Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

De 1979 à aujourd’hui, ni oubli ni pardon à ceux qui ont cajolé l’islamisme
Article mis en ligne le 15 novembre 2023
dernière modification le 8 novembre 2023

par siksatnam

Face à la conjuration des aveugles volontaires, il est temps d’être fiers, sans l’ombre d’un doute, d’être les enfants terribles des Lumières.

"Je ne sais pas vous, mais moi, non seulement je n’ai pas oublié, mais je n’ai jamais pardonné. Depuis 1989. Je ne pardonne pas la lâche inertie de Lionel Jospin qui refusa alors de légiférer sur le voile islamique à l’école, comme je ne pardonne pas aux intellectuels de gauche de n’avoir pas - déjà - unanimement et sans réserve, apporté leur soutien à Salman Rushdie, cible d’une fatwa signée par l’ayatollah Khomeyni, au prétexte d’un délirant respect dû à la religion des nouveaux opprimés par défaut ; mais je ne pardonne pas davantage aux politiques de droite, Jacques Chirac en tête, de s’être pareillement bouché le nez devant le blasphème par crainte de heurter leur frange chrétienne et conservatrice.

Je ne sais pas vous, mais moi, je refuse dorénavant les chartes de la laïcité, manifestations, minutes de silence, roses en pagaille, bougies aux fenêtres qui n’éclairent rien d’autre que le déni - quand ce n’est la pure compromission - dont se sont rendus coupables trop de politiques incultes et d’élus cyniques, d’universitaires activistes et de chercheurs charlatans, de journalistes propagandistes et de blogueurs pyromanes, de people en manque de like et d’artistes shootés à la bonne parole humaniste guimauve, de gauchistes en panne idéologique et d’extrême-droitistes en regain de racisme.

Conjuration des aveugles volontaires

Je ne sais pas vous, mais moi, je suis atterrée par la paralysie générale et l’incapacité collective à contre-attaquer. Depuis le mois de septembre, l’ancien inspecteur général de l’Education nationale Jean-Pierre Obin, de gauche républicaine - auteur en 2004 du dorénavant fameux "rapport Obin", fameux pour avoir été enterré par la droite, par la gauche, par la conjuration des aveugles volontaires -, écume les médias pour, avec précision et intelligence, diriger la lumière sur la plaie purulente de l’islamisation rampante dans l’école de la République, en offrir une grille de lecture équilibrée - et néanmoins terrifiante. Dans le même temps paraît un sondage commandé par la Fondation Jean-Jaurès et Charlie Hebdo où nous découvrons que 29 % de l’ensemble des musulmans et 45 % de ceux de moins de 25 ans considèrent que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs de la République.

Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve qu’il y a péril en la demeure. Et voilà que débute le procès historique et filmé des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, Clarissa Jean-Philippe, l’Hyper Casher. Pourquoi ne pas organiser fissa, pour tous les collégiens et lycéens de France, sans exception, sans dérogation, une projection quotidienne du procès - qui, aberration, ne sera accessible au public que dans cinquante ans ? Ainsi confrontés à la mécanique judiciaire, et, les yeux grands ouverts, à la réalité - celle de la mort violente, de l’antisémitisme meurtrier, de l’islamisme, qui est un totalitarisme -, ils pourraient, dans le cadre de rencontres et de débats, exercer leur esprit critique, pratiquer l’échange d’idées, jouer le jeu démocratique. Voilà exactement ce dont une jeunesse de plus en plus intolérante et de plus en plus sensible aux thèses faussement humanistes mais assurément séparatistes a besoin pour revenir dans le giron républicain.

Spectacle pathétique d’une gauche qui s’est déjà fait avoir par les islamistes iraniens

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai honte devant le regard chargé de tristesse et d’incompréhension que mes parents, exilés iraniens, portent au spectacle pathétique d’une gauche qui, s’étant déjà fait avoir - et salement - par les islamistes iraniens, se refait avoir par les mêmes version 2.0. Si l’Histoire ne se répète pas, elle bégaie fortement.

J’ai honte devant mes parents qui ont sacrifié leur confort bourgeois, leur jeunesse, leur ambition, pour offrir à leurs enfants la liberté de montrer leur cul aux curés de toutes les paroisses dans le pays où le rire n’est pas un péché. "Tant qu’à être dans la merde, autant l’être au pays de Victor Hugo", répétait souvent mon père. Il ne le dit plus qu’avec une pointe d’ironie.

C’est la patrie d’Hugo qu’assassinent les islamistes. C’est mon pays qu’abîment et ensanglantent les barbus et les corbeaux de mon enfance, qui sont toujours là, qui me collent aux basques, qui ricanent dans le dos de notre rance tolérance, symptôme honteux de notre fatigue devant le poids de la liberté. "La liberté signifie la responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la craignent", avait pour habitude de dire George Bernard Shaw.

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai la ferme intention de prendre mes responsabilités et de ne pas laisser mon pays et mon refuge devenir le terrain de jeu meurtrier d’islamistes décérébrés.

Je ne sais pas vous, mais moi, je crois qu’il est temps d’être fiers, sans l’ombre d’un doute, d’être les enfants terribles des Lumières. "

Abnousse Shalmani (journaliste, réalisatrice et écrivain française, née à Téhéran)