au moment du changement d’équipe. Une petite dizaine de militants frontistes -tous extérieurs à l’usine- se sont rendus sur place emmenés par Cyril Bozonnet, le responsable FN d’Aubervilliers, et par Gilles Clavel, le secrétaire départemental du 93. Un "comité d’accueil" beaucoup plus important en nombre les y attendait, formé de syndicalistes SUD et CGT locaux auxquels s’étaient joints des militants du NPA d’Olivier Besancenot.
Après une longue période d’observation des deux côtés du site, et à l’arrivée des premiers cars des équipes de l’après-midi, Cyril Bozonnet donnait le signal. "On va aller à la rencontre des masses laborieuses" intimait-il à sa petite troupe. "Non aux délocalisations !, il faut sauver PSA à Aulnay", "Délocalisations = licenciements, une solution : la Nation !", "Ne laissons pas mourir nos industries ; avec Marine Le Pen, remettons l’économie au service des Français", pouvait-on lire sur les tracts du FN. Des tracts qui ont vite fait de rejoindre le bitume, après qu’un détachement de syndiqués SUD et de quelques NPA a déboulé au tout début de la diffusion. Bousculades, empoignades, cris : "FN dégage", "On veut pas des fascistes", d’un côté ; "Collabos", "On est en démocratie", de l’autre.
Dialogue. - "Vous vous trompez de combat. On vient là pour donner un coup de main aux salariés !
– Vous n’avez rien à faire ici !
– Dans trois ans, vous avez plus d’usine !
– C’est nouveau que les fascistes défendent les ouvriers ! Dehors !"
Pendant ce temps là, cars, voitures et motos s’engouffrent dans l’usine, saluant de la main ou du klaxon, les syndicalistes à l’entrée, dont Mohamed Khenniche, le secrétaire général de SUD-Peugeot Citroën Aulnay. Lesquels distribuent leurs propres tracts en réponse. Devant l’entrée, ils sont en grande majorité, noirs ou maghrébins. Ce qui déclenchera la réflexion à voix haute d’une militante frontiste, évoquant l’éventuelle fermeture du site : "Ils vont être contents, ils vont toucher et les allocs et le chômage". Les militants du FN partiront quelques minutes plus tard.
Un peu plus tôt, Philippe Julien de la CGT, rappelait qu’il y avait une tradition de syndicalisme qui a parfois flirté avec l’extrême droite à PSA-Aulnay. Il citait les scores du SIA (syndicat indépendant de l’automobile) - qui a pris le relais des anciennes structures CSL et CFT- : 36% dans le collège ouvrier et 40% tous collèges confondus.