Il est vrai que, sur le front, en Ukraine, on voit encore çà et là, dans les postes avancés, des drapeaux noirs et rouges de l’UPA/OUN, d’orientation fasciste et nationaliste, et très antisémite et anti polonaise.
De même, le mouvement Azov, est l’incarnation d’un « nationalisme soldatique » situé à l’intersection de l’extrême droite parlementaire de Svoboda et des groupuscules paramilitaires ultranationalistes et néonazis ( comme Patriotes d’Ukraine, dont le commandement initial de Azov est majoritairement issu). Mais, le bataillon Azov a été intégré dans la Garde nationale de l’Ukraine en novembre 2014. Il est estimé en 2022 à entre 3 500 et 5 000 hommes1 sur un total de 200 000 à 500 000 soldats de l’armée ukrainienne. Cela relativise le poids de ce groupe sur le front,.
D’autant, qu’électoralement, l’extrême-droite Ukrainienne ne pèse plus guère, en tous les cas beaucoup moins que dans d’autres pays européens comme en France, en Italie, aux Pays bas, en Hongrie ou en Allemagne.
Notons que les dénonciations des amis de Poutine ont jeté un voile pudique sur les mercenaires de la milice russe du Groupe Wagner, connue elle-même pour ses penchants néonazis, engagés, avant l’élimination de ses chefs, sous prétexte de devoir « dénazifier » l’Ukraine !
En France, les agressions des groupes d’ultra-droite se multiplient. Une s’est même soldée par le meurtre, le 19 mars 2022, de l’ancien rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, champion de France avec le Biarritz Olympique, tué par balles à Paris. Si les néo-nazis occidentaux ne constituent pas encore une force de frappe crédible comme ont pu l’être en leur temps les Sections d’Assauts allemandes dans les années 1930, avec « seulement » 3000 à 4000 militant-e-s violent-e-s, plus ou moins entrainé-e-s, plus ou moins porté-e-s au pire. Mais les gouvernements, de droite comme de gauche, leur ont permis d’étendre leurs emprises totalitaires s’ils arrivaient demain au pouvoir, en multipliant les procédures d’exception, les méthodes inclusives d’espionnage individuel, de suivi et de détection.
En Allemagne, l’AFD cache de moins en moins ses références au passé national socialiste, En Autriche, le Parti de la liberté d’Autriche ou Parti libéral autrichien, au seuil du pouvoir, est, quant à lui, ouvertement nazi. Aux États Unis, le couple Trump/Musk nage dans le fascisme et le nazisme aux États Unis a toujours eu pignon sur rue.
La pieuvre d’extrême-droite se déploie à une vitesse impressionnante à travers le monde. De l’Inde à l’Argentine, des États Unis à l’Allemagne, de l’Autriche à la Hongrie, de la Slovénie à la France, des Pays Bas à Israël... Sans compter les régimes dictatoriaux de diverses obédiences qui polluent le monde : le Nicaragua, le Venezuela, Cuba, la Chine, le Vietnam, le Myanmar, l’Afghanistan, la Russie, l’Égypte, la Tanzanie, L’Azerbaïdjan, la Biélorussie, l’Arabie Saoudite, etc.
Ce monde va mal et tout cela s’apprête à nous sauter à la gueule. Tout cela s’accélère. Que faire ? Comme disait l’autre (un poil dictateur, celui-ci aussi !) ; Voter ? Bof, on a vu ce que cela donnait lors des dernières législatives en France. Appeler à une hypothétique insurrection ? Dans l’état où sont nos « troupes », cette perspective porte plutôt à sourire. Entrer en résistance ? Surement. Penser la résistance, ici et maintenant, l’imaginer concrètement, rapidement comme une urgence vitale car la machine des États pour nous broyer menu n’a jamais été aussi prête à le faire.
Eric Sionneau (DLGS)