Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Forum de l’article

5 milliards !

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?

Rappel de la discussion
Jérôme K. et les quarante valeurs
Antoine - le 31 janvier 2008

Jérôme K. et les quarante valeurs

Par Pierre Marcelle

Les pipeaux de Daniel B.

De la très édifiante affaire qui fait serrer les fesses des banquiers, j’aime tout depuis le premier jour. J’ai aimé ces flashs d’infos reniflant circonspects le pognon du krach qui va et qui vient, quand successivement ils nous informèrent de la « fraude » de Jérôme K. - archétype de la réussite professionnelle en Sarkozie -, avant d’évoquer comme en passant la vérole des subprimes ayant plombé de deux milliards (chiffre officiel) les comptes de la banque, puis ce soupçon de délit d’initié (sans aucun rapport, évidemment). J’ai adoré les mots de Daniel Bouton, le patron, quand il hurla à l’attentat « terroriste » d’un esprit « pervers » (mais « solitaire » - tu parles !), puis les contorsions du même offrant, outre sa démission, six mois de salaires et de primes. En gage de sa vertu, ou en compensation de son incompétence (selon le théorème de Lagardère) ? Sacré Bouton ! J’ai tout particulièrement goûté ce détail relatif aux deux années que Kerviel passa, nous dit-on, sans prendre une seule semaine de vacances (ah ! travailler plus…).

Et j’ai joui sans entraves en découvrant le monde merveilleux des open spaces et des offices (front, middle, back), où le destin fantasmé de jeunes gens shootés au Spiel sur les Futures conforte l’évidence que ce système est pourri jusqu’à la moelle.

Le procès de Jérôme K.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Sarkozy. Plus exactement, le fils chéri des produits financiers nous dit, texto, que « ce système marche sur la tête ». Il est « devenu fou », entonne à l’unisson Moscovici, socialiste mûri au capitalisme que y a pas moyen de faire autrement. Et, dans leur foulée, tous les thuriféraires des marchés, de toutes parts et de tous partis, de beugler à la nécessaire « moralisation » du capitalisme qu’on appelle « financier » en redécouvrant qu’il carbure à la spéculation. Les pipeaux de Bouton visant à faire de Kerviel le bouc émissaire de ses errances, ce fut juste amusant, quand tout établissait, à l’évidence et depuis le premier jour, que sa hiérarchie était bienveillante, et complice.

En soi, le fade et zélé Jérôme K. ne nous inspire rien. Le condamner pour excès d’initiatives, c’est verbaliser Schumacher pour excès de vitesse, un dimanche après-midi sur le circuit de Monza. Quant à moraliser le capitalisme, c’est tenter de convaincre un tigre du bien-fondé, pour sa santé, de remplacer la gazelle de son petit déjeuner par un plat d’épinards.

Vous croyez, vous, que le projet de « moralisation du capitalisme » passera par la reprise en main de l’économie par le politique, et l’établissement de règles visant à redistribuer la richesse de sorte que, tandis que dix se goinfrent, mille ne crèvent pas d’inanition ? Vous n’y êtes pas du tout. Moraliser, c’est prêcher le renforcement de la « transparence » des procédures (bel oxymore !), et basta. Des mots, comme à chaque fois que le merdier dérape, et plus rien jusqu’à la prochaine gamelle. Plus rien que le cynique et berçant mantra selon lequel, eu égard à la densité du trafic, le somme toute relatif nombre d’accidents constitue bien la preuve que « ça marche ».

En attendant, parce que les cinq milliards joués-perdus-volés ne sont pas virtuels, il conviendra que quelqu’un les paye. Les personnels de la Générale seront les premiers à passer à la caisse.

Puis, ses clients. Puis vous, moi, nous tous…

L’honneur d’Alain M.

C’est entendu, le profil très bas de Daniel Bouton révèle une molle et flottante conviction. Pourtant, hier au soir, l’homme a été maintenu à la présidence de la Générale, malgré la pesante suggestion tombée la veille de l’Elysée. Peut-être, devant ses administrateurs, s’est-il appliqué à lui-même les consignes qu’il donnait à ses gens, lorsqu’ils étaient susceptibles d’être audités dans l’affaire dite « Sentier 2 » (sur vos écrans judiciaires lundi prochain - Libération du 28 janvier), telle celle-ci : « Ne pas reconnaître une quelconque déficience interne, même sous vive pression ». Peut-être a-t-il invoqué son « honneur », ainsi que l’a fait avec une ahurissante superbe Alain Minc, lequel semble avoir enfin obtenu la tête de Jean-Michel Dumay, le président de la Société des rédacteurs du Monde (et de facto la perspective de liquidation des droits moraux de celle-ci), comme on obtient un parachute doré ?

Dans l’ombre de ses conseils d’administration, le capitalisme se soucie moins que sur la place publique de sa moralisation.

De la fumée et des odeurs

Vous avez remarqué comme ça pue partout, maintenant que l’herbe à Nicot est partout proscrite ? La sueur dans les boîtes de nuit aux fumets de vestiaire, mais pas seulement : aux brasseries éclatantes, le graillon, maintenant ! Quant aux salles de marché, l’argent y exsude décidément une drôle d’odeur…

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/smoking/307131.FR.php