Un an déjà... Mais qu’est-ce qu’un an ? Un an c’est à la fois très long et très court... Un an, donc, s’est écoulé depuis l’arrivée de l’adjudant Sarko au pouvoir... Et c’est le temps qu’il aura fallu à ses maudits électeurs pour prendre conscience qu’ils ont été bernés... Bernés par les promesses de campagne d’un candidat au discours populiste et réactionnaire, celui de « la droite décomplexée », c’est d’ailleurs ainsi que l’on gagne une élection, en France ou ailleurs, n’est-ce pas Mr Berlusconi, à l’aube du 21eme siècle, mais aussi et surtout bernés par un système politique qui se revendique démocratique et qui tente de s’en donner l‘image... Sauf que... Sauf que, depuis un an, comme d’ailleurs depuis toujours, nos représentants, nos élus plus exactement, car ils ne sont guère représentatifs de la société dans laquelle nous évoluons, nos élus, donc, ceux à qui nous avons la faiblesse de livrer clés en main notre destinée pour un laps de temps déterminé, ont ainsi cru bon revenir sur certains de nos choix, cf le vote négatif au référendum sur la constitution européenne, remis en cause, ou bien encore n’ont pas souhaité tenir compte du point de vue de l’immense majorité de la population concernant la culture des OGM... Appelons cela comme on veut, au choix, la démocratie représentative ou bien une gigantesque supercherie...
Toujours est il que le sus nommé Sarko, ci devant conducator de la révolution capitalistique ne s’est pas privé de l’affirmer, il faut maintenant en finir avec l’héritage de Mai 68... Car Mai 68, contrairement à mai 2008, c’est l’avènement du débat d’idées, une période bénie, c’est du moins l’image qu’elle nous renvoie, où tout était possible, où semblait régner l’espoir et l’esprit de rébellion, sinon de révolution...
Alors, bien que tous les médias, qu’ils appartiennent à des vendeurs de Rafale ou de béton, y vont de leur petit couplet en forme de gâteau d‘anniversaire, les temps ont manifestement bien changé... A notre époque, c‘est la grisaille qui prévaut, qu’elle soit économique ou idéologique, tout nous invite à courber l’échine, à nous replier sur nous même... Chacun d’entre nous, sans vouloir se l’avouer, sent bien que l‘heure n‘est durablement plus aux réjouissances... Le chômage de masse, le grignotage, insidieux, mais inexorable des droits sociaux, la répression contre les immigrés -A quand des milices Hortefeux patrouillant dans les rues, armées jusqu’aux dents prêtes à bondir ?-, ou encore le manque de perspectives, quelles qu’elles soient, sont autant de freins à la liberté...
Selon tous les observateurs, le responsable de tous ces tourments est la mondialisation de l’économie, inéluctable, à les en croire, ce monde libéral qui broie les hommes et les femmes, les condamne à consommer toujours plus, , fusse aux dépends de notre voisin du bout du monde, avec pour seul objectif de faire semblant d’être heureux...
Si seulement les tenants de Mai 68 n’avaient pas retourné leur veste, ils pourraient nous apprendre comment lancer des pavés...
D.G